Le Rav Nathan Meir Wachtfoygel za"l, avait l'habitude de dire que pendant le mois de Ellul qui est le mois de préparation a Roch Hachana, il avait vu les grands rabanim du klal Israël, son Rav elhanan Wassermann, et son Rav le hafets haym, qui se préparait a Roch Hachana en préparant le texte du moussaf de Roch Hachana, en effet le moussaf de Roch Hachana est compose de 30 versets qui correspondent aux trente jours de techouvah du mois de Ellul, (si on compte le premier jours de Roch hodech,) et il semblait que c'était une tradition depuis plusieurs siècles dans le monde ashkénaze. Car en effet le moussaf de Roch Hachana à cette particularité qu'il est compose a partir de citations de la bible. Il avait une tradition comme quoi le but du moussaf de Roch Hachana était d'assembler l'étude avec la prière, et qu’à travers cette prière du moussaf de Roch Hachana on faisait monter l'étude de la torah que l'on avait faite pendant toute l'année.
Le moussaf de Roch Hachana n'est pas comme les autres prières qui ont été institue en souvenir des sacrifices après la destruction du premier temple (~500 av), c'est un texte plus ancien qui selon la gemarah remonte a Moshe et au don de la torah. Car c'est des versets de la torah que le talmud déduis une obligation de citer des versets devant D, qui parlent de la royauté, qui parlent du souvenir, et qui parlent du chofar (talmud Roch Hachana 34b). (le texte actuel est surement plus moderne dans sa structure, il a du être remanie par les gens de la grand assemblée au 5e siècle avant, mais certaines parties doivent dater de Moshe, on sait par exemple que aleinu lechabeh qui est la partie introductive la première partie des versets de royauté a été écrite par Josué, c'est un peu comme le birkat hamazon ou les différentes berahot remontent a différentes époques).
Le moussaf de Roch Hachana comporte 9 bénédictions, les trois première et les trois dernières sont les mêmes que dans toutes les amidoth, on ne fait qu'allonger la troisième bénédiction qui parle de la sainteté d'hm, et on termine cette bénédiction par hamelech hakadoch, comme pendant les 10 jours de techouvah, (si on s'est trompe on doit recommencer du début)
La quatrième beraha mélange deux sujets, elle mélange la sainteté de la journée, ou l'on bénit D d'avoir sanctifie le jour de Roch Hachana, et la royauté d'hm, cette structure suit l'opinion de Rabi akivah (dans le 4e chapitre de la Mishna de Rosh Hashana), qui pensait qu'il fallait mélanger la royauté de D avec la sainteté de la journée, contrairement a l'avis de rabbi yohanan ben nouri qui pensait qu'il fallait mélanger la sainteté de D avec la royauté de D, c'est a dire citer les verset de royauté dans la 3eme bénédiction et non pas dans la 4e, pour Rabi yohanan ben nouri la royauté de D est liée avec sa sainteté. Cette avis de rabbi yohanan ben nouri parait a priori plus logique que celui de Rabi akivah, en effet pourquoi la royauté de D serait elle liée a la sainteté de la journée de Roch Hachana?
On peut poser une deuxième question, quel est le sens de la mitswah de citer des versets de la bible devant D a Roch Hachana?, on comprend que l'on puisse faire des demandes a hm, et lui demander de dévoiler sa royauté, ou de se souvenir de nous, mais comment D peut il nous demander de citer des versets de la torah devant lui, est ce que has vechalom il a oublie ce qui est marque dans la torah pour que l'on ai besoin de le lui rappeler? Normalement les versets de la torah sont des messages que D adresse a l'homme, pas des messages que l'homme adresse a D!
On va essayer de tenter de répondre a ces questions, pour cela regardons le premier verset qui est cite dans moussaf, c'est un verset très connu il dit (exode 15-18) "D régnera pour l'éternité" hm ymloch leolam vaed, or ce verset qui a été dit par les juifs lorsqu'ils ont traverse la mer rouge et qu'ils ont vu les égyptiens mourir sous la mer, pose un problème, c'est le futur du verbe régner, si on dit D' régnera dans l'éternité, cela sous entend qu'il ne règne pas pour le moment, ce qui est du blasphème selon la torah. Unkelos le traducteur araméen de la bible voit ici un problème, c'est pour cela que, contrairement a son a habitude, il a change la forme du verset, et il traduit "d'! Sa royauté existe pour l'éternité", il a fait deux changements: d'abord il sépare D' de sa royauté, et puis il a mis la phrase au présent.
Nahmanide comprend le problème de unkelos, mais il pense que ce futur du verbe "régner" n'est pas un problème, il explique que le sens du verset dans son contexte est le suivant, les juifs ont vu les justes (c'est a dire eux même) être sauves, et les bourreaux (les égyptiens) punis, ils ont vu un dévoilement de la royauté divine dans cette action de justice, ils demandent a d' que cette royauté dévoilée reste éternelle, et que D règne de manière dévoilée sur le monde, Nahmanide explique ainsi le sens du kaddish ou l'on demande que le "nom de d' soit agrandit et sanctifié", bien que le nom de d' est déjà infini, on prie qu'il soit agrandit dans son dévoilement.
Sur le deuxième changement d'unkelos qui a sépare D de sa royauté pour en faire deux entités, Nahmanide dit que ceci semble lie au secret des bénédictions. Nous allons revenir sur ce point.
mais, d'abord, il y a lieux de s'interroger sur la réponse de Nahmanide au problème d'unkelos, en effet ce que dit Nahmanide semble peu convainquant, si D règne dans le présent et qu'il domine le monde, si pour D la manière la plus parfaite de régner c'est de ne pas dévoiler sa justice, de récompenser les justes dans le monde futur etc., et qu'il fait tout pour le mieux pour l'homme, alors comment moi un petit individu de rien je peux me permettre de dire "je pense que ta manière de régner sur le monde n'est pas la bonne, on veut plus de dévoilement, plus de miracle et d'action d'éclat dans le genre mer rouge, on veut du Sarkozy pas du Chirac!," cette question peut être étendue a tout le moussaf de Roch Hachana ou l'on demande un dévoilement de la royauté divine et on prie pour qu'il règne sur la terre en se dévoilant dans la venue du messie, mais toutes ces demandes semblent sous entendre que D ne règne pas maintenant des a présent sur la terre!, n'est ce pas blasphématoire de prétendre que la royauté d'hm n'est pas dévoilée dans le monde depuis le jour de la création?, si on ne la voit pas c'est notre problème pas celui d'hm a priori!, alors, comment peut on demander a hm de régner sur le monde a Roch Hachana.
Pour essayer d'élucider ce point nous sommes oblige d'aller voir un autre verset qui se trouve juste âpres dans la torah, âpres la traversée de la mer rouge, Hashem transforme l'eau amère de "marah" en eau douce, en y faisant jeter un bâton, ce miracle, explique le eben ezra est l'oppose du miracle de la première plaie d'Egypte ou hm a transformé, l'eau potable des égyptiens en sang, c'est pour cela que le verset dit "(ex 15 26) si tu écoutes la voix d'hm ton dieux etc. et que tu suis ses lois et ses préceptes, toutes les maladies que j'ai mis sur les égyptiens je ne les mettrais pas sur toi par ce que je suis hm ton guérisseur".
Ici Nahmanide s'interroge sur le changement de pronominal utilise pour d'.; au début du verset Moshe parle aux juif en parlant de d' a la troisième personne, alors que a la fin du verset, c'est D qui semble s'adresser a au juif a la deuxième personne, comment expliquer ce changement?
Nahmanide commence par remarquer que ce changement pronominal a lieux dans presque toutes les berahot que 'on fait avant de faire des mitswoth, on commence par dire bénis soit tu d', ensuite on dit, le roi du monde, qui nous sanctifie par ses commandements etc. on parle a la deuxième personne au début de la bénédiction, puis on passe a la troisième personne.
Pourquoi?
Nahmanide dit que l'on peut déduire d'ici que les mitswoth et les lois de la torah n'émane pas d'hm lui même, pas, en tout cas de l'hm auquel on peut parler a la deuxième personne, mais les mitswoth émanent de la royauté d'Hashem sur le monde, c'est la royauté d'Hashem sur le monde qui nous sanctifie par ses commandements, c'est la royauté d'Hashem sur le monde qui a fait de nous un peuple élu, ce n'est pas hm a proprement parler. C’est pour cela que lorsque le verset parle d'Hashem guérisseur on parle a la seconde personne, puisque hm qui guéri c'est hm lui même, alors que lorsque l'on parle d'hm le commandeur des mitswoth et le sanctificateur on parle a la troisième personne, puisque l'on parle a la royauté de d' dans le monde.
Nahmanide continue d'expliquer, on sait que toutes les bénédictions doivent parler de la royauté d'hm, il faut qu'elles possèdent les deux éléments, le tutoiement et la troisième personne, (ce que les breslev appellent le père et la mère on sait baruh ata est rachei tevot av, alors que elokeinou melech sont rachei tevot em) sauf, lorsqu'une bénédiction est collée a une bénédiction précédente, semouha lahaverta, il semble que Nahmanide veuille dire que c'est la royauté de d' qui nous sanctifie par les mitswoth, et c'est elle qui nous donne le droit de parler a d, mais une fois que le dialogue a commence et que l'on a pu justifier par la royauté divine que l'on pouvait parler a d , alors on peut tutoyer hm.
Qu’est ce que cela veut dire?
On peut tenter une théorie a partir de la gemarah dans chabath 127 a et du commentaire du maharal sur ce passage. le talmud est très connu il dit simplement que "le fait de recevoir des invites est plus important que de recevoir la face de la chehinah", on l'apprend d'Abraham avinou qui est partie a la rencontre des invites, bien qu'il était en pleine discussion avec hm, la maharal commente ad hoc, que du fait que la face de l'homme a été faite par le sceau divin, le fait de voir la face d'un homme est supérieur a celui de recevoir la face d'hm car la face d'hm on ne la voit jamais vraiment, même si on a le niveau prophétique d'Abraham, alors que la face d'un homme on la reçoit de plein fouet, c'est ainsi qu'il explique l'expression insolite du talmud "recevoir la face" (que l'on utilise aussi pour chabath dans lecha dodi) , mais le maharal continue en disant que recevoir la face d'un homme ce n'est possible que lorsque l'on n'a encore jamais vu le visage que l'on va recevoir, il faut que ce soit des "panim hadachot" des faces nouvelles, mais si on connait déjà la personne, alors on déjà a donne une lecture au visage et on ne peut plus recevoir sa face".
Tout le monde a compris ou je voulais en venir, évidement je pense a Levinas dans totalité et infini qui est la dernière pièce du puzzle. En fait l'existence du monde et de l'autre s'impose a moi de plein fouet, et elle me pose une question: est ce que j'ai le droit d'exister?, cette interjection c'est ca le concept kabbalistique "de la royauté d'hm dans le monde", c'est cette "royauté d'hm dans le monde" qui impose les mitswoth, qui sont toujours a la troisième personne. C’est pour cela que pour commencer a parlé a d’il faut d'abord se justifier face a la royauté d'Hashem.
Lorsque l'on demande a hm de régner dans le moussaf de Roch Hachana on demande a hm de nous permettre d'appliquer la justice, qui est l'essence de la royauté d'hm dans le monde, or cette justice n'est applicable que si elle règne dans le monde a part entière grâce a d'. Par exemple je ne peux pas être bon face a un terroriste, je ne peux pas donner la liberté a quelqu'un qui ne veut pas me laisser la mienne, je ne peux être bon que si le monde est bon. Si le type en face de moi est un juste je peux être juste, si il ne l'est pas je suis oblige de me salir les mains. c'est ce que D' a évité aux juifs en Egypte, la seule manière que les juifs auraient eu de se libérer, sans miracles, cela aurait été de faire ce que Moshe a fait, c'est a dire tuer les égyptiens, c'est une souillure morale, c'est un interdit de la torah, cela va a l'encontre de la royauté de d' dans le monde, pour que la royauté d'hm qui est la justice soit applique dans le monde il faut qu'hm la face accomplir, si non l'homme est impuissant a la faire venir, on reste dans le choix terrible d'être un bourreau ou une victime.
Cela explique aussi pourquoi la royauté d'hm est liée a la sainteté du jour comme le dit Rabi akivah et pas a la sainteté de hm, car la royauté de hm et la justice et les mitswoth émane de l'existence du monde et de notre histoire comme le dit Nahmanide "ce n'est pas d' qui nous a choisi comme peuple élu, c'est la royauté de d' dans le monde" ce qui veut dire c'est l'histoire qui l'a voulu. Donner la capacité de sanctifier les fêtes et les années aux juifs et la représentativité des juif comme symbole de la royauté d'hm, ces phénomènes ne sont pas lie a la sainteté de d'. Mais plutôt, à "la royauté d'ahm dans le monde", c'est à dire le déroulement de l'histoire et l'existence de l'univers.
Mais il y a un deuxième aspect de D celui que l'on tutoie, c'est celui qui se souvient de nous, c'est cette partie d'hm qui est niée par les philosophes.
Ici je voudrais interpréter le premier verset de la partie du souvenir qu'il y a dans la moussaf de Roch Hachana.
C’est un passage de la genèse ou d' se souviens de Noah et de tout les animaux qui sont avec lui dans la tevah, le texte du moussaf dit que "d' s'est souvenu de Noah pour multiplier sa descendance comme la poussière de la terre". Or si on regarde le midrash sur Noah a la fin de la parasha de bereshit (bereshit Rabah 29 1,) (on retrouve la même idée dans Sanhedrin 108) il est marque dans le verset "et Noah a trouve grâce aux yeux d'hm"
Le midrash s'interroge sur la conjonction "et" on aurait du écrire "Noah a trouve grâce aux yeux d'hm". et le midrash déduit que Noah aussi était coupable il n'avait pas le mérite d'être sauve, c'est pour cela que le et relie Noah au passouk précédent ou D dit "je regrette d'avoir créé l'humanité", il faut lire "je regrette d'avoir créé l'humanité et Noah", cette idée est corroborée du fait qu'a chaque fois que l'expression "trouve grâce" est utilisée dans la bible elle fait allusion a une grâce non justifiée, comme hésiter qui selon le midrash était très moche. Pourtant le verset continue et dit juste âpres "Noah était un homme juste parfait dans sa génération et qui allait avec d'", comment le midrash peut il dire que Noah n'avait pas de mérite?
La réponse viens de la fin du verset qui dit "Noah allait avec d'", alors que chez Abraham le verset dit "celui au devant duquel j'ai été", Noah était aide par d, c'est d' qui le soutenait, qu'est ce que cela veut dire?, en fait Noah n'était pas un juste au début, mais hm a dit je vais me comporter avec lui comme si il était un juste, c'est ce qui veut dire qu'il a trouve grâce aux yeux d'hm, et alors Noah c'est identifié au rôle qu'hm voulait lui faire jouer, et il est vraiment devenue un juste.
À mon avis ceci est la clef du sens des versets du souvenir, dans ces versets on parle des souvenirs de l'alliance qu'hm a fait avec nos parents, et on lui demande de se souvenir de leurs mérites pour nous sauver, or on pourrait s'interroger, en quoi le mérite de nos parent peut nous aider dans notre jugement quel rapport cela a avec nous? Mais l'idée est que si hm nous identifie a la descendance d'Abraham Isaac et Jacob. Alors nous aussi on peut s'identifier à eux et devenir des justes. c'est le sens de la mitswah de l'étude de la torah en général, on sait que le verset dit au sujet du roi qu'il doit "étudier la torah constamment pour apprendre a craindre d'", en fait avant que le mouvement de la morale viennent dans le judaïsme, les juifs n'étudiaient pas la morale a proprement parler, il ne faisait qu'étudier tout court, et a force d'étudier il s'identifiaient a ce qu'ils étudiaient et ils devenaient vraiment les descendant spirituel d'Abraham Isaac et Jacob.
Lorsque quelqu'un étudie chaque année le passage de la akeidath Yitzhak, a la fin il s'identifie a Yitzhak, et il peut devenir son descendant spirituel, il en va de même avec toutes les lois de la torah, l'étude de la torah nous transforme subrepticement car on s'identité a ce que l'on étudie, c'est l'idée du verbe créateur (de la même manière que les publicités ou les films ou tous les livres que l'on voit nous transforment subrepticement). cependant pour que l'on s'identifie vraiment a ce que l'on étudie il faut faire témoigner Hashem de cette identification, par ce que si on ne fait pas témoigner Hashem on ne croie pas vraiment que l'on s'est transforme, c'est pour cela que l'on demande a hm de nous regarder comme si la torah nous avait transforme, et d'accepter cette transformation, pour que l'on ne recommence pas l'année prochaine ce que l'on a fait l'Anne dernière.
Le moussaf de Roch Hachana c'est lier l'étude avec la prière, puisqu'avec le moussaf de Roch Hachana on scelle en nous toute l'étude de l'année.
Le maharal dit que le but du tribunal céleste c'est de maintenir la liberté de l'homme pas de l'empêcher de fauter (gur aryeh (deut21 18) au sujet de ben sorer ou moreh, (le fils qui vole de l'argent a ses parent pour acheter du vin et de la viande, qui est puni de lapidation pour ne pas lui laisser la possibilité de faire plus de mal en grandissant) il dit que le ben sorer ou moreh est juge en fonction de son futur par le tribunal terrestre qui veut l'empêcher de fauter, ishmael qui est sauve par D' lorsqu'il est enfant, (malgré le fait qu'il va devenir criminel dans le futur) est juge par rapport a l'instant présent car d' veut qu'il garde la liberté) c'est pour cela qu'a Roch Hachana on dit des verset de torah lors des sonneries du chofar et on ne mentionne pas les fautes que nous avons faites, par ce que a travers l'étude des versets que l'on cite on s'identifie a notre étude et on cherche a se libérer de l'identité et de l'opinion que nous avons forge sur nous même en fautant, car en fautant on se dit "j'ai faute je suis comme cela, je ne peux pas changer”, et cette image que nous nous faisons de nous même nous empêche de changer, la manière de changer c'est d'oublier tout le passe, et d'étudier la torah et faire les mitswoth pour que la torah et les mitswoth nous transforme. Avec les versets du souvenir on se crée un nouveau passe une nouvelle histoire une nouvelle identité, comme Noah l'a fait, on retrouve un peu de notre liberté.
Chanah tovah ketivah vehatiamh tovah.
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