Dans ce cours nous parlons de l'idee de conflit dans la Torah. Rashi pense que le conflit est une preuve d'amour, que ce soit le conflit avec l'autre ou meme le conflit avec D. La soumission au contraire est vue comme l'essence de l'idolatrie et de la perversion sexuelle.
1- Le rôle de l’agressivité dans la relation amoureuse
Dans la parasha de la semaine, lorsque Moshé a voulu organiser la guerre contre les midyanim, les juifs ont cherché à ralentir le départ des soldats. Les juifs savaient qu’après la guerre contre midyan, Moshé, allait mourir. Or, les juifs aimaient Moshé et ils ne voulaient pas qu’il meurt. A ce propos Rashi dit la chose suivante : « On enrôla (de force): Pour te dresser l’éloge des bergers d’Israël et montrer à quel point ils sont aimés par Israël : Qu’avait dit [Moshé] avant d’apprendre qu’il allait mourir ? « Encore un peu ils me lapideront » (Chemoth 17, 4). Mais lorsqu’ils ont appris que la mort de Moshé dépendait de la vengeance exercée contre Midyan, ils n’ont pas voulu marcher sans avoir été enrôlés contre leur gré. »
Rashi explique que les juifs ne souhaitaient plus la mort de Moshé, alors que de son vivant, ils se révoltaient constamment contre lui et qu’ils avaient même cherché à le tuer. Bizarrement, Rashi semble penser, que les tentatives de meurtre sur Moshé étaient une preuve d’amour envers lui. Pour Rashi, le fait que les juifs aient cherché à lapider Moshé montre à quel point Moshé était aimé par Israël.
Souvent, lorsque l’on aime quelqu’un on se sent obliger de se battre contre lui, comme pour se libérer de la dépendance affective à laquelle l’amour nous soumet. Pour Rashi c’est la raison pour laquelle les juifs se révoltaient constamment contre Moshé, ils étaient tellement dépendants de lui, qu’ils avaient besoin de se libérer de son influence et ils ne pouvaient le faire que par la violence.
Il est intéressant de constater que Rashi ne juge pas le comportement des juifs de manière négative. Pour la torah il est sain qu’un homme se révolte contre son maitre, ou une femme contre son mari, la soumission totale à l’autre, au contraire est vue comme de l’idolâtrie.
La torah nous le montre à travers l’épisode de baal peor.
2- La soumission un autre type de violence
Dans la parasha précédente lorsque les juifs fautent par l’idolâtrie de baal peor, D veut les punir et il demande à Moshé d’établir des tribunaux pour juger tous ceux qui pratiquent l’idolâtrie. Les versets disent « Israël s'établit à Chittîm. Là, le peuple se livra à la débauche avec les filles de Moab. 2 Elles convièrent le peuple à leurs festins idolâtres; et le peuple mangea, et il se prosterna devant leurs dieux. 3 Israël se prostitua à Baal-Peor et le courroux du Seigneur s'alluma contre Israël. 4 Et le Seigneur dit à Moïse: "Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre au nom du Seigneur, à la face du soleil, pour que la colère divine se détourne d'Israël." 5 Et Moïse dit aux juges d'Israël: "Que chacun de vous immole ceux des siens qui se sont livrés à Baal-Peor! ». Dans ce texte, il apparait clairement que D veut punir ceux qui ont pratiqué l’idolâtrie de baal peor.
Il ne veut pas punir les juifs par ce qu’ils ont pratiqué la débauche avec les filles de Moav. Ce qui parait logique, vu que pratiquer l’idolâtrie est une faute passible de peine de mort, alors que le fait d’avoir des rapports occasionnels avec des femmes non juives n’est pas vraiment interdit par la torah, (ce n’est interdit que d’ordre rabbinique (3ème siècle av), à l’époque de Moïse, c’était donc tout à fait permis).
Alors, on est très étonné lorsque l’on voit la suite du texte, puisque, Pinhas va tuer le prince de la tribu de Shimon, Zimri, bien qu’il n’ait pas pratiqué l’idolâtrie. Pinhas tue Zimri uniquement par ce qu’il a eu des rapports avec une femme non juive. Les versets disent en effet « Cependant, quelqu'un des Israélites s'avança, amenant parmi ses frères la madianite, à la vue de Moïse, à la vue de toute la communauté des enfants d'Israël, qui pleuraient au seuil de la tente d'assignation. 7 A cette vue, Pinhas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, se leva du milieu de la communauté, arma sa main d'une lance, 8 entra, sur les pas de l'Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l'Israélite ainsi que cette femme, qu'il frappa au flanc; et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d'Israël ».
D semble être heureux du geste de Pinhas, bien que celui-ci ait tué un homme qui n’avait pas pratiqué l’idolâtrie. Pourquoi ?
Le talmud explique que l’idolâtrie de peor avait été induite par Bilaam, Bilaam avait proposé un plan au roi de midyan pour lui permettre de vaincre le peuple d’Israël. Il suffisait de demander aux filles de Moav de séduire les enfants d’Israël, ensuite lorsque les juifs avaient besoin d’être satisfait, il fallait que la fille n’accepte, qu’à condition que le juif se prosterne à l’idole de peor.
Rashi résume le talmud « Va, je te conseillerai sur ce qu’il faut que tu fasses. Et quel conseil lui donne-t-il? Leur Dieu a horreur de la débauche…, comme enseigné dans le traité Sanhédrin (106a).», « Il se prosterna vers leurs dieux : Au plus fort de son désir, quand il disait à la fille : « Satisfais-moi ! », elle sortait de son sein une image de Peor et elle lui disait : « Prosterne-toi devant elle ! »
Or, techniquement, selon la halacha, si un homme se prosterne à une idole par ce qu’il a peur d’être tuer, ou par ce qu’il veut montrer de l’amour à quelqu’un, il n’est pas passible de punition pour son acte. Selon la halacha, on ne transgresse l’interdit de l’idolâtrie que si on se prosterne à une idole pour la servir de manière gratuite et volontaire, sans chercher aucun avantage de la part d’autres humain.
L’idolâtre est passible de punition, uniquement s’il se prosterne à l’idole par ce qu’il veut l’accepter comme une divinité de son plein gré. (Bien que la halacha dit qu’un juif doit se faire tuer plutôt que de se prosterner à une idole, malgré tout, si un homme se prosterne à une idole par peur d’être tuer, en enfreignant la halacha, il n’a pas transgressé l’interdit de l’idolâtrie, et il n’est passible d’aucune punition).
Dans ce cas, on ne comprend pas pourquoi les juifs qui se sont prosternés à peor étaient passibles de peine de mort, vu qu’ils ne s’étaient prosternés que pour avoir des relations sexuelles avec les filles de Moav, leur acte idolâtre n’était pas gratuit.
Le talmud dans sanhédrin (82) explique que c’était exactement ce que le prince de la tribu de Shimon, Zimri, voulait dire à Moshé. C’est pour cette raison qu’il avait pris une princesse de Moav et qu’il l’avait violée publiquement, de force, en lui tirant les cheveux, sans se prosterner à peor, comme pour signifier à Moshé que les juifs n’étaient pas intéressés par l’idolâtrie, mais qu’il cherchaient uniquement à avoir des relations avec les filles de Moav. Et que de ce fait cet acte n’était pas interdit dans la halacha.
Cependant Pinhas va tuer Zimri et la princesse madianite, pourquoi ?
Il y a une autre question que l’on peut poser sur le comportement des juifs dans cet épisode de peor. Si les juifs voulaient uniquement avoir des rapports avec les filles de Moav et qu’ils ne voulaient pas pratiquer l’idolâtrie, alors, pourquoi n’ont-ils pas tous fait ce que Zimri à fait ?, il leur suffisait de prendre les filles de Moav par les cheveux et de les violer ? Pourquoi il n’y a-t-il eu que Zimri pour avoir cette idée pourtant assez évidente ?
(On peut poser la même question sur l’histoire de Sanson et Dalila. le talmud dit que Dalila a extorqué le secret de la force de Sanson, « en se retournant au moment où il voulait éjaculer » or, si Sanson pouvait détruire toute un armée, il aurait pu facilement stabiliser Dalila et terminer son coït tranquillement. Alors pourquoi Samson n’a-t-il pas violé Dalila ?)
La réponse est que justement les juifs voulaient être subjugués par leur désir. S’ils avaient violé les filles de Moav, ils n’auraient eu aucun plaisir. Ce que les juifs voulaient c’étaient justement perdre la tête et être complètement annihilé par leur désir. C’est aussi ce qui a empêche Samson de violer Dalila, il voulait être subjugué par son désir. Les juifs voulaient se prosterner à leur désir, ils voulaient annihiler leur volonté devant lui.
On comprend de ce fait que la débauche sexuelle et l’idolâtrie était une seule et même faute pour les juifs de chittîm. L’idolâtre cherche à s’annihiler complètement devant une force qui n’existe pas ou qu’il pourrait contrôler, de même, lorsque les juifs ont pratiqué la débauche, ils cherchaient à se faire dominer par une force (la volonté de la femme) qu’ils auraient pu dominer. C’est pour cela qu’ils sont passibles de peine de mort, même si techniquement ils ne s’étaient pas prosternés à l’idole de peor (comme Zimri), ou qu’ils l’avaient fait uniquement par intérêt.
On voit bien que la torah met en opposition deux types de relation. La relation des juifs avec Moshé, ou l’homme ne veut pas s’annihiler à l’autre, et ou il cherche à se retrouver face à l’autre par la violence, et d’autre part, la relation à l’idole de peor, ou la personne perd complètement son identité dans son rapport à l’autre. Dans les deux cas on est en face d’actes de violence (contre soi ou contre l’autre) motivés par l’amour pour l’autre.
3- Liberté et violence. Peut-on être libre sans être seul ?
Si on analyse ces deux types de comportements on se rend compte qu’ils sont motivés par le même désir.
Le désir de faire un choix, le désir de se sentir libre.
Il est évident que lorsque l’on se révolte contre l’ascendance d’un autre, on cherche retrouver son indépendance. On pense que par la révolte on se libère.
Mais, paradoxalement c’est aussi le sentiment de celui qui choisit de s’annihiler devant l’autre. Ceux qui se prosternaient à peor pensaient aussi faire un choix libérateur, paradoxalement, ils pensaient se libérer du conditionnement de leur culture en s’aliénant de manière extravagante à l’autre.
Les gens qui font techouvah cherchent à s’émanciper du conditionnement dans lequel ils ont grandit en s’annihilant devant la volonté de la religion.
Ils pensent, que par la radicalité de leur comportement, ils deviennent originaux. Paradoxalement, l’homme vit une émancipation lorsqu’il s’astreint à une discipline contraignante et incompréhensible.
Dans les deux cas décrits dans la parasha, la liberté n’est conçue que dans la relation à l’autre, soit par la soumission à l’autre ou soit par l’opposition à l’autre.
Toute la pensée existentielle (continentale ou américaine) ne conçoit la liberté que comme une démarcation face à l’autre. Dans la philosophie existentielle on est libre lorsque l’on est créatif, et on est créatif lorsque l’on s’oppose d’une certaine manière au consensus ambiant.
Cette philosophie ne semble concevoir la liberté que dans une certaine solitude. En définitif, pour être libre il faut être indépendant et pour être indépendant il faut être seul.
Les penseurs de la dépendance (Bourdieu Foucault) nient presque totalement la liberté du sujet.
Lorsqu’on lit les philosophes, on a l’impression que l’on ne peut pas être libre en étant dépendant.
C’est l’impossibilité faire cohabiter ces deux désirs profonds de la nature humaine. Le désir de liberté d’une part et la nécessité d’un degrés d’intégration sociale et affective d’autre part, qui est à la racine du comportement régressif des juifs dans l’idolâtrie de peor, et des révoltes répétées contre Moshé.
Les juifs oscillent entre la révolte et la soumission totale sans être capable de trouver un équilibre. (Dans les couples, les partenaires oscillent souvent entre ces deux types de comportement)
Cependant ce déséquilibre n’est pas une fatalité, la thora envisage une solution.
La torah considère la liberté humaine sous un autre angle. Pour la torah, la liberté n’est pas définie comme une manière de se positionner à l’intérieur d’un contexte historique ou social.
Pour la torah, l’homme est libre, par ce qu’il perçoit en lui-même un combat entre ses pulsions, et sa volonté ou sa raison. L’homme a le choix de s’opposer à ses pulsions ou bien de se laisser aller et il désir les deux choses en même temps. La liberté de l’homme commence ici.
La société moderne veut à tout pris nier la dualité de la nature humaine, elle nie l’existence d’un combat intérieur qui est pourtant une réalité palpable. Lorsque l’homme assume la dualité de sa nature il prend conscience de sa liberté comme étant un état de fait. La liberté de l’homme existe de manière intrinsèque elle n’a pas besoin d’être définie par des choix ou des réactions face au comportement des autres.
Lorsque l’homme prend conscience de la liberté qui anime le rapport qu’il a à lui-même, il arrive de manière automatique à gérer son rapport à l’autre. Il peut vivre la solitude de sa liberté tout en vivant sa dépendance à l’autre.
Le hovat halevavoth disait qu’il était trop occupé à avoir peur de D pour avoir le temps d’avoir peur de quelqu’un d’autre. On peut le paraphraser en disant que l’on doit être trop occupé à se battre contre soi même, pour avoir la force de se battre contre quelqu’un d’autre. L’homme cherche à se battre contre les autres pour se définir et se retrouver lui-même, s’il arrive à assumer la dualité qu’il a en lui, il pourra accepter sa dépendance à l’autre sans se soumettre complètement à lui.
Les documents
Nombres 31 1-5
1 L'Éternel parla ainsi à Moïse: 2 "Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d'Israël; après quoi tu seras réuni à tes pères." 3 Et Moïse parla ainsi au peuple: "Qu'un certain nombre d'entre vous s'apprêtent à combattre; ils marcheront contre Madian, pour exercer sur lui la vindicte de l'Éternel. 4 Mille par tribu, mille pour chacune des tribus d'Israël, seront désignés par vous pour cette expédition." 5 On recruta donc, parmi les familles d'Israël, mille hommes par tribu: en tout douze mille, équipés pour le combat.
Rashi
On enrôla Pour te dresser l’éloge des bergers d’Israël et montrer à quel point ils sont aimés par Israël : Qu’avait dit [Mochè] avant d’apprendre qu’il allait mourir ? « Encore un peu ils me lapideront » (Chemoth 17, 4). Mais lorsqu’ils ont appris que la mort de Mochè dépendait de la vengeance exercée contre Midyan, ils n’ont pas voulu marcher sans avoir été enrôlés contre leur gré.
Chapitre 25 1- 8
Israël s'établit à Chittîm. Là, le peuple se livra à la débauche avec les filles de Moab. 2 Elles convièrent le peuple à leurs festins idolâtres; et le peuple mangea, et il se prosterna devant leurs dieux. 3 Israël se prostitua à Baal-Peor et le courroux du Seigneur s'alluma contre Israël. 4 Et le Seigneur dit à Moïse: "Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre au nom du Seigneur, à la face du soleil, pour que la colère divine se détourne d'Israël." 5 Et Moïse dit aux juges d'Israël: "Que chacun de vous immole ceux des siens qui se sont livrés à Baal-Peor! 6 Cependant, quelqu'un des Israélites s'avança, amenant parmi ses frères la Madianite, à la vue de Moïse, à la vue de toute la communauté des enfants d'Israël, qui pleuraient au seuil de la tente d'assignation. 7 A cette vue, Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, se leva du milieu de la communauté, arma sa main d'une lance, 8 entra, sur les pas de l'Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l'Israélite ainsi que cette femme, qu'il frappa au flanc; et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d'Israël.
Sanhedrin 82
And Moses said unto the judges of Israel, Slay ye every one of his men that were joined unto Baal Peor.23 Thereupon the tribe of Simeon went unto Zimri ben Salu and said unto him, 'Behold, capital punishment is being meted out, yet you sit silent [i.e., inactive].' What did he do? He arose and assembled twenty-four thousand Israelites and went unto Cozbi, and said unto her, 'Surrender thyself unto me.' She replied, 'I am a king's daughter, and thus hath my father instructed me, "Thou shalt yield only to their greatest man"'. 'I too,' he replied, 'am the prince of a tribe; moreover, my tribe is greater than his [Moses], for mine is second in birth, whilst his is third.'24 He then seized her by her coiffure and brought her before Moses. 'Son of Amram,' exclaimed he, 'is this woman forbidden or permitted? And should you say. "She is forbidden", who permitted thee Jethro's daughter'? At that moment Moses forgot the halachah [concerning intimacy with a heathen woman], and all the people burst into tears;
He [Balaam] said thus to him [Balak]. 'The God of these hates lewdness, (promiscuity) and they are very partial to linen.20 Come, and I will advise thee. Erect for them tents enclosed by hangings, in which place harlots, old women without, young women within, to sell them linen garments.' So he erected curtained tents from the snowy mountain [Hermon] as far as Beth ha-Yeshimoth [i.e., right from north to south], and placed harlots in them — old women without, young women within. And when an Israelite ate, drank, and was merry, and issued forth for a stroll in the market place, the old woman would say to him, 'Dost thou not desire linen garments?' The old woman offered it at its current value, but the young one for less. This happened two or three times. After that she would say to him, 'Thou art now like one of the family; sit down and choose for thyself.' Gourds of Ammonite wine lay near her, and at that time Ammonite21 and heathen wine had not yet been forbidden. Said she to him, 'Wouldst thou like to drink a glass of wine?' Having drunk, [his passion] was inflamed, and he exclaimed to her, 'Yield to me!' Thereupon she brought forth an idol from her bosom and said to him, 'Worship this'! 'But I am a Jew', he protested. 'What does that concern thee?' she rejoined, 'Nothing is required but that thou should uncover thyself' — whilst he did not know that such was its worship. 'Nay', [said she,] 'I will not leave thee ere thou hast denied the Torah of Moses thy teacher,' as it is written, They went into Baal-peor, and separated themselves unto that shame, and their abominations were according as they loved
"Voici ce qu'a ordonné l'Éternel: 3 Si un homme fait un vœu au Seigneur, ou s'impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole: tout ce qu'a proféré sa bouche, il doit l'accomplir. 4 Pour la femme, si elle fait un vœu au Seigneur ou s'impose une abstinence dans la maison de son père, pendant sa jeunesse, 5 et que son père, ayant connaissance de son vœu ou de l'abstinence qu'elle s'est imposée, garde le silence vis-à-vis d'elle, ses vœux, quels qu'ils soient, seront valables; toute abstinence qu'elle a pu s'imposer sera maintenue. 6 Mais si son père la désavoue le jour où il en a eu connaissance, tous ses vœux et les interdictions qu'elle a pu s'imposer seront nuls. Le Seigneur lui pardonnera, son père 'ayant désavouée. 7 Que si elle passe en puissance d'époux étant soumise à des vœux ou à une promesse verbale qui lui impose une abstinence, 8 que son époux l'apprenne à une époque quelconque et garde le silence à son égard, ses vœux seront valables, et les abstinences qu'elle s'est imposées subsisteront. 9 Mais si, le jour où il en a eu connaissance, son époux la désavoue, il annule par là le vœu qui la lie ou la parole de ses lèvres qui lui imposait l'abstinence; et le Seigneur lui pardonnera. 10 Quant aux vœux d'une femme veuve ou répudiée, tout ce qu'elle s'est imposé sera obligatoire pour elle. 11 Au cas où c'est en puissance de mari qu'elle a fait un vœu ou s'est interdit quelque chose par serment; 12 si son époux l'apprend et ne lui dit rien, ne la désavoue point, tous ses vœux et toute abstinence qu'elle a pu s'imposer restent obligatoires. 13 Si, au contraire, son époux les annule le jour où il en a eu connaissance, tout ce qu'a proféré sa bouche, soit vœux, soit interdiction personnelle, sera sans effet: son époux les a annulés, Dieu sera indulgent pour elle. 14 Tout vœu, tout serment d'abstinence, tendant à mortifier la personne, l'époux peut les ratifier ou il peut les rendre nuls. 15 Si son époux ne s'en explique pas à elle du jour au lendemain, il sanctionne ses vœux ou les abstinences auxquelles elle s'est soumise, parce qu'il s'est tu lorsqu'il en a eu connaissance. 16 Que s'il les invalidait après qu'il en a eu connaissance, sa faute à elle retomberait sur lui." 17 Telles sont les règles que l'Éternel avait prescrites à Moïse sur les rapports entre l'homme et sa femme, entre le père et sa fille adolescente dans la maison paternelle.
Talmud ketouvoth 70
MISHNAH. IF A MAN FORBADE HIS WIFE BY VOW TO HAVE ANY BENEFIT FROM HIM HE MAY, [IF THE PROHIBITION IS TO LAST] NOT MORE14 THAN THIRTY DAYS, APPOINT A STEWARD,15 BUT IF FOR A LONGER PERIOD HE MUST DIVORCE HER16 AND GIVE HER THE KETHUBAH.
IF A MAN FORBADE HIS WIFE BY VOW THAT SHE SHOULD NOT TASTE A CERTAIN FRUIT20 HE MUST DIVORCE HER AND GIVE HER THE KETHUBAH.
IF A MAN FORBADE HIS WIFE BY VOW THAT SHE SHOULD NOT MAKE USE OF A CERTAIN ADORNMENT21 HE MUST DIVORCE HER AND GIVE HER THE KETHUBAH. R. JOSE RULED: [THIS22 APPLIES] TO POOR WOMEN IF NO TIME LIMIT23 IS GIVEN, AND TO RICH WOMEN [IF THE TIME LIMIT23 IS] THIRTY DAYS.
Gmarah
We learned: IF A MAN FORBADE HIS WIFE BY VOW THAT SHE SHOULD NOT TASTE A CERTAIN FRUIT, HE MUST DIVORCE HER20 AND GIVE HER THE KETHUBAH. Now according to Rab [there is no contradiction since] the latter may apply to a man who did not specify [the period of the prohibition] and the former to a man who did specify [the period]. According to Samuel, (Who, contrary to the view of Rab draws no distinction.) however, a contradiction arises! — Here we are dealing with a case, for instance, where the woman made the vow and he confirmed it;
Is R. Jose, however, of the opinion that [THIS42 APPLIES] TO POOR WOMEN IF NO TIME LIMIT IS GIVEN; from which43 it is evident that a husband has the right to annul43 [such vows]?44 This, surely, is incongruous [with the following]. These are the vows45 which a husband may annul: Vows which involve an affliction of soul46 [as, for instance, if a woman said, 'I vow not to enjoy the pleasure of bathing] should I bathe'47 [or] 'I swear that48 I shall not bathe', [or again, 'I vow not to make use of adornments] should I make use of an adornment',47 [or] 'I swear that48 I shall not make use of any adornments'. R. Jose said: These are not regarded as vows involving an affliction of soul;49 and the following are vows that involve an affliction of soul: '[I swear] that I shall not eat meat' or 'that I shall not drink wine' or 'that I shall not adorn myself with coloured garments'! — Here we are dealing with matters affecting their intimate relations.( Lit., 'things between him and her' (sc. husband and wife): a powder, for instance, for the removal of superfluous hair from unexposed parts of the body. A woman's abstention from the use of such kinds of cosmetics or adornments are regarded as things affecting their intimate relations and such vows may well be annulled by a husband, v. Ned. 79b) This explanation is satisfactory according to him who maintains that a husband may annul [vows on] matters affecting their intimate relations. — What, however, can be said [in explanation] according to him who maintains that a husband may not annul [such vows]? For it was stated:4 [As to vows on] matters affecting their intimate relations, R. Huna ruled: A husband may annul them; R. Adda b. Ahabah ruled: A husband may not annul them, for we do not find that a fox should die of the dust of his den!5 — The fact, however, is that we are here2 dealing with a case, for instance, where she made her marital intercourse dependent upon her use of adornments, by saying. 'The enjoyment of your intercourse shall be forbidden to me should I ever make use of any adornment.'6 But let her not adorn herself and consequently not be forbidden to him! — If so, she would be called, 'The ugly woman'. But then let her adorn herself and be forbidden [intercourse] either for two weeks, according to Beth Shammai or for one week according to Beth Hillel!' — These apply only to a case where he [the husband] has forbidden her by a vow [to have intercourse with him], because [in such circumstances] she thinks 'He may have been angry with me20 and will later21 calm down'.22 Here, however, since she has made the vow and he remained silent,23 she comes to the conclusion: 'Since he remained silent23 he must indeed hate me'.
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