Dans quelle mesure l’homme est le frère jumeau de D
ou la construction esthétique comme transcendance
1- Comment peut-on rendre D plus beau?
Dans la parasha de la semaine la torah nous raconte l’ouverture de la mer rouge et le chant des hébreux lorsqu’ils voient les cadavres des égyptiens flotter sur l’eau.
Dans ce chant je voudrais m’arrêter sur trois mots. Les juifs disent “ceci est mon dieux et je vais le rendre beau”, (zeh Eli veanvehou). Il y a beaucoup de commentaires sur le “ceci est mon D”, il semble que les juifs ont eu une vision très claire de l’essence de D lors de l’ouverture de la mer rouge et qu’ils étaient capables de pointer D du doigt en disant: “ceci est mon D” ces commentaires sont difficiles à comprendre, surtout si on pense que D n’a pas de corps, ou pas d’image, (Maimonide, le Zohar etc.), en effet lorsque l’on dit “ceci” dans la torah cela veut dire que l’on peut montrer une chose ou une image définie et claire, or on ne pourrait pas appliquer cet article à D puisqu’il n’a pas de corps. A aucun autre moment dans la bible un prophète montre D du doigt en disant “ceci est D”, cela serait une hérésie. La première partie du verset mérite donc une explication.
La deuxième partie du verset qui dit “et je vais le rendre beau” est aussi difficile, comment peut on embellir D? D serait-il moche “cavyachol” pour que l’on ait besoin de lui mettre du maquillage?
Sur cette deuxième question les tannaïm (les auteurs de la Mishna) nous ont donné quatre réponses citées dans la mehiltah de rabbi Ishmaël.
2- Les quatre manières d’embellir D.
La première “le hidour mitswah” la splendeur de la mitswah.
La mehiltah de rabbi Ishmaël rapporte quatre manières d’embellir D. Elle dit « rabbi Ishmaël dit: “est il possible pour un être de chair et de sang d’embellir son possesseur? seulement rend le beau par les mitswoth fait devant lui un beau loulav, une belle soucah, une beau tsitsith, de beaux tefillin.” »
Ceci est la première manière d’embellir D, c’est le concept de la halacha qui s’appelle “hidour mitswah” la splendeur de la mitswah. Le talmud dans Chabath 133 revient sur cette enseignement et dans Baba Kama le talmud codifie cette loi en disant (selon Rashi) qu’un homme doit chercher à mettre un tiers du prix en plus de la mitswah pour accomplir la mitswah, par exemple si la paire de tefillin la moins chère est à 100 $, alors, l’homme doit chercher à acheter celle qui est un peu meilleure jusqu’à un tiers de plus, c’est à dire 133$, (il y en a qui disent 150$). Si un homme fait cela il aura accompli la mitswah de “la splendeur de la mitswah”, le talmud continue en disant que si un homme fait encore plus que cela, et qu’il achète la meilleure paire de tefillin qu’il y a sur le marché à 2000”$, c’est D qui paie lui même cette dépense, et cet homme peut être assuré que c’est D qui lui remboursera l’argent (1850$) dans ce monde, de son vivant.
Tout ceci est très beau, mais ce qui est choquant c’est l’explication de Rashi sur le passage de la gemarah de Baba Kama, en effet, rachi rapporte les paroles de la mehiltah en y ajoutant deux mots qui en changent tout à fait le sens.
Rashi dit “ceci est Mon D et je vais l’embellir, rend TOI beau devant lui par des mitswoth, fais-toi un beau sefer torah, un beau loulav, DE BEAUX HABITS et de beaux tsitsith.”
On voit bien, en lisant Rashi que ce n’est plus D que l’on rend beau, c’est soi même. De plus Rashi a dit aussi “fais-toi de beaux habits”. Or, avoir de beaux habits ce n’est pas une mitswah!, bien que Rashi continue en disant fais-toi de beaux tsitsith, on sait que l’habit lui même ne fait pas partie de la mitswah des tsitsith.
Mon roch yeshivah rav Haim Kaufman za”l, avait l’habitude dire, quand il faisait ce Rashi, que l’on pouvait démontrer de ce Rashi que c’est une grande mitswah d’avoir une belle et grande maison, puisque la maison est le support des mezuzoth, au même titre que les habits sont le support des tsitsith.
(Les commentateurs yeshivish essaient de dire que Rashi pense que les habits font partie de la mitswah des tsitsith, mais c’est un concept qui ne tient pas debout).
L’explication de ce Rashi se trouve dans le Maharal dans le Gevouroth Hashem chapitre 47, en effet le Maharal explique que la splendeur de la mitswah doit être une splendeur que l’on donne à D, puisque c’est cela que le verset dit dans son sens littéral, même selon rabbi Ishmaël qui ne fait qu’interpréter ce verset on est obligé de dire que le concept du “hidour mitswah” n’est pas à proprement parler de donner une splendeur à la mitswah elle même, on doit donner de la beauté à D à travers la mitswah.
Qu’est ce que cela veut dire? Le Maharal explique que la mitswah (qui est adressée à l’homme) peut ne pas être belle, c’est à dire, que pour les canons de l’esthétique humaine, la mitswah n’est pas attrayante. L’obligation du hidour mitswah est de rendre attrayante la mitswah selon les canons de l’esthétique humaine. C’est ça rendre la mitswah splendide, c’est rendre la mitswah attrayante dans les canons de l’esthétique humaine.
En faisant cela j’ai rendu D beau dans le monde puisque j’ai rendu sa loi belle.
Le hidour mitswah, c’est rendre la mitswah de D belle aux yeux des hommes et de l’univers.
Ainsi la mitswah de rendre la mitswah belle, n’est pas forcement liée aux limites et aux définitions halachiques de la mitswah, c’est purement une question d’esthétique humaine. Ainsi on comprend que Rashi puisse dire que c’est une mitswah d’avoir de beaux habits pour mettre des tsitioth dessus, par ce que dans les canons de l’esthétique humaine la mitswah sera belle.
On peut apporter une preuve décisive à l’idée du Maharal et de Rashi, (comme quoi le hidour mitswah n’est pas lié aux définitions des détailles de la halacha,) du fait que la gemarah décrit le hidour mitswah dans la mitswah d’apporter les prémices de la récolte au Cohen, or un des hiddourim c’est de les apporter dans des paniers en or, pourtant ces paniers n’ont rien à voir avec les détailles halachiques de la mitswah des bikourim, c’est uniquement une splendeur esthétique que l’on donne à la mitswah.
C’est ce que Rashi veut nous dire dans Baba Kama, si on suit cette idée il est possible de donner raison à mon roch yeshivah, on peut dire que si quelqu’un achète une grande maison dans l’optique de pouvoir mettre de belles mezuzoth, et que le but de l’acheteur est de faire qu’une maison avec des mezuzoth soit splendide, il aura accomplit la mitswah de “hidour mitswah” et c’est Hashem qui va lui rembourser sa maison de son vivant. (Amen).
Avec cette interprétation du Maharal on a aussi partiellement expliqué le point du basculement que Rashi fait à partir de la mehiltah. La mehiltah parle de la splendeur que l’on donne à D, alors que Rashi parle d’une splendeur que l’on se donne à soi même. Avec le commentaire du Maharal on comprend que c’est en se donnant à soi même de la splendeur que l’on donne de la splendeur à D en faisant les mitswoth.
3- Le sens de la vie comme recherche esthétique.
La deuxième explication qui est donnée dans la mehiltah, pour expliquer le verset “ceci est mon D je vais le rendre beau”. “Aba Chaoul dit “je vais lui ressembler, de la même manière qu’il est miséricordieux, moi aussi je serais miséricordieux, etc.”
La plupart des commentateurs ont voulu expliquer l’avis de Aba Chaoul comme étant un jeu de mots sur “anvehou”, “je vais le rendre beau”, qui peut être lu “ani vahou”, moi et lui. Cependant le Maharal, comme d’habitude, veut rattacher le sens littéral, au commentaire.
Le Maharal dit donc en substance, ceci, D n’est pas miséricordieux ou gentil, ces attributs ne peuvent être que des attributs humains, celui qui pense que D est gentil, ou bon, ou juste il fait de l’anthropomorphisme (c’est à dire qu’il donne un visage humain à D) à plus forte raison dire comme Maimonide qu’il y a une mitswah de la torah de copier D, en étant bon et juste c’est du pur délire!
Alors, que veut dire Aba Chaoul?, demande le Maharal. Aba Chaoul veut dire, qu’attribuer des sentiments humains à D, et vouloir les copier, c’est une construction esthétique, et c’est ça la mitswah de rendre D beau.
Les commandements de la torah émanent de D, et du fait que ces commandements émanent de D, ils ne peuvent pas avoir de sens, car le sens et le raisonnement sont des constructions de l’entendement humain.
Non seulement, les commandements de D ne peuvent pas avoir de sens, mais en plus ces commandements ne peuvent pas être la racine de valeurs morales humanistes et universelles, puisqu’ils émanent de D et D est au dessus des valeurs humaines, alors, demande Aba Chaoul, pourquoi les sages du talmud ont ils chercher de tout temps à établir une morale universelle à partir des mitswoth? , pourquoi les sages d’Israël ont toujours cherché un sens au mitswoth? Aba Chaoul répond “pourquoi on donne un sens aux mitswoth? “C’est pour rendre D beau!”
Chercher un sens aux mitswoth et faire ressembler l’homme à D c’est un témoignage esthétique que l’on doit à D, on doit rendre D beau dans l’univers. Or, la beauté, c’est l’esprit humain et la raison qui en établissent les critères et la règle.
L’esthétisme c’est le regard interprétatif et normatif que l’homme porte sur l’univers. C’est à travers cette création esthétique, (qu’est le regard de l’homme sur l’univers), que l’homme peut créer un dialogue avec D.
La construction esthétique c’est la porte qui ouvre l’homme à la transcendance et au divin dit le Maharal. C’est à travers l’idéal esthétique que l’homme peut construire une représentation de D et de la morale.
C’est à travers le rapport que l’homme crée spontanément avec la nature et l’univers, un rapport de raison et d’esthétisme, que l’homme peut avoir un rapport avec D.
L’homme doit regarder en bas, le monde matériel, pour avoir un rapport avec le divin.
Le rapport à D est pour l’homme un rapport triangulaire, d’abord un rapport avec le monde, ensuite dans le prolongement de ce rapport à l’univers, l’homme peut voir D. Le vecteur qui lie les 3 points: univers, homme, D, c’est l’esthétisme.
4- Adolph Hitler, le frère jumeau de D!
Le verset dans le Deutéronome 21 dit “ tu ne feras pas dormir son cadavre sur l’arbre, mais tu l’enseveliras ce jour la même! car c’est la honte de D qui est pendue!”
Rashi pour commenter ce verset rapporte le midrash “ c’est la honte de D qui est pendue, c’est la honte du roi! Car l’homme est fait à l’image de l’icone divine, (et Israël sont ses enfants!) Cela ressemble à deux frères jumeaux qui se ressemblaient identiquement, un est devenu roi, et l’autre est devenu un brigand et il a été pendu, tout celui qui voit le brigand pendu dit “c’est le roi qui est pendu!”.
Ce passage du talmud est incroyable! Comment peut on dire que l’homme est le frère jumeau de D, qu’il a la même image, la même “icone” ? (Je n’ai rien changé au texte du midrash et de Rashi, j’ai traduit textuellement tous les mots du mieux que j’ai pu, le mot icone est le mot grec utilise par le midrash lui même). Comme si l’homme et D avaient la même origine seulement un est devenu roi et l’autre et devenu un voleur! C’est débile!
Et de quel homme on parle! On parle d’un homme pendu par le Beth Din, ce qui n’arrivait qu’une fois tous les 70 ans, un homme pour lequel le tribunal n’a trouvé aucune circonstance atténuante, une sorte de Hitler yimach chemo, et, sur un homme comme cela on nous dit c’est le frère jumeau de D! Vash tutseh do!
Pour expliquer cela je dois d’abord revenir à l’idée d’esthétique comme transcendance, et comme rapport au divin.
Dans le paragraphe précédant j’ai expliqué que le rapport esthétisant que l’homme a avec l’univers est la porte de son rapport à D.
On peut opposer deux critiques à cela.
Premièrement, l’esthétique est un regard qui est porté sur l’apparence des choses et qui s’oppose à leur essence. Pourquoi une mitswah devrait elle être belle? La beauté c’est du mensonge, Salomon dit “la beauté est vaine et mensonge” car elle est opposée à l’essence de l’être, comment peut on dire que c’est à partir d’un rapport qui loupe le principal que l’on peut avoir un rapport avec D?
Deuxième critique: l’esthétique est un jugement purement subjectif, qui crée une norme fascisante à laquelle tout le monde doit être contraint. C’est à dire que le jugement esthétique est un jugement sans appel qui met tout le monde au pas d’une règle que j’édicte sans fondement. L’esthétique est fasciste, ou le fascisme est esthétisme. Or si l’esthétisme est une négation de l’homme, comment peut il être le rapport à D?
5- La réponse du Maharal: la primauté de la forme sur la matière.
Le Maharal s’attarde dans le “Gur Aryeh”, son commentaire sur Rashi pour expliquer ce que veut dire le midrash en disant que l’homme est le frère jumeau de D, qu’il a la même origine.
L’idée principale du Maharal tient à dire que l’homme est essentiellement différent de D en ce qui concerne la matière “le homer” mais qu’il est le frère jumeau de D dans le rapport à la forme, “la tsurah”.
Selon moi l’idée kabbalistique de “tsurah” “forme”, veut définir le rapport à l’autre, que l’on voit comme une forme extérieure à soi. On n’a pas accès à l’essence de l’autre. Le rapport à la chose extérieure à soi même ne peut être qu’un rapport à la forme.
Par contre le mot “homer”, “matière” se définie comme essence de la chose dans son rapport a elle même.
Si on décode les paroles du Maharal par ces concepts, on arrive à l’interpréter de cette manière:
“C’est le regard esthétisant de l’homme sur la nature, le fait de juger d’une chose en la trouvant belle ou en la trouvant juste, c’est ce regard interprétatif, qui lie l’homme à l’univers. Le rapport que l’homme a à la forme et à l’aspect de la chose extérieure, c’est le même rapport que D a avec l’univers.
Il y a un parallèle entre D et l’homme dans le rapport à l’altérité. (Altérite veut dire “l’autre” en chinois)
C’est à travers ce rapport à l’univers que l’homme peut rencontrer D et lui ressembler. C’est le rapport à l’icone qui est le même chez D et l’homme. L’homme voit le monde comme une image, c’est à dire qu’il l’interprète, il lui donne un sens et un visage, ainsi D interprète le monde et lui donne un visage. La structure des deux interprétations est la même, même si elles n’ont pas le même point de départ.
Ainsi, donner un sens au mitswoth ou les rendre belles pour les canons humains, en accomplissant ces mitswoth avec des paniers en or, ce n’est pas une construction qui a pour but le confort de l’homme et son bien être. Ce n’est pas une illusion ou un simulacre que l’homme crée pour pouvoir vivre heureux avec D en le trouvant beau et juste.
La construction de la raison humaine et la vision interprétative de l’homme, sont le lien, qu’il y a entre l’homme et D. Ce lien est si fort pour le talmud qu’il va jusqu’a dire que l’homme et D sont jumeaux.La raison de l’homme et l’existence de D sont deux droites parallèles qui vont dans la même direction mais qui ne se rencontrent jamais.
Pour revenir à l’idée de départ il est possible que le rapport esthétique, (comme le rapport à la raison), soit un rapport qui loupe le principal de la réalité dans son essence, mais c’est à travers ce rapport superficiel que l’homme peut se lier avec D.
Ce n’est pas en voulant chercher la réalité de l’existence que l’homme trouvera D, car la réalité de l’existence universelle échappe totalement à l’homme, et même si il y avait accès, le rapport à cette réalité essentielle ne serait pas un rapport à D, puisque l’homme n’a pas accès à l’essence divine. (Ici j’ai voulu expliquer en quoi le judaïsme rabbinique ne peut pas être un existentialisme mystique.)
6- Le Kidouch Hashem, la sanctification du nom de D comme idéal esthétique.
Revenons à notre chère mehiltah, sur le verset “ceci est mon D je vais le rendre beau”, rabbi Yossi Haguelili dit “rends D beau et loue le devant toutes les nations du monde”. Ici la beraitha nous introduit à la notion de sanctification du nom de D, le Kidouch Hashem. Ce Kidouch Hashem n’est pas adressée uniquement aux nations, il est adressé à l’univers lui même, le talmud dans Sotah nous parle de la sanctification du nom de D “en secret”, ou en cachette. Le rapport esthétique est un rapport de l’homme à l’univers qui dépasse le rapport à l’autre, c’est en ce sens que la recherche du beau est en soi un lien avec le divin, et une preuve de la transcendance.
7- Esthétisme et hédonisme
Enfin nous arrivons au dernier avis de la mehiltah celui de rabbi Yossi ben Durmaskin qui dit “je vais faire devant lui un Beth Hamikdash beau”.
Pour expliquer cet avis je vais faire un dernier détour.
Il y a 4 manières d’aimer D dans les richonim, je vais les énumérer très vite.
Le premier type. On arrive à aimer D en voyant la perfection des préceptes de la torah (Ramban et autres)
Le deuxième type. En voyant la perfection des lois de la nature on arrive à l’amour de D (Hovath Halevavoth, Maimonide et autres)
Le troisième type. En voyant la beauté de la nature et son esthétisme (David dans les Psaumes) on aime D.
Le quatrième. En tirant profit du monde et en étant reconnaissant du plaisir que l’on en retire (rabbi Yehudah Halévy) on arrive à aimer D.
Je veux m’attarder sur les deux dernières manières car les premières je ne les comprends pas. La quatrième manière est une manière hédoniste d’aimer D.
Le talmud de Jérusalem à la fin de Kidushin dit que “l’homme sera puni pour toutes les fois ou il aurait pu tirer profit du monde et qu’il ne l’a pas fait,” le talmud dit qu’un homme doit essayer de gouter au maximum de fruits et de légumes possibles pour être reconnaissant à D.
C’est à partir de ce passage du talmud de Jérusalem qu’a été établie la coutume du 15 Chevath (ce lundi) de manger le plus de fruits possibles et de chercher à faire Cheehyanou sur un nouveau fruit.
On pourrait croire que de la même manière que l’homme doit chercher à tirer le plus possible profit du monde pour aimer D, pareillement, l’homme devrait chercher au maximum à profiter de la beauté du monde, faire des voyages de tourisme, et voir de beaux paysages. Or, le talmud dans Moed Katan 14a dit, qu’en aucun cas un voyage pour faire du tourisme et voir le monde ne peut être considéré comme un voyage de mitswah.
(Le talmud dit que faire un voyage pour gagner de l’argent c’est une mitswah, même si on a déjà de quoi gagner sa vie, car plus on a d’argent plus on peut profiter du monde. mais le voyage de tourisme pour visiter le monde n’est pas une mitswah).
Or, c’est étonnant, pourquoi l’homme ne doit pas chercher à voir le maximum de beauté dans le monde, alors que l’homme doit chercher à profiter du monde le plus possible? Dans les deux cas pourtant, on peut arriver à un niveau supérieur de l’amour de D ?
8- On ne consomme pas le beau on le construit
La réponse tient au fait que l’on ne peut pas consommer le beau, on doit le construire. Le beau est là on arrive à le voir et à le construire.
L’esthétique est une construction humaine. Le roi David a créé de la beauté en écrivant les Psaumes, la beauté n’était pas dans la neige ou le vent avant que David ne la crée en eux par ses Psaumes.Les juifs doivent créer de la beauté en construisant le Beth Hamikdash. Derrière tout acte créateur de l’homme on sent la volonté de construire un temple, de construire du beau pour D. David n’a pas pu construire le temple alors il a fait les Psaumes. Nous, on ne peut pas faire un temple alors on fait une famille.
La beauté c’est ce que l’homme peut rendre à D en échange de la vie.
On profite du monde pour aimer D, on consomme pour aimer, mais en échange on donne à D par amour en créant du beau. C’est le rapport qu’il y a entre Tou Bichvat, où on consomme et la parasha de Beshalah qui parle du poème que les juifs ont fait lorsqu’ils sont sortis d’Egypte. Si les juifs ont pu montrer D du doigt, c’est par ce qu’ils pouvaient montrer les cadavres des égyptiens, même Adolph Hitler yimach chemo était le frère jumeau de D.
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