Dans ce cours nous parlons de la nature du mérite qui a permit a la génération du désert d'être protégée du mauvais œil de balak et de bilaam. Comment comprendre que cette génération, qui avait pourtant beaucoup fauté, avait le mérite d'être protéger de la malédiction de bilaam ? Pourquoi par la suite dans certaines générations cette protection faiblie ? Ce sont à ces questions que nous tentons de répondre dans ce cours.
La métamorphose des cloportes.
(Comportement compulsifs, addictions et espace temps)
1- Ouverture d’esprit et liberté morale
La parasha nous raconte l’histoire de Bilaam. Bilaam est un personnage ambigu, d’un coté, il est, peut être, le plus grand prophète de la bible, car il est le seul capable de prophétiser la venue du messie.
Jacob et Moshe ont essayé, mais ils n’y sont par parvenus, Bilaam, lui, y arrive sans avoir à forcer son talent.
Pourtant, d’un autre coté, Bilaam a l’air intéressé par l’argent et les honneurs, il pratique la zoophilie, il est même dépassé lorsqu’il discute avec son âne. Bilaam est, à lui tout seul, l’homme le plus stupide de l’histoire de l’humanité et le plus génial. Ce paradoxe a posé problème à beaucoup de commentateurs de la bible.
Maimonide retrouve un paradoxe similaire dans la personne de Salomon. (8 chapitres d’introduction à Avoth, chapitre 7) Salomon aussi, est capable de prophétiser sur les temps messianiques et même post-messianique, il est l’homme le plus sage de l’histoire. Pourtant, il est attiré par l’argent et les femmes, et il en vient même à pratiquer l’idolâtrie.
Maimonide pense, qu’il faut expliquer ces phénomènes de la manière suivante. La prophétie découle du niveau intellectuel et spirituel d’un individu, plus un homme est parfait moralement et intellectuellement, plus il est proche de D, et plus sa vision prophétique est claire. Bilaam et Salomon, étaient des individus qui avaient atteint un niveau spirituel et intellectuel élevé, ils n’étaient pas complètement pourris, mais Bilaam et Salomon avaient malgré tout des défauts. Salomon aimait trop les femmes, alors que Bilaam aimait trop l’argent.
Ces défauts affaiblissaient et troublaient la vision prophétique de ces deux prophètes, sans pour autant l’annihiler complètement. Selon Maimonide, ces prophètes n’ont pas le degré prophétique de Moshé, par ce qu’ils n’ont pas sa perfection morale, mais ils restent malgré tout, des personnes de haute stature spirituelle.
Cette interprétation est contestable, car les midrashim et la Mishna et le talmud, ne semblent pas attribuer un niveau moral élevé à Bilaam. La torah nous montre bien que Bilaam était incapable de débattre victorieusement contre son âne !
Il est possible d’expliquer la force prophétique de Bilaam d’une autre manière, en effet, une autre interprétation, à mon avis plus probable, se trouve de manière allusive dans les écrits du Maharal.
Selon cet auteur, contrairement à ce que pense Maimonide, ce n’est pas malgré, ou en dépit de, sa perversion morale que Bilaam a atteint des niveaux de prophétie élevés, mais bien plutôt, c’est grâce à sa perversion morale, que Bilaam est capable de prophétiser et de voir des choses que même Moshé n’a pas pu voir.
Le fait d’accepter sur soi des lois morales, est une manière de se mettre des ornières, et de limiter par là même ses capacités intellectuelles.
De manière allusive, c’est ce que la torah veut nous expliquer lorsqu’elle nous raconte la discussion de Bilaam avec son âne. L’âne n’a aucune valeur moral, il ne connait pas le bien et le mal, il est parfaitement idiot, et de ce fait, paradoxalement, il est capable d’atteindre un niveau prophétique plus haut que celui de Bilaam.
D parle à travers la gorge de Bilaam, de la même manière qu’il parle à travers la gorge de l’âne. L’âne n’a pas d’ornière c’est pour cela qu’il ne marche pas droit (et qu’il fait mal à Bilaam,) de même Bilaam n’a pas d’ornière, il voit tout, et c’est pour cela que son chemin est tortueux.
Par opposition, Moshé porte des ornières, il a peur de voir D, il veut garder des valeurs morales, c’est pour cette raison que sa vision prophétique est limitée et qu’il ne peut pas prophétiser la fin des temps.
On retrouve cette idée à la fin de la parasha. Lorsque les enfants d’Israël fautent avec les filles de Moav.
Le talmud explique (Sanhédrin 106) que cette faute est le fruit d’un stratagème de Bilaam. Il demande à Balak (le roi de Moav) de faire des magasins où l’on vend des habits en lin, où l’on met des vendeuses âgées à l’extérieur qui vendent les habits plus chers que ceux qui sont vendus à l’intérieur par des vendeuses plus jeunes et plus jolies. Tout le stratagème de Bilaam a pour but de mettre les enfants d’Israël dans une situation de tentation.
Bilaam a compris que, si le peuple d’Israël est saint, c’est par ce qu’il se préserve de la tentation. Lorsque Bilaam bénit les enfants d’Israël il dit « Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël! », Le talmud (dans Baba Batra), cité par Rashi, interprète « Comme sont bonnes tes tentes : Parce qu’il a vu que les entrées [de leurs tentes] ne se faisaient pas face (Baba batra 60a). » Dans ces versets, Bilaam montre qu’il est impressionné par la pudeur des enfants d’Israël. Bilaam a vu que les juifs sont préservés du mal, par ce qu’ils ont organisé une société où la tentation n’est pas présente, une société à ornière.
Bilaam a compris que c’était la faiblesse de Moshé et de son système. Il suffisait d’exposer les juifs à la tentation pour qu’ils tombent comme des mouches. C’est ainsi, que les enfants d’Israël tombent dans la faute et périssent par dizaines de milliers. Il a suffit d’ouvrir les ghettos pour que les juifs s’assimilent par millions.
A priori, la critique de Bilaam a l’air justifiée, il semblerait que la torah ne soit viable que si l’individu n’est pas exposé à la tentation, qu’il se met des ornières, qu’il s’interdise de se poser certaines questions.
Si c’est le cas, la religion n’est qu’un verni superficiel, qui parait beau extérieurement, mais qui n’est là que pour cacher un vide profond. La religion et la vertu morale ne serviraient qu’à masquer le manque de courage devant un questionnement plus radical et une réflexion plus profonde.
Est-ce une fatalité ? Y a-t-il un autre chemin, un chemin que la génération du désert n’aurait pas compris ? Pourrait-on atteindre le degré de prophétie de Bilaam sans avoir sa perversion morale ?
Pour répondre à cette question, il faut s’interroger sur les causes du problème. Pourquoi le libéralisme moral est souvent corrélé à une ouverture d’esprit, alors que le conservatisme moral est souvent corrélé à une fermeture d’esprit ? Quelle est la relation causale entre ces deux postures ?
Pourquoi le libertin peut se poser des questions que le dévot ne peut pas poser ? De quoi le dévot a-t-il peur ? A-t-il peur de sa bestialité ? La religion ne serait-elle qu’une manière de fuir, pour ceux qui n’osent pas gérer leurs désirs ?
2- La société hédoniste doit structurer le temps par le plaisir, ceci n’est pas possible dans la société moderne.
Pour répondre à cette question, il faut se poser une autre question. Si Bilaam a raison, si la rectitude morale n’est qu’une fuite devant la tentation, tandis que le libéralisme morale assure un épanouissement spirituel et physique supérieur, alors, comment se fait-il que l’on assiste à un retour de plus en plus grand vers la religion ?
Logiquement, la religion devrait être en perte de vitesse devant la raison, vu que la société est historiquement prospère, paisible et stable. Pourquoi alors, dans la société moderne, on assiste de plus en plus à un retour du phénomène religieux ?
La réponse à cette question est simple. La société moderne est hautement pathogène, elle génère de la maladie mentale. L’addiction est la maladie mentale la plus rependue dans la société moderne. On ne trouve plus aujourd’hui un homme qui ne soit pas addicte à quelque chose.
Ceux qui ne sont pas addictes à leur travail, le sont de certaines substances, ceux qui ne sont pas addictes à des produits, le sont à des écrans, ceux qui ne sont pas addictes à des écrans, sont addictes à des comportements compulsifs. Il n’est plus possible aujourd’hui de fuir l’addiction, tout ce que l’on peut faire c’est gérer les addictions de manières à ce qu’elle ne soit pas destructrice pour l’individu.
Par exemple, celui qui est addicte au travaille, va soigner son addiction par l’addiction à l’écran (jeux électronique, séries tv ou autres), pour se garder un moment de détente. Ou bien, celui qui est addicte à la nourriture tempère son addiction à la nourriture par une addiction à la gymnastique, pour ne pas prendre trop de poids.
Cependant, il est certain que l’addiction est devenue la modalité principale de l’existence dans le monde moderne.
La sensation du présent échappe absolument à l’homme moderne. Il a beau faire du yoga de la méditation transcendantale, le présent reste constamment en fuite.
Les raisons en sont multiples, mais la raison principale est la suivante. La modernité nie l’identité historique de l’individu. Dans le monde moderne, l’homme est maintenu dans un état d’apesanteur, historique et spatial.
Tout est possible n’importe où, à n’importe quel moment. A n’importe quel moment du jour ou de la nuit, je peux, grâce à tindler choper un partenaire le temps d’écrire trois ou quatre texto monosyllabiques. Sur internet, je peux acheter n’importe quoi n’importe quelle heure, les dealers sont actifs partout pratiquement 24h sur 24h.
Avant, le plaisir permettait de structurer le temps. Il y avait un temps précis où l’on pouvait aller choper des filles, par exemple en boite le samedi soir.
Pour que la société hédoniste de Bilaam d’Épicure, des stoïciens, de Spinoza, de Nietzche and Co, puisse exister, il faut absolument que le plaisir structure le temps. C’est ce que Nietzche appelle l’ « Amor Fati », l’amour du présent. Mais la société moderne a dissout le présent. L’homme n’a plus d’histoire, il n’a plus d’espace, il vit dans les nimbes.
Si le temple de Salomon a servi de modèle à l’architecture de la renaissance (à Palladio et à ses confrères), il est certain, que, c’est le vaisseau « entreprise » de « star trek » qui sert de modèle à tous les architectes du 21ème siècle.
Tous les centres commerciaux, les trains, les aéroports, les halles de gym, les bâtiments publics, les bureaux, ressemblent à des soucoupes volantes. Il n’y fait jamais ni chaud ni froid, il n’y fait jamais jour ou nuit. Tout ces bâtiments baignent dans une sorte de lumière grise, dont on ne peut pas vraiment déterminer la source, on ne sait pas si la lumière vient de l’intérieur ou de l’extérieur. Tous ces bâtiments flottent hors temps et hors espace.
Or, quand on réfléchit, on se rend compte que cette expérience « hors temps, hors espace » de l’homme moderne, c’est exactement l’expérience des juifs dans le désert. La colonne de nuée conditionne l’air chaud et abrite du soleil le jour, et, la nuit, la colonne de nuée devient colonne de feux, les juifs ne sentent donc pas la différence entre le jour et la nuit, entre l’ici et l’ailleurs.
Les hébreux voyagent dans un espace uniforme et infini, comme l’homme moderne voyage de New York à Paris pour s’assoir dans le même Starbuck café.
Le midrash dit, que dans le temps messianique, si les juifs n’arrivent pas à concrétiser l’avènement du messie fils de Yossef, ils seront condamnés, à nouveau, à errer dans le désert, comme a l’époque de Moshé, pour amener le messie fils de David. Peut être que nous vivons cette période.
En se basant sur le talmud, le Maharal remarque que c’est uniquement la génération du désert qui avait la possibilité d’échapper à la malédiction de Bilaam. C’est uniquement pour cette génération, que D ne s’est pas énervé pendant un moment spécifique dans la journée, en empêchant ainsi la réalisation de la malédiction de Bilaam. Ce phénomène ne se perpétue plus dans l’histoire.
Cette constatation nous amène à nous interroger sur la cause de ce phénomène. Quelle était la spécificité du mérite qui a permis au peuple d’Israël d’échapper à la malédiction de Bilaam juste à ce moment la ?
Jusqu'à présent, la génération du désert n’a pas l’air d’avoir fait preuve de grande vertu, puisque rabbi Akivah va jusqu'à dire (Mishna Sanhédrin) que la génération du désert n’a pas de part dans le monde futur. Alors, pourquoi sont-ils les seuls à être protégés de la malédiction de Bilaam et de la colère de D ?
Ceci s’explique par le fait que la génération du désert comme notre génération, est complètement hermétique à la vision hédoniste de Bilaam, comme elle l’est d’ailleurs, à celle d’Onfray ou de Ferry.
Puisque la génération du désert vit hors temps, elle ne peut pas structurer son vécu par le plaisir, elle est obliger de le structurer autrement, à travers la pratique religieuse. C’est pour cette raison, qu’il n’y a pas, pour cette génération, un moment précis dans la journée ou D se met en colère.
3- Le plaisir structure le temps dans la philosophie hédoniste.
On peut diviser les philosophes occidentaux en deux groupes. Les philosophes qui défendent les idéaux de bien et de mal, comme étant des idéaux transcendants, et ceux qui réfutent cette vision.
Ceux qui réfutent le bien et le mal comme des valeurs transcendantes, sont les héritiers des Stoïciens, et d’Épicure, on compte parmi eux, Spinoza Nietzche et les existentialistes. (Aujourd’hui, tous les pseudo philosophes français sont de cette mouvance -comte Sponville, Ferry, Rosset, Onfray and Co).
De l’autre coté, il y a ceux qui croient en une transcendance des valeurs morales, parmi eux les métaphysiciens comme Platon, Kant etc., ou les romantiques plus ou moins religieux, comme Rousseau et Pascal.
Lorsque l’on s’interroge sur le point fondamental qui articule la discussion entre les deux courants, on se rend compte qu’ils discutent sur la manière de structurer le temps.
Le courant « amoral » articule toujours sa pensé sur un désir de vivre pleinement le présent « l’Amor Fati » de Nietzche. Le monde présent est plus vrai qu’un monde idéal à venir, ou qu’un espoir à venir. Pour ces philosophes, « bilameens », l’espoir, le futur, les regrets et le passé n’existent pas vraiment, il n’y a que la sensation du présent qui existe. C’est à partir de la sensation du présent que la conscience du temps se structure.
Par contre, les philosophes moraux, structurent le temps en partant de l’éternité.
Notre génération est celle du désert n’ont d’autre choix que de structurer le temps à travers l’éternité, puisque le présent n’existe plus.
La société moderne transforme l’individu en cloporte, elle nie ses racines historique et géographique, l’homme ne peut plus sentir le présent qu’en recherchant des émotions fortes exceptionnelles, et comme il est constamment en quête de présent, il est obligé d’aller de plus en plus loin dans la recherche de l’extrême. C’est de cette manière que l’homme devient esclave de ses addictions.
La société moderne entretient ce rapport addictif à la vie, puisqu’elle rend l’individu inoffensif et productif économiquement. L’addicte consomme beaucoup et travaille beaucoup, il est créateur de richesse.
L’hédonisme n’est plus tenable dans une société ou les notions d’identité et de racine historique ont disparues.
Par la modernité, l’homme est devenu un extra terrestre, il ne peut pas faire marche arrière. La religion est le seul repère possible, comme elle était le seule repère possible pour la génération du désert.
L’homme du 21ème siècle doit assumer pleinement sa condition « extra terrestre », et seule la religion peut donner un sens à cette condition.
4- la religion comme source d’épanouissement intellectuel et émotionnel.
Il reste maintenant à répondre à notre question de départ, c'est-à-dire, qu’il reste à expliquer comment la religion peut être une source d’épanouissement intellectuelle et émotionnelle plus puissante que la recherche hédoniste.
La génération du désert a fauté par ce qu’elle n’a pas assumé pleinement la manière d’être « hors espace » et « hors temps ». Les hébreux sont toujours à la recherche de sensations physiques simples et pures, qui leur permettraient de structurer le temps et l’existence de manière naturelle par la sensation du présent.
C’est pour cela qu’ils veulent toujours retourner en Égypte. Ils préfèrent être esclaves de leur travaille plutôt que de vivre en apesanteur « hors monde ».
Pour comprendre l’erreur de la génération du désert, la génération des extra terrestres, il faut examiner de plus prêt, comment fonctionne le rapport au temps dans la société « terrestre » de Bilaam.
Dans la société terrestre de Bilaam, l’homme structure son rapport au temps par le plaisir. C’est par la sensation du corps que l’homme vie le présent.
Cependant, la relation naturelle de l’homme au temps est plus complexe, elle est hystérique, c’est à dire qu’elle est paradoxale, elle est articulée par deux mouvements contradictoires.
Dans un premier temps, l’homme cherche à ressentir le présent de la sensation qu’il vit, mais, ensuite, il cherche à perdre conscience de lui même dans cette sensation. Dans ce deuxième temps, l’homme cherche à perdre conscience du temps, il cherche la plénitude ou il perd conscience de lui même.
C’est pour cela qu’il a besoin d’émotions de plus en plus fortes pour structurer son rapport au temps. L’homme a besoin de « faire l’amour » avec le temps pour vivre avec le temps. Toutes les extases du monde ne sont de que des modalités qui visent en fait « à baiser le temps ».
On peut arriver à cette même relation extatique avec le temps à travers l’effort intellectuel et le dépassement de soi dans un effort moral ou religieux. Il faut simplement vouloir toujours aller plus haut et constamment remettre en question les principes fondamentaux, pour se procurer les mêmes sensations fortes que procure la drogue.
La génération du désert n’a pas voulu entretenir un rapport ordalique (c.-à-d., trouver un plaisir à travers l’épreuve) avec la religion, c’est ce qui a causé sa perte. La solution que propose la religion ce n’est pas « la solution de l’ornière », ce n’est pas non plus celle de l’ouverture, c’est celle du dépassement de soi et du saut vertigineux. Notre condition extra terrestre nous oblige à aller toujours plus haut, toujours plus fort. Seule la religion peut, tempérer, organiser et canaliser de manière constructive cette ascension verticale.
Les documents
Parasha
A cette vue, Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, se leva du milieu de la communauté, arma sa main d'une lance, 8 entra, sur les pas de l'Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l'Israélite ainsi que cette femme, qu'il frappa au flanc; et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d'Israël. 9 Ceux qui avaient péri par suite du fléau étaient au nombre de vingt-quatre mille. 10 L'Éternel parla ainsi à Moïse: 11 "Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, a détourné ma colère de dessus les enfants d'Israël, en se montrant jaloux de ma cause au milieu d'eux, en sorte que je n'ai pas anéanti les enfants d'Israël, dans mon indignation. 12 C'est pourquoi, tu annonceras que je lui accorde mon alliance amicale.
Rashi
Pe‘or Ainsi nommé parce qu’on se déshabillait (po‘arin) devant lui et que l’on déféquait. C’est en cela que consistait le culte qu’on lui rendait.
Et eux pleuraient La règle à appliquer, laquelle stipule que « celui qui s’accouple avec une Aramith, que ceux qui manifestent du zèle le frappent à mort ! », leur avait échappé, de sorte qu’ils soupiraient tous en pleurant. Lors de l’affaire du veau d’or, Mochè avait dû affronter six cent mille hommes, ainsi qu’il est écrit : « il le moulut jusqu’à ce qu’il fût en poudre… » (Chemoth 32, 20), tandis qu’ici ses mains se sont affaiblies. Mais c’était pour que Pin‘has vienne prendre la part qui lui était due (Midrach Tan‘houma).
Maimonides lois des relations interdites chapitre 12
Halacha 2
The Scriptural prohibition applies only to marital relations.4 When, by contrast, one engages in relations with a gentile woman with a licentious intent, he is given "stripes for rebellious conduct" according to Rabbinic Law. [This is a] decree, lest this lead to marriage.
Halacha 4
Whenever a man has relations with a gentile woman in public, i.e., the relations are carried out in the presence of ten or more Jews, if a zealous person strikes him and kills him, he is considered praiseworthy and ardent.9 [This applies whether the relations were] in the context of marriage or licentious in nature. This matter is a halachah conveyed to Moshe at Sinai.10 Support for this can be derived from Pinchas' slaying of Zimri.11
Livre des rois 2 chapitre 3
Tous les Moabites, ayant appris que les rois venaient porter la guerre chez eux, s'étaient rassemblés en armes, tous les hommes en âge de ceindre l'épée et au delà et s'étaient postés sur la frontière. 22 S'étant levés au matin, comme le soleil brillait au-dessus des eaux, celles-ci apparurent dé loin aux Moabites rouges comme du sang. 23 Ils s'écrièrent: "C'est du sang! Assurément, les rois se sont pris de querelle, ils se sont entr'égorgés: au butin donc, Moab!" 24 Ils se précipitèrent sur le camp des Israélites, mais ceux-ci se levèrent, battirent les Moabites, les mirent en fuite et en firent un grand carnage: 25 Ils détruisirent les villes; chacun lança sa pierre sur les terres fertiles, qui en furent couvertes; ils comblèrent les sources et abattirent les arbres fruitiers. Il ne resta pierre sur pierre qu'à Kir-Haréset qui fut assaillie, à son tour, de tous côtés par les frondeurs et ruinée. 26 Le roi de Moab, se voyant trop faible pour lutter, se mit à la tête de sept cents hommes, l'épée nue, afin de se frayer un chemin jusqu'au roi d'Edom; mais ils n'y réussirent point. 27 Alors il prit l'aîné de ses fils, l'héritier du trône, et l'immola en holocauste au haut des remparts. Aussitôt, une grande colère éclata contre Israël, qui dut se retirer et rentrer dans son pays.
Sanhedrin 39b
Then he took his eldest son that should have resigned in his stead and offered him for a burnt offering upon the wall.41 Rab and Samuel [differ therein:] One said: [He offered him] to God; the other, To a heathen deity. Now, on the view that it was to God, it is correct: hence it is written, And there came great wrath upon Israel.42 But if it be maintained that he was offered to a heathen deity, why, And there was great wrath etc.? — Even as R. Joshua b. Levi [taught]: For R. Joshua b. Levi opposed [two verses]: It is written, Neither have ye done according to the ordinances of the nations that were round about you;43 yet it is [elsewhere] written, But ye have done according to the ordinances of the nations that were round about you?44 [That means:] Ye did not act as the right minded,45 but as the corrupt amongst them.46
And they departed from him and returned to the earth.47 R. Hanina b. Papa said: In that hour the wicked of Israel descended to the lowest depths
And the damsel was fair, until [she was] exceedingly [so].49 R. Hanina b. Papa said: Yet she never attained to half of Sarah's beauty, for it is written, 'until … exceedingly', 'exceedingly' itself not being included.
Sanhedrin 105
What then is meant by knowing the mind of the most High? — He knew how to gauge the exact moment when the Holy One, blessed be He, is angry; and that was what the prophet said to Israel: O thy people, remember now what Balak king of Moab consulted, and what Balaam the son of Beor answered him from Shittim unto Gilgal, that ye may know the righteousness of the Lord.7 What is meant by that ye may know the righteousness of the Lord? — The Holy One, blessed be He, said to Israel: Know now how many acts of charity I performed for you in that I did not become angry all that time, in the days of Balaam the Wicked; for had I waxed angry during that time none would have remained or been spared of Israel's enemies.8 And thus Balaam said to Balak, How shall I curse, whom God hath not cursed? or how shall I rage, when the Lord hath not raged?9 This teaches that for the whole of that time the Lord had not been wroth.10 [But normally] God is angry every day.11 And how long does His anger last? — A moment, as it is written, For his anger endureth but a moment; in his favour is life etc.12 Or, if you like, deduce it from this verse, Come, my people, enter into thy chambers, and shut thy doors about thee: hide thyself as it were for a little moment, until the indignation be overpast.13 Now, when is He angry? —
A Tanna taught in the name of R. Meir: When the sun shines and kings place their crowns upon their heads and adore the sun, immediately [the Almighty] becomes wroth.
And Balaam rose up in the morning, and saddled his ass.19 A Tanna taught on the authority of R. Simeon b. Eleazar: Love disregards the rule of dignified conduct. [This is deduced] from Abraham, for it is written, And Abraham rose up early in the morning, and saddled his ass.20 Hate likewise disregards the rule of dignified conduct: [this is deduced] from Balaam, for it is written, And Balaam rose up in the morning, and saddled his ass.
Les rois 2 chapitre 2
Or, les habitants de Jéricho dirent à Elisée: "Le séjour de cette ville est agréable, comme mon seigneur le voit; mais l'eau y est malsaine et le sol meurtrier." 20 Il répondit: "Apportez-moi une cruche neuve que vous remplirez de sel;" et on la lui apporta. 21 Il alla vers la source d'où venait l'eau et y jeta le sel en disant: "Telle est la parole de l'Eternel: Je vais rendre ces eaux salubres, et elles ne causeront plus ni mort ni ravages." 22 Les eaux devinrent salubres, jusqu'au jour présent, selon la prédiction faite par Elisée. 23 Il se rendit de là à Béthel. Il suivait la montée, quand de jeunes garçons, sortant de la ville, l'insultèrent en ces termes: "Monte, chauve, monte, chauve!" 24 Il se retourna pour les voir, et les maudit au nom de l'Eternel. Aussitôt, deux ours sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux de ces enfants. 25 De là, il se dirigea vers le mont Carmel, d'où il revint à Samarie.
Sotah 46b
And there came forth two she-bears out of the wood, and tore forty and two children of them.52
Rab and Samuel [differ in their interpretation]; one said it was a miracle, while the other said it was a miracle within a miracle. He who said it was a miracle did so because there was a forest but there were no bears;1 he who said it was a miracle within a miracle did so because there was no forest nor were there any bears. [But according to the latter interpretation] there need have been [provided] bears but not a forest! — [It was required] because [the bears] would have been frightened.2
R. Hanina said: On account of the forty-two sacrifices which Balak, king of Moab, offered,3 were forty-two children cut off from Israel. But it is not so; for Rab Judah has said in the name of Rab: Always should a man occupy himself with Torah and the commandments even though it be not for their own sake,4 for from [occupying himself with them] not for their own sake he comes to do so for their own sake; because as a reward for the forty-two sacrifices which Balak, king of Moab, offered,5 he merited that Ruth should issue from him and from her issued Solomon concerning whom it is written: A thousand burnt-offerings did Solomon offer!6 And R. Jose b. Honi said: Ruth was the daughter of Eglon the son of Balak!7 — Nevertheless his desire was to curse Israel.8
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