Cours sur le mauvais œil
1- L’homme désire t il l’effort ? Ou bien, cherche-t-il au contraire à en fournir le moins possible ? La technologie progresse mue par la volonté de réduire l’effort humain. La roue, la robotique, l’informatique, toutes les technologies semblent avoir pour vocation de réduire le travail nécessaire. L’humanité se développe en cherchant constamment à améliorer le ratio input/output de l’effort. Le but ultime recherché étant de parvenir à des résultats sans aucun effort, (ce qui est en fait, une définition de D dans la bible).
Toute la théorie marxiste de la valeur présuppose qu’un homme ne veut travailler que si il est rémunéré, et qu’il veut travailler le moins possible pour être rémunérer le maximum possible. On voit bien que Marx n’avaient pas suivi les élections du CRIF qui viennent de se dérouler, où les candidats, pourtant d’un âge vénérable, étaient prêts à s’étrangler à main nues pour obtenir un emploi non rémunéré.
Marx n’avait pas prévu que la technologie et le capitalisme allaient se développer tant et tellement, que, la nécessité de faire des efforts allait se raréfier dans le monde occidental, au point où la capacité à fournir des efforts allait devenir une valeur à part entière.
Aujourd’hui, la plus part des individus vivants en Europe ou aux Etats-Unis pourraient vivre sans travailler, soit grâce aux subventions de l’état soit en étant soutenu par leur famille. Pourtant une immense majorité choisit de travailler. Même parmi ceux qui ont un emploi, rare sont les individus qui doivent réellement fournir un effort dans leur travail, pourtant ceux qui doivent fournir un effort et qui ne sont pas obligés de répéter une routine abrutissante et répétitive, se vivent comme des privilégiés.
La plus part des employés sont prêt a prendre des emplois peu rémunéré pourvu qu’ils soient intéressant. Or, dans le terme « intéressant » il faut comprendre qu’il nécessite de faire preuve d’un effort ou d’une certaine créativité.
En réalité, bien que l’homme cherche à minimiser ses efforts, il a un besoin vital de ressentir la nécessité d’en fournir, (c’est ce qui explique l’existence du volontariat et certains hobbies nécessitant souvent plus d’effort que les activités professionnelles.)
L’homme vit donc son rapport à l’effort de manière paradoxal. La parasha peut nous aider à éclaircir ce paradoxe.
2- La parasha de la semaine nous parle de Bilaam. Bilaam a été capable de mettre le mauvais œil, sur les enfants d’Israël, puisqu’à cause de lui 24000 juifs sont morts dans une épidémie. La Mishna dans Pirkei Avoth cite le mauvais œil comme un des attributs majeur de Bilaam.
Nous allons revenir par la suite sur le mauvais œil de Bilaam, mais avant cela il est important d’analyser le premier cas de mauvais œil mentionné dans la torah. Il s’agit du mauvais œil que Sarah a mis sur Hagar.
Les versets disent : « Il s'approcha d'Agar, et elle conçut. Quand elle vit qu'elle avait conçu, sa maîtresse devint l'objet de son dédain. 5. Saraï dit à Abram : "Mon injure est la tienne. Moi-même, j'ai placé mon esclave dans tes bras; or, elle a vu qu'elle avait conçu, et je suis devenue méprisable à ses yeux. L’Éternel prononcera entre moi et toi. » Et Rashi commente « Sa maîtresse devint méprisée à ses yeux Elle s’est dit : « Cette Saraï, sa personnalité profonde ne ressemble pas aux apparences extérieures. Elle se donne des airs de femme vertueuse, mais elle n’est pas une femme vertueuse, puisqu’elle n’a pas mérité, toutes ces années, de devenir enceinte, alors que je le suis devenue, moi, dès le premier rapport ! ».
Moi... entre moi et entre toi Toutes les fois que l’on trouve dans la Tora le mot beinèkha (« entre toi »), il est écrit dans une forme défective, [avec un seul yod], alors qu’il est écrit ici avec deux yod. On peut donc le lire beinayikh, [comme si Saraï s’adressait à Hagar, et non à Avram]. Saraï a jeté un regard mauvais sur la grossesse de Hagar, laquelle a avorté. C’est pourquoi l’ange dira à Hagar : « Tu “es” enceinte ! » (Verset 11). Mais ne l’était-elle pas déjà ? Ce qu’il lui annonce, c’est qu’elle va le devenir, et donc que la première grossesse n’avait pas abouti. »
Sarah a mis le mauvais œil sur Hagar et elle a avorté de son premier enfant. Pourtant c’était Sarah qui avait demandé à Hagar d’avoir un enfant avec Abraham, pour qu’en suite ce soit elle-même qui l’éduque comme son propre fils. Alors, pourquoi Sarah a-t-elle par la suite voulu tuer cet enfant ?
La réponse à cette question tient dans le raisonnement de Hagar. Hagar est tombée enceinte dès son premier rapport avec Abraham, elle déduit, du fait de son succès rapide, qu’elle est supérieur moralement à Sarah. Pourtant c’est le contraire qui est vrai. Car dans le domaine de la spiritualité les choses qui sont acquises facilement n’ont pas de valeur, ce sont les choses qui viennent par des efforts qui sont importantes.
D aurait pu nous créer étant déjà parfait et connaissant toute la thora par cœur, D aurait pu créer le monde messianique depuis le début. Ce que D attend de l’homme ce n’est pas le résultat, le résultat D peut le faire advenir lui-même, ce que D attend de l’homme c’est l’effort. L’effort est la seule chose que l’homme peut faire et que D ne peut pas faire. D ne peut pas fournir des efforts, avant même de parler il a déjà fait advenir le résultat voulu, l’homme est le seul capable de fournir un effort.
Pour Sarah il était évident qu’un enfant venu facilement sans aucun effort n’avait aucun futur spirituel, c’est pour cela qu’elle l’a tué par le mauvais œil.
Le mauvais œil c’est l’œil de la jalousie. L’homme est jaloux lorsqu’il voit la Ferrari de son voisin, par ce qu’il ne voit pas les efforts que son voisin a du fournir pour obtenir la Ferrari, (ou que les parents de son voisin ont du fournir). L’œil est incapable de voir l’effort qui a fait advenir le résultat, l’œil ne voit que le résultat fini. C’est pour cela qu’il est l’organe de la jalousie et du désir.
Lorsqu’une femme est jalouse d’une autre par ce qu’elle est plus belle qu’elle, c’est par ce qu’elle ne voit pas les heures de gym et les régimes drastiques qu’elle a du endurer pour arriver à ce résultat, car l’œil ne voit que le produit fini.
Le mauvais œil a frappé Hagar comme une punition « mesure contre mesure », Hagar ne pense qu’au résultat, alors le mauvais œil de la jalousie peut la frapper.
3- Dans la parasha de la semaine on peut lire les versets suivants. « Dieu aborda Bilaam pendant la nuit, en lui disant: "Puisque ces hommes sont venus pour te mander, va, pars avec eux! Et cependant, les ordres que je te donnerai, ceux-là seulement, tu les accompliras!" 21 Bilaam se leva le matin, sangla son ânesse, et partit avec les princes de Moab. ». Le talmud remarque une similitude entre le verset décrivant le départ de Bilaam pour maudire Israël, et un autre verset parlant du départ d’Abraham pour sacrifier Isaac. A ce sujet la thora dit « Abraham se leva de bonne heure, sangla son âne, emmena ses deux serviteurs et Isaac, son fils et ayant fendu le bois du sacrifice, il se mit en chemin pour le lieu que lui avait indiqué le Seigneur. » le midrash déduit de cette similitude que Bilaam cherchait par ses actions à annihiler le mérite d’Abraham.
Si Abraham a le mérite de s’être levé tôt le matin et d’avoir sanglé son âne, Bilaam se dit, qu’il peut annihiler ce mérite en faisant la même action pour maudire Israël. Par la suite Bilaam fait faire plusieurs sacrifices au roi Balak, la encore, le midrash commente que le nombre de sacrifices offerts par Bilaam correspond au nombre de sacrifice qu’Abraham avait offert. Le but de Bilaam étant de créer un crédit pouvant contrebalancer celui d’Abraham.
Or, ces midrashim peuvent paraitre étonnants. Abraham s’est levé tôt le matin et a sanglé son âne pour sacrifier le fils qu’il avait attendu toute sa vie, il s’est levé tôt pour donner tout ce qu’il avait a D alors que Bilaam se lève tôt le matin, uniquement dans la perspective de faire une action lui permettant de recevoir une grosse rémunération de la part de Balak. Bilaam se lève tôt pour aller chercher son chèque. Les actions d’Abraham et de Bilaam ne sont donc pas comparables.
De plus, si Abraham a mérité de faire exister le peuple d’Israël ce n’est pas par le mérite de ses sacrifices, c’est par les mérites des dix épreuves qu’il a surmontées. C’est par ce qu’il a été jeté dans une fournaise pour avoir briser des idoles, ou par ce qu’il a quitté sa famille vers une terre inconnue. Alors comment Bilaam pense-t-il contrebalancer le mérite d’Abraham en apportant quelques sacrifices ?
Mais, justement, ces midrashim veulent nous montrer la nature du mauvais œil de Bilaam. Bilaam est incapable de comprendre l’effort qu’Abraham a fourni pour faire exister le peuple d’Israël. Il voit le résultat, et il ne comprend pas l’effort et l’abnégation héroïque d’Abraham. Bilaam pense que D a béni Abraham, par ce qu’il l’aimait bien par ce qu’il ne faisait rien de mal et qu’il avait en plus quelque petites bonnes actions superficielles à son actif, c’est pour cela que Bilaam est jaloux d’Abraham. Bilaam pense qu’il est facile de contrebalancer les mérites d’Abraham par ce qu’il a un mauvais œil, il ne peut pas envisager les efforts de l’autre. Il ne peut même pas imaginer en rêve ce qu’Abraham a du donner pour faire exister le peuple juif.
Le talmud dit a plusieurs reprises que le mauvais œil n’a pas de prise sur Josef. (Berahot 20, sotah 36, Baba Metsia 84) on peut expliquer que cela tient au fait que Josef a été esclave et qu’il a été jeté en prison après avoir été vendu par ses propres frères. Même si Josef est par la suite devenu le dirigeant le plus puissant de son époque, personne ne pouvait être jaloux de lui, par ce que tout le monde savait qu’il était parti du plus bas, et qu’il avait enduré beaucoup de malheur avant de devenir le prince d’Égypte. On est jaloux lorsque l’on voit le produit fini sans voir les efforts, donc personne ne pouvait être jaloux de Josef du fait que tout le monde était au courant des tribulations qu’il avait du endurer avant de devenir roi.
4- Le mauvais œil est lié dans la torah à l’idée du compte. Le talmud dit (Taanith 8b) celui qui a compté sa récolte ne peut plus recevoir de beraha dans sa grange. Le rav Haïm Schmulevits explique que lorsque l’homme compte son argent il se met le mauvais œil à lui-même. Lorsque l’on compte les juifs il faut les compter de manière indirecte, par ce que si non, ils sont frappés par le mauvais œil, comme c’est arrivé à l’époque du roi David.
Le talmud dit ailleurs (Sanhédrin 26b) que celui qui fait des plans très précis en se disant, par exemple, « à telle date j’arriverai à tel résultat, en suite, à telle date j’arriverai à cela » il a de grande chance de ne pas y arriver, par ce qu’il se porte le mauvais œil a lui-même. le talmud va même jusqu'à dire qu’il ne faut pas faire de programme précis dans l’étude de la torah, car lorsqu’un homme fait des plan précis il est sujet au mauvais œil et il a de grandes chances de ne jamais réussir à accomplir son plan. Tous ces midrashim montrent que le mauvais œil est effectif lorsqu’un homme pose le résultat comme étant le but de son effort. Compter, ou faire des plans précis c’est agir dans l’expectative d’un résultat. Or nous avons vu que les résultats dépendent de D, l’homme, lui, doit fournir l’effort.
L’homme doit fournir l’effort sans se préoccuper du résultat, l’homme doit faire ce qu’il a à faire, et c’est la responsabilité de D de faire advenir les résultats. (L’homme doit évidement viser certains résultats lorsqu’il agit, mais les résultats ne doivent pas être le but de l’action, ils doivent uniquement orienter l’action.)
5- Un homme a plus confiance dans ses efforts que dans ses dons naturels. Lorsque l’on dit a quelqu’un « tu es doué pour tel ou tel activité », on le castre, car l’homme n’a pas une conscience clair de ses dons, il a toujours l’impression d’avoir était bon par chance ou par accident. L’artiste ne sait pas pourquoi il réussit un tableau. Il n’est donc pas encouragé à en faire un autre, car il ne pense pas pouvoir gagner à la loterie deux fois de suite. C’est la même chose pour un trader qui a fait un bon trade une foi, si on lui dit que c’est par ce qu’il est doué ou chanceux, il a peur de ne plus l’être pour le prochain trade et il perd confiance ne lui. Par contre, lorsque l’on dit a quelqu’un qui a réussi un beau coup « on voit que tu as beaucoup travaillé sur cette toile ! » ou « tu as beaucoup travaille sur ce trade » on encourage l’artiste ou le trader à continuer, par ce que l’homme a une conscience clair des efforts qu’il a du fournir pour réussir, et il pense que si il recommence, il aura les mêmes résultats. L’homme se porte le mauvais œil et perd confiance en lui-même lorsqu’il perd la conscience des efforts qu’il doit fournir pour réussir et qu’il pense avoir des facilites ou de la chance.
6- Pour finir, je vais essayer de répondre à une question que Maimonide a posé sur le talmud. Le talmud au début du traite de Baba Batra (2b) dit qu’il faut construire un mur entre deux vergers (jardins d’arbres fruitiers) pour que les deux voisins ne s’endommage pas en se portant mutuellement le mauvais œil, par jalousie. Maimonide remarque que la Mishna dit explicitement qu’entre deux champs, il n’est pas nécessaire de construire un mur entre deux voisins. Or, dit Maimonide, il est évident que l’homme a une plus grande propension à être jaloux de la récolte du champs de son voisin, qu’à l’être du verger de son voisin. (Responsa du rambam 395) (Lois du voisinage chapitre 2- 16). Pourquoi alors, ne faudrait-il donc pas construire un mur entre deux champs ? À cause de cette question, Maimonide pense, contrairement au talmud, que le mauvais œil n’existe pas vraiment, et pour cette raison il écrit qu’il ne faut pas faire de barrière entre deux vergers, de même qu’il ne faut pas faire de barrière entre deux champs. (cf. igrot Moshe Even aezer 3- 26).
On peut tenter de répondre à la question de Maimonide par la distinction suivante. Dans le cas du champ, tant que l’homme fait des efforts pour récolter et labourer son champ, il n’est pas sujet au mauvais œil. Le mauvais œil ne peut agir sur le propriétaire du champ que lorsque la moisson n’a pas encore commencé et que l’on voit les épis dressés avant la récolte. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas besoin de construire un mur autour du champ, du fait que le dommage possible est limité à une période de temps donnée, les voisins peuvent se contrôler et s’abstenir de regarder chez l’autre. Par contre dans un jardin d’arbres fruitiers, puisque les efforts du propriétaire ne sont pas apparents, le mauvais œil est une menace constante, c’est pour cela que le talmud pense qu’il faut construire un mur de protection.
Les documents
Texte 1
Bereshit 16 5
Il s'approcha d'Agar, et elle conçut. Quand elle vit qu'elle avait conçu, sa maîtresse devint l'objet de son dédain. 5 Saraï dit à Abram : "Mon injure est la tienne. Moi-même, j'ai placé mon esclave dans tes bras; or, elle a vu qu'elle avait conçu, et je suis devenue méprisable à ses yeux. Saraï dit à Abram : "Mon injure est la tienne. Moi-même, j'ai placé mon esclave dans tes bras; or, elle a vu qu'elle avait conçu, et je suis devenue méprisable à ses yeux. L’Éternel prononcera entre moi et toi."
Rashi
Sa maîtresse devint méprisée à ses yeux Elle s’est dit : « Cette Saraï, sa personnalité profonde ne ressemble pas aux apparences extérieures. Elle se donne des airs de femme vertueuse, mais elle n’est pas une femme vertueuse, puisqu’elle n’a pas mérité, toutes ces années, de devenir enceinte, alors que je le suis devenue, moi, dès le premier rapport ! ».
Moi... entre moi et entre toi Toutes les fois que l’on trouve dans la Tora le mot beinèkha (« entre toi »), il est écrit dans une forme défective, [avec un seul yod], alors qu’il est écrit ici avec deux yod. On peut donc le lire beinayikh, [comme si Saraï s’adressait à Hagar, et non à Avram]. Saraï a jeté un regard mauvais sur la grossesse de Hagar, laquelle a avorté. C’est pourquoi l’ange dira à Hagar : « Tu “es” enceinte ! » (verset 11). Mais ne l’était-elle pas déjà ? Ce qu’il lui annonce, c’est qu’elle va le devenir, et donc que la première grossesse n’avait pas abouti.
Texte2
Chapitre 42
Les fils d'Israël vinrent s'approvisionner avec ceux qui allaient en egypte, la disette régnant dans le pays de Canaan.
Rashi
Au milieu de ceux qui venaient Ils se fondaient dans la masse afin qu’on ne les reconnût pas (Midrach tan‘houma Miqéts 6). Leur père leur avait recommandé de ne pas se montrer tous à la même porte de la ville, mais d’entrer chacun par une porte différente, afin que le « mauvais œil » n’ait pas prise sur eux, car ils étaient tous beaux, tous forts.
Texte 3
Genese 48
que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens! Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac! Puisse-t-il multiplier à l'infini au milieu de la contrée."
Rashi Et qu’ils se multiplient (weyidgou) Comme les poissons (daguim) qui fructifient et se multiplient sans que le mauvais œil ait prise sur eux.
4- Exode 30 : Quand tu feras le dénombrement général des enfants d'Israël, chacun d'eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu'il n'y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération.
Rashi
Et il n’y aura pas en eux de frappe quand on les dénombrera Car un recensement est assujetti au « mauvais œil », et la peste vient à éclater, comme nous le verrons à l’époque de David (II Chemouel 24, 10 à 15).
ספר מורה הנבוכים חלק א פרק מד
עין שם המשתף, הוא שם עין המים, על עין המים במדבר. והוא שם העין הרואה, עין תחת עין. והוא שם ההשגחה אמר על ירמיהו קחנו ועינך שים עליו, ענינו שים השגחתך עליו
5- Le mot « ain » œil, signifie source, comme les source d’eau, « les sources d’eau dans le desert ». et ceci meme est le nom de l’œil qui voit, « œil pour œil », et cela signfie aussi faire attention a « il a dit au sujet de yrmayaou prend le et fait attention a lui », c'est-à-dire met ta « hasgaha » sur lui
ספר מורה הנבוכים חלק א פרק מה
שמע מלה משותפת, תהיה בענין שמע האזן, ותהיה בענין הקבול
L’ecoute est un mot comun dont le sens parle de l’ouie de l’oreille, et elle a le sens de recevoir
ר' עובדיה מברטנורא מסכת אבות פרק ב משנה יא
עין הרע - כמו עין רעה. שאינו מסתפק במה שיש לו ומחזר אחר דברים אחרים. ויש מפרשים עין הרע, שמכניס עין הרע בממון חבירו או בבניו ומזיק לו:
6- « Ain harah », c'est-à-dire qu’il n’est pas contant de ce qu’il a et il cherche constamment d’autres choses. Et il y en a qui explique le mauvais œil qu’il met le mauvais œil dans l’argent de son ami, ou dans ses enfants et il leur fait du mal.
תלמוד בבלי מסכת עבודה זרה דף סה עמוד א
רבא אמטי ליה קורבנא לבר שישך ביום אידם, אמר: ידענא ביה דלא פלח לעבודת כוכבים. אזל אשכחיה דיתיב עד צואריה בוורדא וקיימן זונות ערומות קמיה, א"ל: אית לכו כה"ג לעלמא דאתי? א"ל: דידן עדיפא טפי מהאי. א"ל: טפי מהאי מי הוה? א"ל: אתון איכא עלייכו אימתא דמלכותא, אנן לא תיהוי עלן אימתא דמלכותא. א"ל: אנא מיהא מאי אימתא דמלכותא איכא עלי? עד דיתבי אתא ההוא פריסתקא דמלכא, א"ל: קום דקבעי לך מלכא. כי נפיק ואזיל, א"ל: עינא דבעי למיחזי לכו בישותא תיפקע, א"ל רבא: אמן, פקע עיניה דבר שישך. אמר רב פפי, איבעי ליה למימרא ליה מהאי קרא: +תהלים מה+ בנות מלכים ביקרותיך נצבה שגל לימינך בכתם אופיר. אמר ר"נ בר יצחק, איבעי ליה למימרא ליה מהכא: +ישעיה סד+ עין לא ראתה אלהים זולתך יעשה למחכה לו.
7- Raba once sent a present to Bar-Sheshak5 on a heathen feast-day, saying, 'I know that he does not worship idols'; but on paying him a visit, he found him sitting up to his neck in a bath of rosewater while naked harlots were standing before him. [Bar-Sheshak] said to him, 'Have you [Israelites] anything like this in the World to Come?' He replied, 'We have much finer than this.' He asked, 'Is there anything finer than this?' [Raba] answered, 'There is upon you the fear of the ruling power,6 but for us there will be no fear of the ruling power.' He said to him, 'What fear have I, at any rate, of the ruling power!' While they were sitting together, the king's courser arrived with the message, 'Arise, the king requires your presence.' As he was about to depart [Bar-Sheshak] said to [Raba], 'May the eye burst that wishes to see evil of you!' To this Raba responded, 'Amen,' and Bar-Sheshak's eye burst.
שו"ת אגרות משה אבן העזר חלק ג סימן כו
בענין עין הרע ודאי יש לחוש אבל אין להקפיד הרבה כי בדברים כאלו הכלל מאן דלא קפיד לא קפדינן בהדיה, כהא דמצינו בזוגות בפסחים דף ק"י.
8- En ce qui concerne le ain harah, c’est bien d’en avoir peur, mais il ne faut pas y faire attention. Car moins on y fait attention moins il a de prise sur nous, comme on le dit a propose de celui qui boit des verres pairs.
Bamidbar 6
Que l'Éternel te bénisse et te protège! 25 Que l'Éternel fasse rayonner sa face sur toi et te soit bienveillant! 26 Que l'Éternel dirige son regard vers toi et t'accorde la paix!" 27 Ils imposeront ainsi mon nom sur les enfants d'Israël, et moi je les bénirai."
Rashi
Que Hachem éclaire sa face vers toi Qu’Il te montre une face souriante et rayonnante (Sifri).
Sanhedrin 93 a
R. Tanhum b. Hanilai said: When Hananiah, Mishael and Azariah emerged unscathed from the fiery furnace, all the nations of the world came and smote the enemies of Israel2 upon their faces, saying to them, 'Ye have such a God, yet ye worship an image!' Immediately they [the apostate Jews] opened their mouths and confessed, O Lord, righteousness belongeth unto thee, but unto us shamefacedness, as at this day.3
R. Johanan said: What is meant by, I saw by night, and behold a man riding upon a red horse, and he stood among the myrtle trees that were in the bottom, etc.?6 What means, 'I saw by night'? — The Holy One, blessed be He, wished to turn the whole world into night,7 'but behold, A man riding'. 'Man' can refer to none but the Holy One, blessed be He, as it is written, The Lord is a man of war: the Lord is his name;8 'upon a red horse' — the Holy One, blessed be He, wished to turn the whole world to blood;9 but as soon as he looked upon Hananiah, Mishael and Azariah his anger was appeased, for it is written, and he stood among [hadasim]10 the myrtle trees that were in the deep. Now 'hadasim' refers but to the righteous, as it is written, And he brought up Hadassah;11 and 'deep' refers to Babylon, as it is said, that sayeth to the deep, Be dry, and I will dry up thy rivers.12 Straightway He who was filled with wrath was partially calmed, and then completely pacified.13 R. Papa said: This shows that a white horse is a favourable omen in a dream.14
Whither did the Rabbis go? (I.e., Hananiah, Mishael and Azariah; after emerging from the furnace, they are never mentioned again.)
— Rab said: They died through an evil eye; (The belief that the eye has power to effect harm, whether through excessive admiration or astonishment, as here, or by actual malignant intent, was and is widespread among many peoples. Rab's statement here is in accordance with his dictum in B.M. 107b that ninety-nine people out of a hundred die through an evil eye.)
Samuel said: They drowned in the spittle; (V. supra; when the nations expressed their scorn of the apostates, they spat at them, and so much spittle collected, that the three heroes were drowned in it.)
R. Johanan said: They went up to Palestine, married and begat sons and daughters.
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