La guérison du mal par le mal
Dans ce cours nous parlons de la guérison du mal par le mal. Maimonides explique que si un homme veut briser une mauvaise tendance il doit se forcer à suivre la tendance opposée. Dans ce cours à travers certains midrashim nous critiquons cette approche. Au contraire l'homme devrait accentuer sa tendance naturelle pour l'annihiler.
1- Le miracle de marah, ajouter de l’amertume sur de l’amertume adoucit
Dans la parasha de la semaine on peut lire un passage assez énigmatique. C’est le passage de la guérison des eaux amères de Mara.
Les versets disent : « Moïse fit décamper Israël de la plage des joncs et ils débouchèrent dans le désert de Chour, où ils marchèrent trois jours sans trouver d'eau. 23 Ils arrivèrent à Mara. Or, ils ne purent boire l'eau de Mara, elle était trop amère; c'est pourquoi on nomma ce lieu Mara (Mara veut dire amère). 24 Le peuple murmura contre Moïse, disant: "Que boirons-nous?" 25 Moïse implora le Seigneur; celui-ci lui indiqua (enseigna) un bois, qu'il jeta dans l'eau et l'eau devint potable. C'est alors qu'il lui imposa un principe et une loi, c'est alors qu'il le mit à l'épreuve 26 et il dit: "Si tu suis la voix de l'Éternel ton Dieu; si tu t'appliques à lui plaire; si tu es docile à ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune des plaies dont j'ai frappé, l'Égypte ne t'atteindra, car moi, l'Éternel, je te préserverai. »
Ce passage est énigmatique, on ne comprend pas pourquoi Moshe a besoin de jeter un bois dans l’eau pour l’adoucir, le fait de faire une action matérielle pourrait conduire le peuple a croire que Moshe était un magicien, et que l’adoucissement de l’eau n’était pas un miracle de D.
Plus tard, lorsque Moshé frappe le rocher au lieu de lui parler, il est puni par D, par ce qu’en frappant le rocher, Moshé donnait au miracle une allure magique et païenne. Alors, pourquoi au sujet de l’adoucissement de l’eau de marah, D demande-t-il au contraire a Moshé de faire une action naturelle pour provoquer le miracle ?
De plus, la torah nous dit que D a imposé un principe et une loi et on ne nous dit pas de quel principe et de quelle loi il est question ce qui est étonnant, et on ne comprend pas non plus, comment cette loi et ce principe sont liés avec le miracle de l’adoucissement. Enfin la conclusion du paragraphe est étrange, qu’est ce que D veut dire lorsqu’il parle de « suivre ses voix » ? De l’imiter ? Comment la torah peut elle demander d’imiter D ? Et surtout pourquoi cette mitsvah est-elle donnée juste au moment du miracle de l’adoucissement des eaux ?
Le midrash semble vouloir répondre a ces questions. Il dit en effet : « Il se trouve que l’homme frappe avec un couteau et qu’il guérit avec un pansement. Mais hashem n’est pas comme l’homme, avec la chose par laquelle il frappe, il guérit. On peut trouver un exemple a cela dans la torah, lorsque les juifs sont arrivés a marah, Moshe pensait que D. allait lui demander d’envoyer du miel dans l’eau, ou bien une figue, pour adoucir l’eau, pourtant le verset nous dit que Moshe a prié et que D lui a montré un arbre, hashem a dit a Moshe : « je ne fonctionne pas comme un être humain, maintenant il faut que tu l’apprennes », c’est ce que le verset dit « et il lui a enseigné », il n’est pas marqué « et il lui a montré », il est marqué « hashem lui a enseigné » ses chemins. De quel arbre s’agissait-il ? Rabi Josué dit c’était une branche de saule, rabi Eliezer dit c’était un olivier, etc.… quels que soient les avis c’était un arbre amer. Rabi Chimon ben Gamaliel dit : « viens et observe comment les chemins de D sont merveilleux, bien plus merveilleux que les chemins humains, chez les hommes, c’est la douceur qui annihile l’amertume, mais chez le saint bénis soit, c’est l’amertume qui annule l’amertume .
De même, hashem donne quelque chose qui blesse sur quelque chose qui blesse pour faire un miracle a l’intérieur d’un autre miracle. On retrouve cela chez le prophète Isaïe qui a demandé de mettre une pommade de figue sur la blessure (d’Ézéchias) afin qu’elle guérisse. Or, nous savons que même si on étale une pommade de figue sur une chair saine, elle pourrit toute suite, mais la encore, on voit qu’ashem a mit quelque chose qui blesse sur quelque chose qui blesse pour faire un miracle a l’intérieur d’un miracle, ainsi on retrouve chez le prophète elisha qui a mis du sel pour adoucir l’eau de Jéricho… »
En demandant a Moshé de jeter un arbre amer dans l’eau amer pour créer de l’eau douce, D fait un miracle a l’intérieur d’un miracle, il veut montrer a Moshé que c’est par le mal lui même que l’on guérit le mal. Et c’est sur ce point précisément que consiste la mitswah de suivre les chemins de D et d’imiter D. Le midrash cite d’autres exemples ou il apparait clairement que D utilise une chose mauvaise pour palier a une situation mauvaise, faisant ainsi un miracle a l’intérieur d’un autre miracle.
2- La rationalité objective des loi de la nature et la rationalité psychologique sont deux systèmes différents et inconciliables.
Le malbim ( Ukraine, 1809-1879) pose une question sur le midrash cité. Car Il apparait clairement a d’autres endroit de la bible, que D, au contraire cherche a rendre les miracle le moins surnaturel possible. Ainsi, dans notre parasha lorsque l’on parle de l’ouverture de la mer rouge on peut lire les versets suivants : « Moïse étendit sa main sur la mer et l'Éternel fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et il mit la mer à sec et les eaux furent divisées. »
Pourquoi D a-t-il besoin de faire souffler un vent toute la nuit pour ouvrir la mer rouge ? Ne pouvait-il pas ouvrir la mer au matin, sans faire souffler le vent ? On a l’impression que dans ce passage que D ne veut pas faire de miracle a l’intérieur d’un miracle, qu’ il veut au contraire amoindrir le miracle pour le rendre le plus naturel possible. Comment se fait il donc que parfois D cherche a faire « un miracle a l’intérieur d’un miracle », en guérissant le mal par le mal, et que d’autres fois au contraire, D cherche a rester dans la logique des lois naturelles physiques ?
Le malbim explique que de manière générale D cherche a briser le moins possible les règles de la rationalité même lorsqu’il fait un miracle. Cependant il y a deux types de miracles, certains miracles ont pour but de résoudre des problèmes d’ordre matériels, alors que d’autres miracles ont pour but de résoudre des problèmes spirituels ou psychologiques.
Or, la rationalité de la nature et la rationalité de la psychologie humaine ne fonctionnent pas de la même manière. La nature fonctionne suivant les lois de la physique qui sont connues, lorsque D fait un miracle, il essai de l’inscrire le plus possible dans la continuité des lois de la physique. D. fait souffler le vent pour ouvrir la mer etc., car le but de ces miracles était de résoudre un problème matériel, c'est-à-dire sauver les hébreux de la main des égyptiens.
Cependant, l’esprit humain fonctionne suivant d’autres règles, il n’est pas en phase avec le monde réel des lois de la physiques.
Dans le monde de la psychologie il est rationnel de penser que l’amertume ajoutée a de l’amertume amène la douceur. Le verset de l’ecclésiaste disent « Corrige ton fils, tu en auras du plaisir; il donnera de douces joies à ton âme. », pour la bible, plus un home fait souffrir son fils et plus il est aimé de son fils. La psychologie humaine ne fonctionne pas a l’image de la rationalité physique des lois de la nature. La psyché humaine obéit a certaine loi, mais c’est loi ne sont pas ne coïncide pas avec la rationalité du monde tangible.
On rapporte une anecdote connu au sujet d’un grand rav, il devait célébrer un mariage, qui avait été préparé en grande pompe. Cinq minutes avant la cérémonie religieuse, un homme vient lui annoncer qu’il peut témoigner sur la mariée qu’elle est une « mamzer » (c'est-à-dire qu’elle avait été conçue par une liaison adultère de sa mère), le rav a dit « je suis certain que ce témoignage n’est pas valide par ce qu’il provient surement d’un membre de la famille proche », (or la torah considère qu’un membre de la famille ne peut pas témoigner sur un autre membre de la famille proche). Il s’est avéré qu’effectivement, le témoin faisait partie de la famille proche de la mariée et que son témoignage était invalide. Les élèves ont demandé au rav, comment il avait pu intuitionner que le témoin était un proche de la mariée, et le rav a répondu, si le témoin n’avait pas eu de relation avec la famille de la mariée, il serait venu me parler bien avant que le mariage soit préparé pour empêcher le mariage. Cet homme a attendu la dernière minute pour faire honte a la mariée et pour faire perdre tout l’argent des préparatifs a la famille, un acte d’une telle cruauté ! cela ne peut venir que d’un membre de la famille proche ! »
Le fait est que plus on est proche de quelqu’un plus on est prêt a lui faire du mal, la rationalité de la psychologie humaine n’est pas en phase avec la rationalité du réel.
Le talmud dit dans le traite de sanhédrin 95, « si tu vois que tu fait honte a un homme et qu’il ne réagit pas négativement, continue l’embarrasser et écrases le encore plus, et tu verras qu’il rigolera de plaisir avec toi ! » dans le monde de la psychologie ajouter de l’amertume a de l’amertume c’est créer de la douceur.
Dans l’épisode de marah, le miracle avait pour but de soigner une maladie psychique des juifs. Les juifs se plaignaient d’être sortie d’Égypte, il voulaient rentrer, pour les guérir, D a enseigné a Moshé qu’il devrait guérir le mal par le mal.
En suivant l’interprétation du malbim, lorsque la torah nous commande d’imiter le comportement de D a marah, la torah nous enjoint a nous transformer en suivant les règles du fonctionnement de la psyché, et pas la rationalité du monde objectif. A marah, la torah nous apprend la guérison du mal par le mal.
3- la guérison du mal par le mal
Maimonide explique que si un homme veut briser une mauvaise tendance il doit se forcer à suivre la tendance opposée. Le malbim semble critiquer cette approche; Au contraire l’homme devrait accentuer sa tendance naturelle pour l'annihiler.
Maimonide dit (les lois de la connaissance chapitre 2) en effet : « Pour ceux qui sont malades, le goût amer passe pour doux, et le doux passe pour amer. Certains malades désirent des aliments qui sont inconsommables, comme la terre et le charbon, et ont une aversion pour les aliments tels que le pain et la viande, selon la gravité de leur maladie. De même, les individus dont l’âme est malade désirent et aiment les mauvais traits, haïssent le droit chemin et sont trop indolents pour le suivre, celui-ci leur étant extrêmement contraignant, suivant leur maladie. Isaïe dit de ces gens : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres, qui changent l’amer en doux et le doux en amer ». À leur propos, il est dit : « qui abandonnent les droits chemins pour suivre les routes ténébreuses ». Quel est le remède pour ceux dont l’âme est malade ? …. Comment se fait leur cure ? Celui qui est irascible, on l’exhorte à se maîtriser [de telle manière], que même s’il est frappé ou injurié, il ne ressentira aucun affront. Il devra se comporter longtemps de cette façon, jusqu’à ce que son tempérament colérique soit éradiqué. S’il est arrogant, il devra s’accoutumer à endurer l’humiliation, s’asseoir plus bas que chacun, porter des loques qui font honte à celui qui les porte, et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’arrogance soit déracinée de son cœur, et qu’il revienne au juste milieu, qui est le bon chemin. Quand il aura regagné le chemin du milieu, il suivra celui-ci durant toute sa vie. C’est de cette manière qu’il procédera pour tous les autres traits de caractère. S’il se trouve à un extrême, il devra prendre la direction de l’extrême opposé et suivre celui-ci pendant une longue période jusqu’à ce qu’il regagne le bon chemin, qui est le juste milieu dans chaque trait de caractère. »
Pour Maimonide, l’homme peut se transformer en s’habituant a suivre le chemin opposé a celui de sa nature.
On peut contredire Maimonide a partir d’un passage du talmud de Jérusalem. Le talmud dit en effet : « tout celui qui interdit quelque chose qu’il devrait permettre, il finira par permettre quelque chose d’interdit, nous l’apprenons du rois Saul, Saul a eu pitié du roi de amalek Agag, par ce qu’il ne voulait pas faire couler un sang innocent, et par la suite il a massacré tous les kohanim de la ville de nove sans raisons valables ».
Pour le talmud, contrairement a ce que dit Maimonide, lorsqu’un homme est « mahmir », (c'est-à-dire qu’il cherche a aller plus loin que la loi), cela montre simplement qu’on fond de lui-même, il sait qu’il est en train d’enfreindre la loi, et pour se donner bonne conscience, il en rajoute sur un autre détail de la loi qu’il enfreint.
Essav est décrit dans le midrash comme étant très « mahmir » sur la mitswah d’honorer ses parents, il ne sert son père qu’avec ses plus beaux habits, mais la torah explique aussi, qu’il faisait cela, par ce qu’au fond de lui il se sentait coupable de souhaiter la mort de son père.
Le rav David feinstein a toujours l’habitude de dire, « lorsque tu voix un homme avec une barbe et un chapeau méfies toi de lui ! Il est certain qu’en s’habillant comme cela, il cherche a se donner bonne conscience en masquant a une pourriture morale cachée qu’il ne veut pas affronter ! » (Il se base pour dire cela sur le talmud sotah 22a qui est explicite a ce sujet)
Contrairement a ce que semble affirmer Maimonide, les actions superficielles et extrémistes d’Ésaü n’ont jamais réussit a changer son intériorité, au contraire, elles ont fonctionné comme un conditionnement hermétique lui permettant de conserver sa pourriture intérieure toute sa vie.
Beaucoup de femme très généreuses et impliquées dans les œuvres sociales, sont insensibles et inactives lorsqu’il s’agit de s’occuper de leurs propres enfants. Ces deux phénomènes sont corrélés de la manières suivante, elles se sentent coupables de ne pas aimer leurs enfants et elles cherchent a se donner bonne consciences en faisant beaucoup d’actes de bien faisances envers des étrangers. Il n’empêche, qu’il n’arrive jamais que la bienfaisance qu’il font aux inconnus les amène a être plus genreuses avec leur famille, au contraire plus elles sont généreuses socialement, plus elles justifient leur indifférence a leurs proches.
Ces exemples montrent bien les limites de la méthode de Maimonide.
Comme le dit la malbim, on ne peut pas guérir la mal par le bien on ne peut guérir le mal que par le mal lui-même.
Comment peut-on guérir le mal par le mal ?
4- spontanéité et mimétisme
Reprenons l’axiome du talmud « tout celui qui interdit ce qui devrait être permis, va en venir a permettre ce qui est interdit »
cette axiome implique logiquement que l’homme a une conscience innée de ce qui est permis et interdit, lorsqu’il interdit quelque chose de permis, il ressent inconsciemment qu’il se trompe, c’est pour cela que pour se donner bonne conscience, c'est-à-dire pour se donner l’illusion de rester dans un chemin équilibré, il va chercher a permettre ce qui est interdit.
On peut déduire de l’axiome du talmud deux choses sur la spontanéité. Spontanément, L’homme recherche un certain équilibre moral, c'est-à-dire qu’inconsciemment il intuitionne ou se trouve la ligne de partage séparant le bien du mal.
Par contre, de manière tout aussi spontanée, il ne sait pas comment réaliser pratiquement cet équilibre, c’est pour cette raison qu’il commet des erreurs d’appréciation moral, et que par la suite il cherche a les corriger (paradoxalement) en faisant d’autres erreurs.
L’homme est comparable moralement a un débutant, vacillant en apprenant a faire du vélo, qui sent qu’il est en train de perdre l’équilibre et qui fait basculer son poids de l’autre cote pour se rétablir, alors qu’en fait il continue se déstabiliser.
Il reste a comprendre la cause de ce phénomène décrit par le talmud, comment se fait il que d’une part l’homme a un sens inné de l’équilibre moral et que d’autre part il a une tendance naturel a se tromper lorsqu’il s’agit de mettre cet équilibre en action ?
La réponse a cette question ne se trouve pas dans le talmud elle se trouve dans la Kabala. (en deux mots on pourrait dire que la Kabala propose une théorie diamétralement opposée a celle que j’avais proposée dans le cours de la semaine dernière, mais comme je sais que personne n’a compris le mail de la semaine dernière, je suis oblige d’être plus explicite.)
Dans le cours de la semaine dernière, j’avais exposé une conviction intime, selon laquelle le mimétisme et l’empathie étaient des évictions de l’être. Pour se sentir en harmonie avec son entourage, naturellement l’homme a tendance a copier le comportement de ceux qui l’entoure.
Pour copier le comportement de ceux qui l’entourent, l’homme est obligé de décomposer leur manière de se comporter, pour pouvoir lui même adopter ce comportement. En décomposant le comportement des autres, il les évide de leur substance, il ne voit plus que leur manière d’agir, sans voir la spécificité de l’agent de l’action.
J’avais jugé de manière négative cette manière instinctive que l’homme a de se comporter. Mon jugement était largement influencé par le fait que, dans la société moderne, cette tendance a mimer est manipulée pour conditionner et anesthésier le libre arbitre de l’individu. C’est a travers le mimétisme et l’empathie que la publicité et les mouvements de masses manipule l’individu en le transformant en une sorte de coquille vide, de robot vide de toute essence.
D’une manière plus anecdotique ce qui m’a amené a penser du mal de l’empathie, c’est la libération de Guilad Chalit. En effet lorsque Guilad châlit a été libéré, mon Wall face book a été remplie de message venant de dizaine de femmes, disant toutes en substance la même chose, « oh la libération de Guilad c’est comme la libération de mon fils », ou bien « toutes les mères d’Israël se sentent libérées aujourd’hui» ou d’autres commentaires du même acabit.
Ce qui était très amusant c’est que la plus part des filles qui postaient ces messages étaient des célibataire de l’ uper West qui n’avaient pas d’enfants. Je me suis demandé comment des filles qui n’avaient pas d’enfants pouvaient se réjouir de la libération d’un homme qu’elle ne connaissait que de nom, comme si il était leur propre fils !
Il était certain que le phénomène « Guilad Chalit » procédait dans la psyché des filles juives, exactement de la même manière que le phénomène « Justin Biber » dans la psyché des non juives. C’est ce qui m’a amené a juger d’une manière très négative l’empathie, comme un sentiments très superficiel et vidée de toute essence existentielle réelle.
Cependant, le baal Chem tov, le gaon de Vilnah et ARI zal n’avaient pas de compte face book, ils ne partagent donc pas mon opinion sur le mimétisme social et l’empathie.
Pour ces cabalistes au contraire, le mimétisme social est la base première et l’axiome sine qua none de la spiritualité. Je m’explique.
La Kabala repose sur une équation mathématique simple, en deux mots }x{=1 , x, représentant tout et n’importe quoi.
C’est-à-dire que si D est unique, il doit y avoir une unité cosmique qui relie tous les éléments de l’univers entre eux. Lorsque l’on parle de la matière physique cela se comprend aisément, les atomes sont d’une essence unique, et ils sont régis par des lois cosmiques universelles. L’unité de la matière est facile a appréhender. Le bouddhisme et les religions orientales s’arrêtent la. Dans ces religions, l’homme arrive a D lorsqu’il fait le vide en lui et qu’il sent le flux de la matière passer en lui.
Le problème c’est que les juifs vont plus loin que les religions orientales, ils pensent qu’il y a de l’ « un » dans le spiritualité aussi, et ca ce n’est pas facile a comprendre. Car, des que l’on parle de conscience, on parle d’une séparation. Prendre conscience de soi c’est s’isoler de ce qui est extérieur a soi.
La seule manière de retrouver de l’ « un » dans la conscience, c’est de sacraliser le mimétisme social et l’empathie. (Ari, shear maamarey chazal, 32a, 68a, Toledot Yaakov Yossef, p 78b, sefer Baal chem. tov ki tetse note 1).
L’ARI zal interprète la Mishna de pirkei avoth disant “qui est le sage celui qui apprend (lomed) de tout home” comme expliquant que l’essence de la sagesse divine vient du mimétisme social. En effet, le mot « limoud » en hébreux veut aussi dire apprendre a se comporter, prendre l’habitude, (par exemple a pourim le chulhan aruch demande de boire plus que son « limoud » c'est-à-dire plus qu’a son habitude).
Pour tous les cabalistes, le mimétisme social n’est pas une énucléation de l’être, il est au contraire un mouvement spontanée de l’individu pour faire « un » avec le monde. L’homme a spontanément tendance a s’intégrer a l’harmonie universelle et a faire corps avec l’univers. Cette intégration de l’autre est vue par la kabbale comme le lien existant entre la conscience humaine et l’unité de D.
Pour les kabbalistes, le mimétisme est le stade préverbal de la conscience, c’est le niveau de l’homme dans jardin d’éden, avant la connaissance du bien et du mal.
Pour ces même cabalistes, la connaissance rationnelle ne peut avoir de sens que si elle est une modulation de cette conscience de préverbale de l’harmonie universelle. Si un homme fait abstraction de cette conscience mimétique première, alors, tous discours verbale devient vides de sens. Il reste un système de mots abstraits qui n’a pas de corps. Pour que les mots prennent corps, pour qu’ils ne soient pas des abstractions vides, il faut que celui qui les dit ou qui les écoute vive a travers eux la modulation et la canalisation du stade préverbale du mimétisme et de l’empathie.
Pour ces auteurs c’est le discours rationnel pure qui constitue une éviction de l’être et pas le mimétisme social. Le mimétisme social serait au contraire l’accès a la spontanéité profonde de l’être.
(Je vais continuer a tirer les conclusion logique de cette théorie, puisqu’elle émane de rabbins beaucoup plus sages et beaucoup plus saint de que moi. Mais, Je tiens a dire, que personnellement je suis convaincu qu’elle est fausse, j’ai défendu cette théorie dans le premier livre que j’avais écrit lorsque j’avais 18 ans et depuis, tout mon travail, n’est qu’une réfutation de cette thèse.)
5- le mal comme une volonté mal canalisée de faire « un » avec le monde
Donc, l’homme aurait une conscience innée de l’harmonie universelle, de ce fait il sait instinctivement ou est l’équilibre moral, il connait instinctivement ou est le bien et le mal.
Comment alors s’explique la tendance au déséquilibre ? Pourquoi l’homme a aussi une tendance innée a se tromper ? Cela vient du fait que chaque être humain est différent. L’homme et donc balloté par deux volontés opposées. D’une part une volonté de faire « un » avec l’univers, de se fondre dans la masse pour faire « un » avec le monde, et d’autre part, il sent en lui une individualité qui s’opposé a cette indifférenciation.
Pour donner un exemple, un homme regarde la vitrine d’un magasin, il voit un costume, il le désir par ce qu’il s’identifie au mannequin qui porte le costume et qu’il sait que ce costume est a la mode, c'est-à-dire qu’en le portant il va s’harmoniser et prendre sens socialement. Il rentre dans le magasin il essai le costume, manque de pot, le costume lui va mal par ce qu’il est trop gros, que faire ? C’est ici ou les erreurs de gouts commencent, comme il se sent stigmatise par son embonpoint, l’homme peut chercher une originalité qui va lui permettre d’assumer la spécificité de sa morphologie, mais en faisant cela il risque d’accentuer l’antagonisme entre lui et l’aspect universel de la société. Ou bien il peut chercher a masquer son défaut, en faisant cela il crée une cassure entre lui même et son corps.
Cet exemple montre bien que dans un premier temps l’homme a une conscience clair de l’acte bon, il est facile pour lui choisir le costume adéquate, mais que dans un deuxième temps, il aura une tendance a se tromper, par ce qu’il est balloté entre deux désirs opposés. Celui d’être lui même et celui de s’intégrer au groupe ou même au cosmos.
Dans un deuxième temps l’erreur devient plus grave, lorsque l’homme n’arrive plus a s’intégrer a l’image social du monde, il va chercher a s’identifier a l ’ « un » universel a travers quelqu’un d’autre.
par exemple, un tel n’arrive pas porter le costume a la mode, par ce qu’il est trop gros, il ne peux pas s’intégrer socialement, mais il peut toujours s’identifier en « Justin Biber » qui lui est maigre et qui porte le costume a la mode. A ce stade, l’homme a l’impression de faire un avec le monde et de vivre en harmonie avec lui, mais en fait il s’est complètement rejeté de son corps, et de lui même.
Souvent, les intellectuels sont liés avec des gens très spontanés et peu réfléchis, par ce qu’ils cherchent a vivre a travers ces amis une spontanéité qu’ils n’arrivent pas a ressentir par qu’il sont trop cérébraux. Ils vivent a travers les autres quelque chose qu’ils cherchent en eux même, exactement comme la midinette vit son rêve de princesse en regardant le mariage de pipa a la télé.
A ce stade, on est dans le mal, par ce qu’on rentre dans le domaine de l’acte manqué, lorsque l’on cherche a vivre a travers l’autre ce que l’on doit vivre en soi, on est condamné a cultiver en soi une certaine pourriture morale.
Puisque l’on rentre dans un rapport impossible a l’autre, on s’éloigne de soi même en effaçant sa volonté propre devant celle de l’autre. On ressent, que plus on se rapproche de l’autre plus on s’éloigne de soi même. On ressent aussi une séparation incompressible de l’autre que l’on doit combler par des comportements compulsifs ou obsessionnels. Puisque je ne peux pas intégrer l’autre et vivre a travers lui pour de bon, donc il faut prendre de la drogue avec lui, boire avec lui, manger avec lui, ou consommer avec lui. Pour faire « un » avec Justin Biber je dois acheter de manière compulsif tout ce qui se rapporte a lui.
Il n’empêche que le « mal » n’est pas un mal en soi, il est simplement l’expression de la volonté de s’intégrer a l’harmonie de l’univers, il ne devient un « mal absolue » que lorsque l’individu n’arrive pas, en utilisant son système mimétique, a se mettre au diapason de le société qui l’entoure. Cette incapacité a mettre en pratique un comportement et des sentiments permettant l’harmonisation avec l’ « un » universel et le soi, se traduit par des comportement palliatifs qui peuvent être destructeurs ou violents ou simplement compulsifs.
La manière de corriger le défaut n’est donc par de renier le désir a sa source, il s’agit plutôt de recadrer le désir, c'est-à-dire, de réorganiser le comportement mimétique de manière a ce que l’on puisse intégrer la réalisation de ce désir de faire « un » dans l’harmonie du « moi ».
la pulsion a faire le mal, vient du fait que l’homme cherche a faire « un » avec l’univers trop vite, en court-circuitant une certaine partie de sa conscience qui reste imperméable et étrangère a ce désir d’intégration. Se faisant, il crée une faille sismique pulsionnel sur laquelle il n’a plus vraiment de contrôle, ces pulsions sont les causes des déséquilibres moraux. Il est inutile de chercher contrer ces déséquilibres en créant une pulsion inverse, dans ce cas, l’individu étant désaxé et privé d’ancrage, il continuera a balancer encore plus violement entre les deux extrêmes.
Pour guérir la maladie morale il faut reprogrammer ou réorganiser le système mimétique. Il faut comprendre comment on peut intégrer la volonté de faire « un » dans l’harmonie du soi individuel. C’est en étant sensible a son mal et en le multipliant que l’on devient capable de le guérir en le réorganisant. Car c’est le mal lui même qui nous oriente vers la solution.
Steve jobs, avant de devenir le génie du marketing que l’on connait, était un consommateur compulsif. Il avait en lui la volonté de faire « un » avec le monde a travers les choses, son comportements était pulsionnel et auto destructeur. Il a réussit a réorienter sa volonté de se lier avec l’univers en créant un style de marketing qui rend les clients accros a son produit. Il a peut être rendu d’autre gens malade, mais il s’est lui même guéri de son mal par son mal.
Le mal est avant tout mauvais par ce qu’il est l’expression maladroite d’un désir profond d’intégration positive avec le monde. Dans la première étape de sa vie, Steve jobs intuitionnait qu’il avait quelque chose a apporter au monde, mais il n’était pas capable de mettre cette intuition en harmonie avec lui même, cette « intuition » cherchant malgré tout, a se mettre en pratique, a crée chez lui un comportement névrotique. Il aurait été inutile pour lui d’essayer de contrer sa pulsion en s’enfermant chez lui, en n’étant plus exposé a la société de consommation, car en faisant cela il aurait largement aggravé son malaise. La guérison est venu du fait qu’il a réussit a réorienter son désir de s’unir au monde d’une manière constructive.
Tous les défauts que nous avons ne sont que des intuitions d’une capacité a réussir que l’on n’arrive pas a mettre en pratique, par ce que l’on n’arrive a les organiser de manière a ce qu’il coïncide avec les autres parties de nous même. La preuve en est le fait que nous sommes conscients que ce sont des défauts, si les défauts ne venaient pas au départ d’un désir sain, nous ne serions pas capables de les juger comme étant des défauts de caractères. Si on a du mal a vivre avec nos défaut c’est par ce que nous savons qu’ils sont en réalité des désirs avortés de réussite et d’harmonie.
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