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Writer's pictureRav Uriel Aviges

Noah 5767

Rashi au début de la parasha dit que lorsque le zenout (dépravation sexuelle) se trouve dans le monde un mélange se crée dans le monde et l'on ne peut plus distinguer entre le bien et le mal; (les justes des mauvais, et ils sont tous punis ensembles).

Il s'agissait d'expliquer pourquoi c'est précisément ce péché de zenout qui a pour conséquence que l'on punit les bons et les mauvais.

Pour cela j'ai rapporté un verset du Lévitique où lorsque la torah parle de l'interdit de se marier avec sa soeur; elle justifie l'interdit en disant c'est un acte de bonté (hessed), or si on comprend que c'est un acte de bonté que d'avoir des rapports sexuels avec quelqu’un on ne comprend pas pourquoi c'est la raison d'un interdit. Deuxième question, pourquoi c'est uniquement concernant l'interdit de se marier avec sa soeur que la torah utilise cette expression.

La réponse que je propose est la suivante le différence fondamentale entre le rapport sexuel interdit et le permis, est que dans le mariage il y alliance entre les partenaires, c'est à dire un lien qui se crée. Premier message de la torah il faut que lorsque l'on donne que l'on crée un lien, la torah est contre le don anonyme (à l'exception de celui qui donne au pauvre car il ne faut pas lui faire honte). (le talmud dit tout celui qui donne un cadeau à son ami doit le lui faire savoir, le don doit être lié à l'expression et à la parole; moralité, si vous offrez des cadeau à vos ami(e)s n'oubliez surtout pas la carte).Deuxième message ce lien est un contrat selon la torah le mariage est avant tout un contrat où l'homme donne de l'argent et s'engage à certains devoirs en l'échange d'autres obligations de la part de la femme, le mariage est un échange entre le frère et la soeur le lien existe déjà le rapport sexuel n'apporte rien, c'est un acte de bonté gratuit c'est du zenout. la racine de l'acte de bonté gratuit est d'abord une recherche de sa propre mort comme l'a montré Lacan, c'est l'idée que ce qui est sexy c'est la capacité de nuire (Albert Cohen) les muscles chez l'homme, l'importance des dents etc., pour la femme aussi tout le désir tourne autour de la femme castratrice super vamp, maigreur (dureté (de caractère) etc., le zenout c'est soit une volonté de se tuer, soit une négation complète de l'autre; on ne demande pas échange parce qu'il n'y a pas de partenaire, c'est une sorte de masturbation. (Faute qui est considérée par certain midrashim comme l'erreur centrale de la génération du déluge).

Mais en fait les deux sont liées car dans la solitude et la négation de l'autre c'est sa propre mort que l'on recherche.

Pour répondre à la question sur le Rachi au début de la parasha tout s'explique car dans une génération de zenout même l'acte de bonté est perverti, et n'est plus un acte sain mais plutôt un acte sado masochiste envers soi même, on ne peut plus distinguer le bien du mal.

La deuxième partie du cours traitait du rapport sado masochiste dans la religion à l’exemple de Isaac qui doit être sacrifié, et qui, de lui même tend la nuque au couteau, dans la religion il y a une violence qui s'exerce envers soi même, on pourrait même dire que c'est l'essence de sa morale (Nietzsche dans la généalogie, et Freud dans le complexe de castration dans la milah).

Ici en me basant sur le piyout de "im afas rovah haken", j'ai voulu montrer une différence essentielle entre le sado masochisme religieux et le sado masochisme de la perversion sexuelle. Dans le piyout il apparaît clairement que la motivation de Isaac était l'amour de D mais cette amour était pas une volonté de s'annuler pour l'autre, mais une volonté de s'unir à l'autre dans le sens Isaac ne voyait plus de différence entre lui et D et qu'il se retrouvait parfaitement en lui, la violence n'est pas une castration, mais au contraire une émancipation, une libération de son soi profond, le talmud dit que la torah ne peut survivre chez un homme que si il se tue pour elle, mais le Hazon Ich rajoute que cette mort n'est que l'anéantissement de la vie extérieure pour arriver à la vie intérieure, c'est l'exemple du corps qui doit pourrir dans la terre pour ensuite être recréé à nouveau, la chenille et le papillon etc. un autre exemple de ce sacrifice se trouve dans le sentiment d'amour filiale ou les parents se sacrifient pour les enfants sans pour autant se sentir inutiles car ils se réalisent dans leurs enfants. (À mon avis ce sentiment est récurrent à tous les efforts créatifs).

Dans la troisième partie du cours j'ai traité du nationalisme juif et de son esprit tribal, qui est très récurent dans la bible et qui est très critiqué par le catholicisme et par les philosophes (Hegel qui parle des juifs comme d'une "bête sauvage qui défend son territoire") dans la génération de Babel on voit que l'humanité a voulu s’unir universellement, cependant, cette union entraîne la révolte face à Dieux, pourquoi? Parce que les valeurs ne peuvent être que le fruit d'un groupe et d'une histoire, si l'on veut faire table rase de son identité culturel et historique il n'y a plus de valeur absolue possible puisque toutes les valeurs deviennent le fruit d'un choix personnel, elle se valent toutes, il n'y a donc plus de possibilité de dépassement, l'homme et son bien être deviennent automatiquement le centre indépassable de la société, c'est pour cela que l'ancien testament n'envisage un rapport à D qu'à travers le nationalisme, et l'attachement à l'histoire tribale.

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