Dans ce cours nous essayons de définir la notion de foyer selon la torah. A travers le foyer nous explorons les concepts psychologiques de l'intériorité et de l'extériorité. Pour la torah la maison n'est pas un espace dans lequel on habite, la maison est un espace qui permet à l'homme d'habiter à l'intérieur même des murs de sa maison. Psychologiquement il y a une intériorité et une extériorité, mais il y a aussi une conscience de soi qui est encadrée par ces deux frontières. C'est dans cette interstice que l'homme réside. Les lois de la torah permettent à l'homme de creer la possibilité de cet interstice.
1. Introduction, l’inauguration du temple, et la sainteté du foyer privé.
La fête de hanoukah commémore la victoire des hasmonéens face aux grecs. Le talmud (dans le traité de Ketouvoth) explique que pendant la domination grecque, les gouverneurs exerçaient le droit de cuissage et toutes les vierges d’Israël pouvaient être violées le jour de leur mariage par le gouverneur régional. Cette pratique a cessé après la victoire des hasmonéens. En outre, la victoire des makabim a permis la restauration du service au temple de Jérusalem.
Les sages ont lié ces deux événements en instaurant la mitsvah d’allumer les bougies de hanoukah. D’une part, l’allumage lui-même rappelle le fait que les hasmonéens ont pu rallumer le candélabre du temple, et d’autre part, le fait que la mitsvah doit se faire dans le foyer familial, rappelle que l’intégrité du foyer juif a été sauvée par la victoire des hasmonéens. Le talmud dit, en effet, que la mitsvah d’allumer la hanoukiah est instituée principalement par rapport à la maison, on ne peut allumer la hanoukiah que dans l’endroit où l’on dort, de plus, pour les sefardim, on ne peut allumer qu’une hanoukiah par famille.
D’autre part, comme le dit le rav Gérard Zyzek, L’allumage de la hanoukiah à la fenêtre ou à la porte de la maison signifie que le foyer juif illumine la rue et la cité. Ce n’est pas la cité ou l’agora qui indique le chemin à suivre dans la maison, ce n’est pas la rue qui illumine la famille, c’est le foyer qui illumine la rue. Hanoukah coïncide avec la conclusion du livre de la Genèse, dans le cycle des parashiot lues à la synagogue, or, à travers ce livre il apparait clairement que la famille juive est la source de la rédemption universelle.
L’allumage des lumières de hanoukah ne commémore pas un miracle passé, il montre au contraire l’actualité du miracle. S’il existe encore aujourd’hui des familles juives à l’image de celle d’Abraham et Sarah, c’est que l’on assiste quotidiennement à un miracle. Un miracle encore plus incroyable que la victoire militaire des hashmonaim contre l’armée grecque. Pour exister la famille juive doit résister héroïquement à des influences extérieures envahissantes. Pour comprendre la signification de la fête de hanoukah, il faut donc déterminer la nature exacte de la lumière du foyer et saisir de quelle manière cette lumière peut éclairer la société et nous protéger de l’assimilation à une foule anonyme sans racines et sans visage.
2. Qu’est ce que le « chez-soi » pour la torah ? Spontanéité et frustration.
Dans le psaume 101 le roi David nous parle de son rapport au foyer. Ce psaume dit « De David. Psaume. Je veux chanter la bonté et la justice: à toi, Eternel, j’adresse mon cantique. 2 Je veux m’appliquer à reconnaître le droit chemin (quand viendras-tu à moi?) suivre la spontanéité de mon cœur dans l’enceinte de ma maison. 3 Je ne tolérerai, sous mes yeux, rien d’indigne, je déteste les agissements des pervers: rien de commun entre eux et moi! 4 Tout cœur astucieux doit rester loin de moi; le mal, je ne veux pas le connaître. 5 Quiconque, dans l’ombre, calomnie son prochain, je l’anéantirai. Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, je ne puis les supporter. 6 J’ai les regards tournés vers les hommes loyaux du pays, pour les faire demeurer avec moi; celui qui suit le droit chemin, je l’attacherai à mon service. 7 Mais personne ne séjournera dans ma maison, qui agit avec fourberie; celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin, j’extirperai tous les impies du pays, afin de faire disparaître de la cité divine tous les artisans d’iniquité. »
Dans ce psaume le roi David demande à D de l’aider à garder un haut niveau de spiritualité même lorsqu’il est à l’intérieur de sa maison. « Je veux m’appliquer à reconnaître le droit chemin (quand viendras-tu à moi?) Suivre la spontanéité de mon cœur dans l’enceinte de ma maison ». David suit le droit chemin lorsqu’il est dans la rue, ou à la synagogue, mais il ne suit pas le droit chemin lorsqu’il réside dans sa maison. Il demande à D de l’aider à garder le même niveau spirituel, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur de sa maison.
Arrêtons nous ici pour réfléchir un instant, logiquement, si un homme est plus dévergondé a l’intérieur de sa maison qu’à l’extérieur, cela indique qu’à l’extérieur il se contrôle par ce qu’il est sensible à la convenance sociale, mais que chez lui, lorsqu’il n’est plus soumis aux regards des autres, il est lui-même. L’homme dévergondé montre sa véritable nature lorsqu’il est chez lui. Dans ce cas, le roi David devrait demander à D d’améliorer la nature profonde de son âme, pour le rendre meilleur. Or, dans la suite du psaume le roi David ne dit pas ça du tout. Il demande au contraire « à suivre la spontanéité de son cœur à l’intérieur de sa maison » (j’ai traduit ce verset selon le commentaire du rav « Malbim »). David semble dire que, s’il ne suit pas les préceptes de la torah dans sa maison, c’est justement par ce qu’il n’est pas lui-même dans sa maison, par ce qu’il ne sait pas suivre la spontanéité de son cœur.
Dans la suite du psaume toute sa prière est orientée dans ce sens. Il demande à D la force d’enlever de l’intérieur de sa maison les gens mauvais et les menteurs, comme si ses problèmes privés provenaient des influences extérieures. Ceci est très étonnant, puisque si David a la force de s’opposer au gens mauvais à l’extérieur, dans la rue, on peut penser, qu’à plus forte raison il peut les contrôler lorsqu’il est chez lui. Contrairement a ce que David dit, tout porte à croire que si il n’arrive pas à rester pieu dans sa maison, c’est que le problème est en lui et non pas dans l’entourage. Alors comment comprendre cette prière de David ?
Un des auteurs du talmud de Jérusalem (Taanith) commente le deuxième verset du psaume en disant « De mon vivant je n’ai jamais été exigeant et difficile dans ma maison, pour accomplir le verset “je vais aller dans ma maison suivant la spontanéité de mon cœur ». Pour le talmud le fait de ne pas être exigeant avec son entourage, c’est suivre la spontanéité de son cœur.
Ce passage du talmud est étonnant pour nous, car à première vue, le fait de ne pas être pointilleux et exigeant envers l’autre ce n’est pas une preuve de sincérité. Dans l’opinion commune, la spontanéité serait plutôt le fait d’exprimer pleinement ses désirs et ses revendications à l’autre. Celui qui n’exprime pas ouvertement ses désirs c’est un frustré, pas un homme sincère. On pourrait même dire que l’homme décrit par le talmud est un étranger dans sa propre maison, qu’il n’habite pas vraiment chez lui, on peut même dire qu’il est étranger à lui-même, puisqu’il n’assume pas ses besoins propres. Alors, comment le talmud peut il dire qu’habiter à l’intérieur de sa maison et suivre « la spontanéité de son cœur » cela revient à ne pas exprimer ses propres désirs même à l’intérieur de sa maison ?
Un autre passage de la littérature rabbinique va encore plus loin. Dans le Yalqout Shimoni il est écrit « Mais personne ne séjournera dans ma maison, qui agit avec fourberie »; rabbi Yehoshuah le fils de Levi dit « un homme doit supporter la vexation dans sa maison, et si c’est le cas dans sa maison, a plus forte raison dans la maison du Saint béni soit-Il. » Non seulement l’homme ne doit pas exprimer ses désirs lorsqu’il est chez lui, mais en plus, il doit supporter la vexation ! C’est en supportant la vexation que l’homme habite réellement chez lui et qu’il suit la spontanéité de son cœur. Pour rabbi Yehoshuah fils de Levi, ne pas supporter la vexation c’est se mentir à soi-même, et c’est ce menteur que David veut extirper de l’intérieur de sa maison. L’homme spontané c’est celui qui supporte la vexation. Faut-il penser que, pour rabbi Yehoshuah ben Levi, l’homme est naturellement masochiste?
3. Intériorité et extériorité
Le talmud dans le traité de Yomah 72b dit « tout talmid haham qui n’est pas à l’intérieur comme il est à l’extérieur ce n’est pas un talmid haham ». L’homme doit être à l’intérieur comme il est à l’extérieur. Rashi et Maimonide commentent ce passage en disant que l’homme doit dire ce qu’il pense, il ne doit pas dire une chose et en penser une autre. Le talmud déduit ce précepte de la structure de l’arche sainte. L’arche sainte était la boite qui renfermait les tables de la loi, elle était placée dans le saint des saints, c’est sur son couvercle que se trouvaient les deux chérubins en or. D’une manière allégorique l’arche sainte représente la nature profonde de la personne et son accomplissement idéal. Or, pour le talmud, l’arche sainte était constituée de trois boites. Une boite extérieure en or massif, une autre boite intérieure en or massif et une boite en bois intercalée entre les deux autres. De même que l’intérieur et l’extérieur de l’arche étaient en or massif, ainsi, l’homme doit dire et extérioriser ce qu’il pense à l’intérieur de lui-même, il doit aussi agir à l’extérieur suivant ce qu’il pense à l’intérieur de lui-même.
Cependant, cette manière d’envisager la construction de l’arche sainte comme l’assemblage de trois boites n’est pas indiscutable. Littéralement les versets de l’exode 25 disent plutôt que l’arche était en bois et que ce bois était plaqué d’une fine couche d’or. Les versets disent en effet « On fera une arche en bois de chittîm, ayant deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de hauteur. 11 Tu la revêtiras d'or pur, intérieurement et extérieurement; et tu l'entoureras d'une corniche d'or. ». En se basant sur la littéralité des versets le rav Even Ezra (séfarade 11ème
siècle) critique la vision du talmud selon laquelle l’arche était constituée de 3 boites. Pour lui, cette manière de construire l’arche n’a pas de sens. Si les plaques d’or qui recouvraient le bois formaient des boites à part entière, pourquoi avait-on besoin d’une boite en bois au milieu ? Cette boite en bois ne servait à rien, puisqu’on ne la voyait pas !
De nombreux rabanim à travers les siècles ont tenté de répondre à cette question du Even Ezra. (Le Maharsha, dans le traitée de Yomah, le rav Mizrahi, le baal Haflaah, et le rav Tsadok Hacohen). Tous leurs commentaires suivent dans la même direction. Ces maitres remarquent que le bois est le seul élément vivant de l’arche. La torah est appelée l’arbre de vie. La présence du bois est donc essentielle, c’est le bois qui représente l’intériorité du cœur de l’homme et pas l’or. En effet, même si l’homme doit être à l’intérieur comme il est à l’extérieur, il ne doit pas être transparent. L’intérieur et l’extérieur ne sont que des cloisons qui permettent à l’homme d’exister dans un autre espace qui n’est ni l’intérieur ni l’extérieur. Pour la torah l’homme n’habite pas dans sa maison à proprement parler, la maison est encore un endroit de contrainte ou l’intériorité n’a pas vocation à s’exprimer spontanément. Cependant, la maison, par ses contraintes, permet de créer un espace où l’homme peut habiter, mais cet espace n’est pas dans la maison, il est entre la maison et la rue. La hanoukiah doit être placée au seuil de la porte ou à coté de la fenêtre, la lumière de l’être ne s’exprime pas proprement dans la maison, elle s’exprime au seuil de la maison, dans l’interstice qui existe entre le chez soi et la rue.
Le rav Tsadok Hakohen remarque que le bois utilisé pour la construction de l’arche c’était du bois de « chittîm ». Or le mot chittîm fait référence à la folie en hébreu, on y retrouve la racine « chtout ».
« Le bois de chittîm fait allusion à la folie comme le talmud le dit au sujet de l’autel « que le bois de chittîm, vient pardonner sur les action folles ». (Chtout en hébreux veut dire folie). Car tous les désirs sont des folies. Ceci apparait dans le cas de la « sotah » (la femme adultère) et dans le cas des enfants d’Israël lorsqu’ils eurent des relations avec les filles idolâtres à « chittîm ». Et le talmud dit ailleurs « plus un homme est grand spirituellement plus son désir est grand ». Car on ne peut pas grandir spirituellement sans désir. C’est pour cela que l’intérieur de l’arche était en bois, par ce que la torah est appelée l’arbre de vie. » (Péri Tsadick, ad hoc).
Pour le rav Tsadok Hakohen, la lumière intérieure de l’homme c’est sa folie, grandir spirituellement c’est assumer sa folie. Toute pensée subjective est une folie. Assumer sa démence, c’est assumer son désir de vivre et donc grandir spirituellement. La fonction de la maison est d’encadrer la folie humaine pour lui donner la possibilité de s’exprimer dans la société d’une manière constructive.
Les deux plaques en or de l’arche sainte symbolisent d’une part les contraintes de la rue, de la vie sociale et d’autre part celle de la vie familiale. Ces deux contraintes sont du même ordre tout en étant dissemblables. Dans les deux cas on a faire à la nécessité de gérer des rapports émotionnels et des rapports d’intérêts matériels. Dans le monde du travail et le monde social, le rapport d’intérêt prime sur le rapport émotionnel, mais la relation émotionnelle reste malgré tout importante. Dans le monde de la famille c’est le rapport émotionnel qui prime sur le rapport d’intérêt, sans que pour autant on puisse dire que dans la famille le rapport d’intérêt n’existe pas.
En apprenant à gérer ces deux types de contraintes, l’homme arrive à inscrire sa folie intérieure dans une dynamique constructive. Pour la torah il n’y a pas de distinction essentielle entre la folie et la créativité. Toute intuition créative est une folie, les intuitions de Newton ou d’Einstein étaient révolutionnaires justement par ce qu’elles étaient basées sur une logique contradictoire pour l’époque. Ce qui est vrai de la science l’est encore plus en ce qui concerne l’art ou l’économie.
Le fou schizophrène sait qu’il est fou, contrairement au malade atteint d’Alzheimer, il est conscient de la réalité, mais il choisit d’adopter un comportement qui n’est pas adapté à cette réalité, par ce qu’il pense en retirer un intérêt. Le colérique ou l’hystérique restent conscients de la réalité au moment de leurs crises, ils savent que leurs comportements ne sont pas justifiables, mais ils choisissent de jouer une crise, par ce qu’ils pensent en retirer un intérêt. Souvent, lorsqu’un homme pique une crise de colère, il sourit au fond de lui-même, de ce fait on peut dire qu’en se mettant en colère l’homme n’est jamais sincère, il ne suit pas la spontanéité de son cœur.
La distinction entre le fou et le génie ne tient pas dans la nature du discours de ces deux personnages, ou dans leur conscience de la réalité, le fou et le génie peuvent dire exactement la même chose. Mais le génie sait exprimer son intuition au moment où elle peut être constructive socialement ou émotionnellement alors que le fou s’exprime lorsque son discours est destructeur ou stérile.
Ce sont les murs de la maison qui apprennent à l’homme à créer une relation constructive avec le monde et avec lui-même. Ce sont les murs de la maison qui apprennent à gérer l’intérêt avec l’émotionnel. La différence du ratio intérêt /émotion entre l’intérieur et l’extérieur de la maison, crée le repère et l’espace nécessaire à l’épanouissement positif de l’homme. L’homme apprend à distinguer et à gérer ses besoins matériels et sentimentaux par le passage entre l’intérieur du foyer, l’endroit où l’émotionnelle prime sur l’intérêt, et l’extérieur, l’endroit où l’intérêt prime sur l’émotion. L’expérience de cette transition met à jour un espace intercalaire, c’est à travers cet interstice que l’intériorité de l’homme peut rayonner et illuminer à l’intérieur comme à l’extérieur de la maison.
Si le foyer doit illuminer la rue, si la vérité subjective de chaque foyer doit primer sur la vérité objective débattue dans l’espace publique, alors, la folie et le désir irrationnel doivent prévaloir sur la raison objective. Ceci peut paraitre étonnant, comment une cité pourrait-elle exister si tout le monde exprime sa folie intérieure ? Pourtant la torah pense que c’est la folie qui doit régir la cité, c’est la folie qui garantit l’épanouissement d’une cité humaine juste et équitable.
La torah pense que l’homme ne peut assumer sa folie que lorsqu’il est capable de s’imposer une contrainte morale à l’intérieur comme à l’extérieur. Cette contrainte c’est la gestion de ses propres besoins émotionnels et matériels. Gérer ses besoins exige parfois de supporter des vexations et de taire ses propres désirs. Pourtant, apprendre à se taire c’est suivre la spontanéité profonde de son cœur. Il faut savoir garder le silence pour prendre conscience de la véritable intériorité de son cœur et l’exprimer pleinement dans une action créatrice.
Pour la guemarah, la menora que les hasmonéens ont allumée dans le temple à hanoukah était en bois et pas en or (Roch Hachana 24b). Peut être qu’en disant cela le talmud veut mettre en relation de manière allégorique l’arbre de la vie, ou le bois de la folie de l’arche sainte et le miracle de hanoukah, car dans les deux cas il s’agissait de redécouvrir une subjectivité créatrice.
Les documents
De David. Psaume. Je veux chanter la bonté et la justice: à toi, Eternel, j’adresse mon Cantique. 2 Je veux m’appliquer à reconnaître le droit chemin (quand viendras-tu à moi?) suivre la spontanéité de mon cœur dans l’enceinte de ma maison. 3 Je ne tolérerai, sous mes yeux, rien d’indigne, je déteste les agissements des pervers: rien de commun entre eux et moi! 4 Tout cœur astucieux doit rester loin de moi; le mal, je ne veux pas le connaître. 5 Quiconque, dans l’ombre, calomnie son prochain, je l’anéantirai. Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, je ne puis les supporter. 6 J’ai les regards tournés vers les hommes loyaux du pays, pour les faire demeurer avec moi; celui qui suit le droit chemin, je l’attacherai à mon service. 7 Mais personne ne séjournera dans ma maison, qui agit avec fourberie; celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin, j’extirperai tous les impies du pays, afin de faire disparaître de la cité divine tous les artisans d’iniquité.
תלמוד ירושלמי מסכת תענית פרק ג דף סז טור א /הי"א
מימי לא הקפדתי בתוך ביתי לקיים מה שנ' אתהלך בתם לבבי בקרב ביתי
De mon vivant je n’ai jamais été exigeant dans ma maison pour accomplir le verset “je vais aller dans ma maison suivant la spontanéité de mon Cœur”
ילקוט שמעוני תהלים רמז תתנה
לא ישב בקרב ביתי, אמר ר' יהושע בן לוי צריך אדם להיות עלוב בביתו, ואם בביתו אין צריך לומר בביתו של הקב"ה
Mais personne ne séjournera dans ma maison, qui agit avec fourberie; rabi yehoshuah le fils de Levi dit un homme doit supporter la vexation dans sa maison, et si c’est le cas dans sa maison a plus forte raison dans la maison du saint béni soit il.
Exode 25 :"On fera une arche en bois de chittîm, ayant deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de hauteur. 11 Tu la revêtiras d'or pur, intérieurement et extérieurement; et tu l'entoureras d'une corniche d'or."
Rashi
De l’intérieur et de l’extérieur tu la plaqueras Betsalel a fabriqué trois arches : deux d’or et une de bois, chacune comportant quatre pans verticaux et un fond, mais sans toit (Yomah 72b). Il a ensuite introduit celle de bois dans l’une de celles d’or, et la seconde d’or dans celle de bois, et il a recouvert le sommet avec de l’or, de sorte qu’elle était plaquée [d’or] « de l’intérieur et de l’extérieur » (Midrach Tan‘houma, Chemoth raba).
Une corniche d’or Une sorte de couronne en faisait le tour, le long de son pourtour. L’arche extérieure dépassait en hauteur l’arche intérieure, de sorte que le pourtour surplombait quelque peu le couvercle. Et lorsque le couvercle reposait sur la largeur des pans verticaux, le pourtour surplombait ces derniers. C’est le symbole de la couronne de la Tora (Yomah 72b).
תלמוד בבלי מסכת יומא דף עב עמוד ב
רבא: כל תלמיד חכם שאין תוכו כברו - אינו תלמיד חכם
Tout talmid haham qui n’est pas à l’extérieur comme il est à l’intérieur ce n’est pas un talmid haham.
פנים יפות שמות פרק כה
אבל אם תכלית הכוונה להרויח ממון כדי שיוכל לעסוק בתורה ובמצות בלי טרדות קשות [ה] פרנסה, וכן מפני כבוד כדי שיהיה דבריו נשמעין בעבודת הש"י, א"כ כיון שתכלית כוונתו הוא לשמה הוא מקובל לפני הש"י אע"פ שאין זה ממש לשמה, מ"מ תכלית כוונתו לש"ש, והיינו דקאמר שמתוך שלא לשמה בא לשמה, דהיינו שאותו שלא לשמה אין תכליתו שלא לשמה כיון שמתוך שלא לשמה בא לשמה, וכו', והיינו דיליף הכא תוכו כברו מן הארון, שהיה תוכו וברו של זהב אע"פ שאמציעתו עץ, ה"נ כיון שתוכו הוא לשמה הוא מקובל לפני השי"ת:
Mais, si l’homme accomplit les mitswoth pour gagner de l’argent pour ensuite pouvoir étudier mieux la torah sans avoir de soucis, ou si il cherche les honneurs pour pouvoir guider le peuple vers la crainte de D., alors, puisque le but de son égoïsme est la sanctification du nom de D., bien que son intention n’est pas pure, elle est acceptée par D. Puisque du « lo lishmah » (ce qui n’est pas pour la gloire du nom divin) arrive le « lishmah » (ce qui est pour la gloire du nom divin). C’est ce que le talmud veut apprendre de la construction de l’arche sainte ; l’extérieur doit être comme l’intérieur, bien qu’au milieu on a affaire a du bois.
ר' צדוק הכהן מלובלין - פרי צדיק שמות פרשת תרומה
אך הענין דאיתא (תנחומא פרשה זו י') במזבח שנעשה מעצי שטים דיבואו עצי שטים ויכפרו על שטותן ובגמרא (בכורות ה' ב) מאי לשון שטים וכו' שנתעסקו בדברי שטות והיינו כמו שאמרו (סוטה ג' א) אין אדם עובר עבירה אלא אם כן נכנס בו רוח שטות שנאמר כי תשטה. דענין התאוה הוא באמת שטות וטפשות שהוא דבר מאוס כמו שאמרו (שבת קנ"ב א) אשה חמת מלא וכו' והוא דבר נתעב ומזוהם והחוטא מתעב עצמו בשביל מילוי תאוותו רגע אחד ומפסיד טוב עולם הבא ואין שטות וטפשות גדול מזה ובשטים קלקלו במעשה פעור. וזה ענין ארון עצי שטים שמרמז נגד יצר הרע דתאוה שאמרו (סוכה נ"ב א) שמתגרה בתלמידי חכמים יותר מכולם וכו' כל הגדול מחבירו יצרו גדול הימנו ולהבין למה מתגרה יותר בתלמידי חכמים ובגדול יהיה יצרו גדול. אכן כבר אמרנו דיצר היינו חשק כמו שנאמר (דברי הימים - א כ"ט, י"ח) ליצר מחשבות לבב עמך שה' יתברך ברא את האדם ביצר שמשוקע בו ענין חמדה והבחירה נתונה לאדם להכניס החמדה לקדושה או להיפך חס ושלום ובמבול שקלקלו כתוב (בראשית ו', ה') וכל יצר מחשבות לבו רק רע כל היום שהכניסו החשק והחמדה רק לרע לענין תאוה. ושורשי הקליפות הם דישמעאל ועשו וכמו שכתב האריז"ל שמהם נסתעפו שלושים וחמש מימינא ושלושים וחמש משמאלא. וקליפת ישמעאל הוא דתאוה וחמדה זרה וקליפת עשו דרציחה וכעס. ועכשיו נצרך עוד בקדושה ענין הכעס למחיית עמלק ורוגזא דרבנן. אבל לעתיד כשיבוער כל הרע יתבטל קליפה זו ועל זה נאמר (עובדיה א', י"ח) ולא יהיה שריד וגו'. מה שאין כן קליפת ישמעאל שהוא יצר הרע דתאוה איתא בזוה"ק (ח"א קל"ז. קל"ח א) שלא יתבטל לגמרי רק דנקרא לבן כמאן דסחי ומטביל מסאבותיה ואמרו דאלמלא יצר הרע חדוותא דשמעתא לא ליהוי. שזה תכלית שנברא היצר להיות חשק וחמידו דאורייתא וזה שאמרו בגמרא (שם) אם פגע בך מנוול זה משכהו לבית המדרש היינו למשוך החמדה להיות חמידו דאורייתא ולכן הגדול מחבירו מצד ששקוע בו חמידו דאורייתא ביותר וזה לעומת זה עשה האלהים על כן מתגבר אצלו גם החמדה לצד ההיפך מה שאין כן מי שאין מגדיל בעצמו החמידו דאורייתא גם החמידו להיפך אין לה התגברות. וזה מרמז ארון עצי שטים כי עץ מרמז על התורה שנקראת עץ חיים ושטים מרמז על ההיפך מצד דכל הגדול מחבירו יצרו גדול כנ"ל ועל ידי עץ חיים דתורה מתגבר על יצרו וכובש ענין שטים שהוא רומז לדברי שטות הנזכר
Le bois de chittîm fait allusion à la folie comme le talmud le dit au sujet de l’autel « que le bois de chittîm, vient pardonner sur les action folles ». (Chtout en hébreux veut dire folie). Car tous les désirs sont des folies. Ceci apparait dans le cas de la « sotah » (la femme adultère) et dans le cas des enfants d’Israel lorsqu’ils eurent des relations avec les filles idolâtres à « chitim ». et le talmud dit ailleurs « plus un homme est grand spirituellement plus son désir est grand ». Car on ne peut pas grandir spirituellement sans désir. C’est pour cela que l’intérieur de l’arche était en bois, par ce que la torah est appelée l’arbre de vie.
תלמוד בבלי מסכת ראש השנה דף כד עמוד ב
רבי יוסי בר יהודה אומר: אף של עץ לא יעשה, כדרך שעשו מלכי בית חשמונאי. אמרו לו: משם ראייה? שפודין של ברזל היו, וחיפום בבעץ. העשירו - עשאום של כסף, חזרו העשירו - עשאום של זהב.
Rabi Yossi le fils de Yehudah dit « il ne faut pas faire une menorah en bois, car c’est ce matériel que les rois asmonéens ont utilisé pour construire la menorah. Les sages lui ont répondu « on ne peut pas apporter une preuve de cela. Car tout de suite après ils l’ont reconstruite avec des poutres en fer recouvertes de plomb, ensuite ils se sont enrichis et ils l’ont faite en argent, ensuite ils se sont enrichis encore et ils l’ont faite en or » (traduit selon le « Aruch Laner » du rav Etynger)
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