1 introduction
La présence divine dans les mondes inferieurs.
La parasha de terumah nous parle de la construction du « mishkan », « la tente d’assignation », le tabernacle. Ce temple avait pour vocation de permettre à la chekhina de descendre dans le monde matériel.
En créant le monde, D avait dû se retirer hors du monde pour laisser place à la matière et à l’homme, D avait dû se contracter.
Le dévoilement des miracles de la sortie d’Egypte, le don de la torah, et finalement le mishkan, ont pour but de faire redescendre D dans le monde de la matière, de réunifier d’une manière nouvelle D avec le monde, par l’intermédiaire de l’action de l’homme.
L’homme doit réunifier D avec le monde à travers ses actions. En faisant « le bien » l’homme fait descendre la chekhina sur la terre. Cette idée est un des axiomes de la kabbale.
Cependant ont pourrait s’interroger sur le sens de cette descente divine. en quoi cette descente de D dans les monde inferieurs serait-elle une chose positive ? en quoi le fait d’égorger et de dépecer des animaux, sur un autel en l’honneur de D, peut il être une élévation pour l’univers ou pour D lui-même ? la spiritualité ne devrait-elle pas au contraire transcender la matière ? ne devrait-elle pas tendre à devenir une Energie pure éternelle et sans forme, comme le pensait Einstein ? comment expliquer que c’est en se salissant dans la matière que le spirituel se purifie ?
On peut tenter de répondre à cette question en analysant deux passages du talmud.
2- un exemple de la matière transcendée par l’esprit.
Le talmud dans baba metsiah 84 dit :
« Un jour, R. Johanan se baigna dans le Jourdain, quand Resh Lakish le vit et sauta dans le Jourdain après lui. (Pour le violer). R. Johanan lui dit, « Votre force devrait être pour la Torah. » 13 – Resh Lakish lui a répondu « Votre beauté, devrait être pour des femmes. » « Si vous vous repentez, dit rabbi Johanan, je vous donnerai ma sœur, qui est plus belle que moi. Resh Lakish a entrepris [de se repentir] ; alors il a voulu revenir et rassembler ses armes, mais ne pouvait pas. 14 Par la suite, [R. Johanan] lui a enseigné la Bible et Mishna, et l'a fait dans un grand homme. Maintenant, un jour il y avait un différend dans l'école [en ce qui concerne ce qui suit.] Une épée, un couteau, un poignard, une lance, une scie à main et une faux - à quel stade [de leur fabrication] peuvent-ils devenir impurs ? Lorsque leur fabrication est terminée.15 Et quand leur fabrication est-elle terminée ? - R. Johanan a statué : Quand ils sont trempés dans un four. Resh Lakish a maintenu : Quand ils ont été fourrés dans l'eau. Il lui dit : "Un voleur comprend son métier." 16 Il lui dit : "Et en quoi m'as-tu profité ? Là, en tant que voleur, j'ai été appelé Maître, et ici, je suis appelé Maître." « Je t’ai apporté sous les ailes de la chekhina, » rétorqua R. Johanan. Rabbi Johanan, se sentit donc profondément blessé, 18 [à la suite de quoi] Resh Lakish tomba malade. Sa sœur [sc. R. Johanan, l'épouse de Resh Lakish] est venue et a pleuré devant lui : « Pardonne-le pour l'amour de mon fils », elle a plaidé. Il a répondu : « Laissez vos enfants sans père. Je les conserverai vivants. » Pour l'amour de mon veuvage alors ! « Et que tes veuves se confient en moi, » lui assura-t-il.
Resh Lakish est mort, et R. Johanan a été plongé dans un profond chagrin. Les rabbins dirent : « Qui ira soulager son esprit ? Laissez R. Eléazar b. Pedat aller, car ses discutions sont très subtiles. Alors il est allé s'asseoir devant lui ; et à chaque mot prononcé par R. Johanan, il observait : « Il y a un Baraitha qui vous soutient. « Etes-vous comme le fils de Lakisha ?» Se plaignait-il : « quand j'ai énoncé une loi, le fils de Lakisha avait l'habitude de soulever vingt-quatre objections auxquelles j'ai donné vingt-quatre réponses, ce qui m'a permis de mieux comprendre la loi ; tandis que vous dites : « On a enseigné une Baraitha qui vous soutient :« Ne sais-je pas moi-même que mes dictons ont raison ? Il se mit à déchirer ses vêtements et à pleurer : « Où es-tu, fils de Lakisha, où es-tu, fils de Lakisha ? et il a pleuré ainsi jusqu'à ce que son esprit ait été tourné. Là-dessus, les rabbins prièrent pour lui, et il mourut. »
Pour comprendre ce passage du talmud, il y a lieu de s’arrêter sur un point précis du récit. Ce qui pose un problème c’est l’incapacité pour rabbi Yohanan de vivre sans Resh Lakish. Lorsque Rech Lakish meurt, rabbi Yohanan n’arrive pas à être apaisé de la disparition de son ami.
La douleur est si vive, que rabbi Yohanan devient fou après la mort de Resh Lakish. A priori une telle dépendance est le symptôme de quelque chose de malsain dans la relation.
Dans le récit, la douleur de rabbi Yohanan est expliquée comme étant une souffrance purement intellectuelle, rabbi Yohanan n’a plus de détracteurs à son niveau, il n’est plus stimulé intellectuellement par personne.
Cependant, cette interprétation du talmud parait peut plausible, premièrement si quelqu’un a étudié pendant des années avec un autre rav, il arrive en général à intégrer son système de réflexion, et même si la personne n’est pas là, même s’il a disparu, il peut le faire parler à sa place il peut le faire revivre, il peut même dialoguer avec lui.
On peut imaginer ce que son ami disparu aurait pensé ou dit de telle ou telle chose, ce qui manque dans la disparition de l’autre ce qui peut rendre fou, ce n’est jamais, la perte de sa parole, la parole d’un homme ne disparait jamais pour celui qui a su l’écouter, ce qui disparait c’est la présence physique de l’autre.
Et plus l’absence physique de l’autre est sentie par une personne, plus il devient douloureux, pour cette même personne, d’imaginer le disparu pour le faire parler, et réciproquement moins on est attaché physiquement à une personne plus il est facile de l’imaginer et de la faire parler pour deviner ce qu’elle aurait pensé ou dit dans telle ou telle situation. (Dans le rapport au divin la relation est inversée, mais ça c’est ce que nous allons tenter d’expliquer dans ce texte).
Donc, si rabbi Johanan n’arrive pas faire parler Resh Lakish après sa mort, cela montre qu’il était physiquement et même sexuellement attaché à Resh Lakish. C’est ce que le talmud a voulu nous expliquer en introduisant l’histoire par la tentative de viol de Resh Lakish.
Rabbi Johanan est très beau et il le sait, il se baigne nu devant Resh Lakish par ce qu’il est sexuellement attiré par lui (cf. talmud berahot 20a, ou rabbi Yohanan se promène devant les femmes nues lorsqu’elles vont s’immerger au mikveh et il n’observe en lui-même aucun désir pour ces dernières, les femmes non plus n’ont pas l’air gênées par sa présence, ce qui, à mon avis, en dit encore plus long). En réalité rabbi Yohanan enseigne la torah à Rech Lakish pour sublimer un amour homosexuel qui reste malgré tout existant entre eux.
La sœur de rabbi Yohanan est une sorte de substitution au corps de rabbi Yohanan pour Rech Lakish, et la torah et le dialogue intellectuel est une substitution du corps de Resh Lakish pour rabbi Yohanan. Rabbi Yohanan cherche à transcender la matière (le corps de Resh Lakish) par l’esprit pur (le dialogue intellectuel).
Cette relation va donner naissance au talmud, puisque rabbi Yohanan et Resh Lakish sont les deux principaux auteurs du talmud de Jérusalem, et le talmud de Babylone n’est qu’un commentaire du talmud de Jérusalem.
Cependant, cette relation est condamnée par le talmud, puisqu’à la fin Resh Lakish meurt tué par rabbi Johanan, et rabbi Johanan devient fou et meurt lui aussi, en laissant sa sœur veuve avec un enfant en bas âge. La transcendance de la matière par l’esprit semble être une calamité.
3- transcender la matière par l’esprit c’est nier la peur de la mort.
Pour comprendre la raison de cette condamnation, il est intéressant de lire un autre passage du talmud (guittin 47)
Resh Lakish s'est un jour vendu aux Lydiens (une nation cannibale). Il a emporté avec lui un sac contenant une pierre, parce que, dit-il, c'est un fait connu que le dernier jour ils accordent n'importe quelle demande [de l'homme qu'ils sont sur le point de tuer] afin qu'il leur pardonne son meurtre .6 Le dernier jour, ils lui dirent : Que veux-tu ? Il a répondu : Je veux que vous me laissiez attacher les bras et vous assoir dans une rangée et donner à chacun d'entre vous un coup et demi avec ma bouteille. Il les attacha et les assit, et donna à chacun d'eux un coup avec son sac qui l'étourdit. [L'un d'eux] a grincé des dents contre lui. Est-ce que tu te moques de moi ? il a dit. Il me reste encore un demi-sac. Alors il les a tous tués et a disparu. Comme il était assis par terre, il mangeait et buvait, sa fille disait : Tu ne veux pas que tu t’asseyes sur quelque chose ? Il a répondu : Fille, mon ventre est mon coussin. A sa mort, il a laissé un kab de safran, et il s'est appliqué le verset, « Et ils laisseront aux autres leur substance. »
Resh Lakish n’a pas peur de la mort, il vit au jour le jour. Il se vends aux cannibales pour être sûre d’être nourri et engraissé pendant un jour, il ne fait aucune réserve, il mange tout ce qu’il a. le jour de sa mort il laisse comme héritage a sa veuve, qui a pourtant un enfant en bas âge à charge, un kav de safran, et il est triste par ce qu’il n’a pas eu le temps de le consommer avant de mourir. Il se sent maudit pour avoir laissé un héritage, même modique à transmettre à ses enfants.
Pourquoi le talmud nous raconte-t-il cela ?
En fait le talmud veut mettre en relation la disparition de Resh Lakish pour rabbi Yohanan, avec la manière d’exister de Resh Lakish. Pourquoi rabbi Yohanan ne peut pas vivre sans Resh Lakish ? par ce que Resh Lakish ne lui a rien laissé en héritage. De même que Resh Lakish n’a rien voulu laisser à ses enfants, ainsi Resh Lakish voulait disparaitre complètement pour rabbi Yohanan sans rien lui laisser, Resh Lakish voulait que son absence soit totale, il voulait laisser chez rabbi Yohanan, après lui, un vide impossible à combler.
(Si Resh Lakish reste si imprévisible et si insaisissable intellectuellement pour rabbi Yohanan, si rabbi Yohanan ne peut simuler la présence de Resh Lakish après sa mort, c’est par ce que Resh Lakish a toujours vécu et réfléchi sans calculs, en suivant la spontanéité de ses idées présentes et en oubliant toujours le passé, en vivant toujours dans l’instant présent.)
Mais pourquoi Resh Lakish n’a rien laissé à ses enfants ou à sa femme ? C’est par ce que Resh Lakish voulait exorciser en lui la peur de la mort.
Rech Lakish se met en danger, il se vend aux cannibales, armé uniquement d’un sac et d’une pierre, il fait comme s’il n’avait pas peur de la mort. Vouloir laisser un héritage c’est déjà prendre conscience que l’on va mourir, que les autres vont survivre après nous. Resh Lakish veut vivre comme s’il n’allait pas mourir.
Si l’on recoupe les deux passages que nous avons étudié, Le talmud veut nous expliquer que l’essence de l’attraction sexuelle, et du désir physique, c’est une négation de la mort. L’absence physique de Rech Lakish est insupportable pour rabbi Yohanan, puisqu’à chaque fois que Resh Lakish était avec rabbi Yohanan, il cherchait à nier la possibilité même de sa mort.
On désir physiquement le corps de l’autre pour nier la possibilité de sa propre mort, ou pour abjurer la peur de sa mort. Désirer sexuellement l’autre ou se faire désirer sexuellement par l’autre, c’est comme se vendre à une tribu cannibale, c’est vouloir tuer ou mourir. Le désir physique ce n’est pas une ouverture sur l’autre, c’est un rapport narcissique à soi-même, dont le but est de refouler la peur de la mort.
Ce type de relation est condamnable, puisque l’homme est mortel et il doit accepter non seulement sa mort, mais aussi le fait qu’il en ai peur.
Alors quelle est l’alternative ?
3- la chekhina dans les mondes inferieurs, le testament de Johny
Toute la torah est basée sur le concept d’héritage. Abraham veut recevoir l’héritage de Noé, Isaak celui d’Abraham etc.
Laisser un héritage, c’est premièrement, prendre conscience de sa mort, mais c’est aussi, créer une relation ambiguë, par ce rapport, avec les autres.
Par exemple, la torah nous dit qu’Isaak aimait Essav, et Essav aimait son père, Essav a servi son père toute sa vie comme personne d’autre n’a servi son père dans toute la bible. Pourtant la torah nous dit qu’Essav attends la mort de son père. Pourquoi ? par ce qu’il veut recevoir l’héritage.
Il est certain qu’Isaak était conscient de cette impatience, il est aussi certain qu’Essav se sentait coupable de cette impatience. Il est aussi évident qu’Isaak était conscient aussi de ce sentiment de culpabilité de son fils, et qu’Essav aussi savait que son père savait.
Pourtant, cette relation entre Essav et Isaak est considérée comme plus pure que celle de rabbi Yohanan avec Resh Lakish.
Par ce que la relation de rabbi Yohanan et Rech Lakish reste une relation narcissique, à la fin, les deux protagonistes se détruisent. Les deux amis cherchent à nier la conscience de leur mort dans le désir de l’autre.
Alors que chez Isaak et Essav il y a une complicité qui s’établie. En fait, le drame à venir de la mort d’Isaak est partagée entre Isaak et Essav. Même si au fond Essav souhaite la mort de son père pour toucher l’héritage, il se sent coupable de cette attente, il sait aussi qu’il regrettera son père lorsqu’il aura disparu, la relation devient plus complexe et ambiguë, mais plus réel et plus vraie.
Isaak, de son côté, sait que son fils l’aime, mais qu’en même temps, il sait que ce dernier souhaite sa mort, il comprend la duplicité de ces sentiments, il a dû penser la même chose quand son propre père Abraham est devenu vieux, il compatit avec son fils, et le fils compatie avec le père. La relation entre Essav et Isaak est moins pure que celle de rabbi Yohanan et Resh Lakish, mais elle est plus vraie, plus intime et beaucoup plus forte.
Souvent, moins une chose est pure, le plus elle est vraie. On peut appliquer le même principe dans la relation de la chekhina avec le monde matériel, pour expliquer le tabernacle. La relation à D a travers la matière est moins pure que celle qui passe par l’esprit, mais cette relation est plus complexe plus intime et plus vraie.
D descend dans la matière en donnant la torah, la terre d’Israël et le temple, en faisant cela, D matérialise l’héritage qu’il laisse aux juifs. Par cette matérialisation, la relation à D devient plus complexe et plus ambiguë, le temple peut être détruit, Israël peut souffrir en exil, D peut haïr le peuple, le peuple peut haïr D, mais cette ambiguïté montre en fait une grande complicité entre l’homme et D.
Les documents
Johnny Hallyday est mort dans la nuit du mardi 5 à ce mercredi 6 décembre, à l'âge de 74 ans, des suites d'un cancer du poumon. Voici la lettre rédigée par son épouse Laeticia...
"Johnny Hallyday est parti. Jean-Philippe Smet est décédé dans la nuit du 5 décembre 2017. J'écris ces mots sans y croire. Et pourtant, c'est bien cela. Mon homme n'est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité. Jusqu'au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires.
"Une vie sans concession pour la scène"
"Le coeur battant si fort dans un corps de rocker qui aura vécu toute une vie sans concession pour la scène, pour son public, pour ceux qui l'adulent et ceux qui l'aiment. Mon homme n'est plus. Le papa de nos deux petites filles, Jade et Joy, est parti. Le papa de Laura et David a fermé ses yeux. Ses yeux bleus qui illumineront encore et encore notre maison, et nos âmes.
"Aujourd'hui, par respect et par amour pour cet homme extraordinaire qui fut le mien pendant plus de 22 ans, pour perpétuer sa passion de la vie, des sensations fortes, des émotions sans demi-mesure, nous unissons tous nos prières, et nos coeurs. Nous pensons à lui si fort qu'il restera à jamais à nos cotés, aux cotés de ceux qui l'écoutent, le chantent et le chérissent depuis toujours. Johnny était un homme hors du commun. Il le restera grâce à vous. Surtout, ne l'oubliez pas. Il est et restera avec nous pour toujours. Mon amour, je t'aime tant."
Guitin 47
Resh Lakish5 once sold himself to the Lydians. He took with him a bag with a stone in it, because, he said, it is a known fact that on the last day they grant any request [of the man they are about to kill] in order that he may forgive them his murder.6 On the last day they said to him, What would you like? He replied: I want you to let me tie your arms and seat you in a row and give each one of you a blow and a half with my bottle. He bound them and seated them, and gave each of them a blow with his bag which stunned him. [One of them] ground his teeth at him. Are you laughing at me? he said. I have still half a bag left for you. So he killed them all and made off. As he was once seated [on the ground] eating and drinking,7 his daughter said, Don't you want something to recline on? He replied: Daughter, my belly is my cushion.8 At his death he left a kab9 of saffron, and he applied to himself the verse, And they shall leave to others their substance.10
Baba metsiah 84
One day R. Johanan was bathing in the Jordan, when Resh Lakish saw him and leapt into the Jordan after him. Said he [R. Johanan] to him, 'Your strength should be for the Torah.'13 — 'Your beauty,' he replied, 'should be for women.' 'If you will repent,' said he, 'I will give you my sister [in marriage], who is more beautiful than I.' He undertook [to repent]; then he wished to return and collect his weapons, but could not.14 Subsequently, [R. Johanan] taught him Bible and Mishnah, and made him into a great man. Now, one day there was a dispute in the schoolhouse [with respect to the following. Viz.,] a sword, knife, dagger, spear, hand-saw and a scythe — at what stage [of their manufacture] can they become unclean? When their manufacture is finished.15 And when is their manufacture finished? — R. Johanan ruled: When they are tempered in a furnace. Resh Lakish maintained: When they have been furbished in water. Said he to him: 'A robber understands his trade.'16 Said he to him, 'And wherewith have you benefited me: there [as a robber] I was called Master, and here I am called Master.'17 'By bringing you under the wings of the Shechinah,' he retorted. R. Johanan therefore felt himself deeply hurt,18 [as a result of which] Resh Lakish fell ill. His sister [sc. R. Johanan's, the wife of Resh Lakish] came and wept before him: 'Forgive him19 for the sake of my son,' she pleaded. He replied: 'Leave thy fatherless children. I will preserve them alive.'20 'For the sake of my widowhood then!' 'And let thy widows trust in me,'21 he assured her. Resh Lakish died, and R. Johanan was plunged into deep grief. Said the Rabbis, 'Who shall go to ease his mind? Let R. Eleazar b. Pedath go, whose disquisitions are very subtle.' So he went and sat before him; and on every dictum uttered by R. Johanan he observed: 'There is a Baraitha which Supports you.' 'Are you as the son of Lakisha?'22 he complained: 'when I stated a law, the son of Lakisha used to raise twenty-four objections, to which I gave twenty-four answers, which consequently led to a fuller comprehension of the law; whilst you say, "A Baraitha has been taught which supports you:" do I not know myself that my dicta are right?' Thus he went on rending his garments and weeping, 'Where are you, O son of Lakisha, where are you, O son of Lakisha;' and he cried thus until his mind was turned. Thereupon the Rabbis prayed for him, and he died.
Meguiah 28 b
Resh Lakish delivered a funeral address for a certain rabbinical student who frequented the Land of Israel and who used to repeat halachoth14 before twenty-four rows [of disciples]. He said: Alas! The Land of Israel has lost a great man. [On the other hand] there was a certain man who used to repeat halachoth, Sifra and Sifre and Tosefta,15 and when he died they came and said to R. Nahman, Sir, will you deliver a funeral oration for him, and he said, How are we to deliver over him an address: Alas! A bag full of books has been lost!16 Observe now the difference between the rigorous scholars of the Land of Israel and the saints of Babylon.17
We have learnt in another place:18 ‘Whoever makes use of a crown, passeth away [from the world]’ and Resh Lakish commented: This applies to one who accepts service from one who can repeat halachoth, and ‘Ulla said: A man may accept service from one who can repeat the four [orders of the Mishnah]19 but not from one who can [also] teach20 them. This is illustrated by the following story of Resh Lakish, he was once traveling along a road when he came to a pool of water, and a man came up and put him on his shoulders and began taking him across. He said to the man: Can you read20 the Scriptures? He answered, I can. Can you repeat the Mishnah? [He replied], I can repeat four orders of the Mishnah. Resh Lakish thereupon said: You have hewn four rocks, and you carry Resh Lakish on your shoulder? Throw the son of Lakisha into the water! He replied: I would sooner that your honour tell me something.21 If so, he replied, learn from me this dictum which was enunciated by R. Zera: ‘The daughters of Israel imposed spontaneously upon themselves the restriction that if they saw [on their garments] a spot of blood no bigger than a mustard seed, they waited for seven days without issue [before taking a ritual bath].2
Kidoushin 31b
R. Abbahu said: E.g., my son Abimi has fulfilled the precept of honour. Abimi had five ordained sons2 in his father's lifetime, yet when R. Abbahu came and called out at the door, he himself speedily went and opened it for him, crying, ‘Yes, yes,’3 until he reached it. One day he asked him, ‘Give me a drink of water.’ By the time he brought it he had fallen asleep. Thereupon he bent and stood over him until he awoke. It so happened that Abimi succeeded in interpreting, A song of Asaph.4
(4) Ps. LXXIX, 1. The whole psalm is a lament for the defilement of the Temple and a series of national disasters. Hence the question arises, surely the superscripture should have been, ‘A dirge of Asaph’? By divine inspiration Abimi explained it that Asaph uttered song because the Almighty had allowed His wrath to be appeased by the defilement and other indignities which the Temple had suffered. Otherwise, only the total destruction of His people would have sufficed. So Rashi, quoting some anonymous commentators. Tosaf., quoting the Midrash, explains it otherwise.
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