Les femmes et la vengeance,
ou de la nécessité de faire confiance
1-Sarah demande à D de la venger de son mari Abraham mais c’est elle qui est punie. quand Hagar tombe enceinte dès sa nuit de noce avec Avraham, le verset dit qu’Hagar a pris Sarah à la légère. A ce moment Sarah reproche à Avraham deux choses, premièrement elle reproche à Avraham de ne pas avoir prié explicitement pour elle, pour qu’elle ait des enfants et elle lui reproche aussi de ne pas intervenir quand Hagar se moque d’elle. Ensuite elle termine en disant “que D juge entre moi et toi”, le talmud dans Baba Kama 93b dit que c’est par ce qu’elle a dit cela que Sarah est morte prématurément, par ce que “celui qui transmet son jugement à D est punis le premier.” Le Ramah dans le Chulhan Arouch Hochem Mishpat 422 1 dit que même lorsque l’on n’a pas la possibilité de se faire juger sur terre on n’a pas à prier contre son prochain, sauf si on l’avertit à l’avance qu’on va le faire.
2- Passage du talmud dans Taanith qui montre que l’on peut demander à D de juger son ami Cependant on pourrait objecter que ce passage de la gemarah Baba Kama contredit un autre passage de la gemarah qui dit (premier chapitre de Taanith page 8 a) en substance que celui qui met D témoin entre lui et son ami, lorsqu’ils font un pacte (ou entre lui et sa femme,) il peut être certain que D jugera de manière impartiale celui qui transgresse le pacte. Le talmud rapporte à ce sujet l’histoire d’un jeune homme qui avait promis de se marier avec une jeune fille, et ils avaient pris en témoin une belette et un puits, et le jeune homme a transgressé son pacte et il s’est marié avec une autre femme, il a eu un premier fils qui a été mordu par une belette, puis un autre qui est tombé dans un puits, la femme a demandé à son mari: Comment cela se faisait-il que leurs enfants mouraient d’une manière si tragique?, et le mari a raconté le pacte qu’il avait fait quand il été jeune avec une autre femme, sa femme l’a obligé à divorcer et à se marier avec la première fille, et le talmud conclu “si déjà un homme et une femme, lorsqu’ils prennent à témoin une belette et un puits, la belette et le puits sont des témoins qui punissent celui qui transgresse le pacte, à plus forte raison si quelqu’un prend à témoin D lui même, lorsqu’il fait un pacte, il peut être certain que D exécutera celui qui transgresse le pacte”. Il semble de ce passage du talmud qu’il soit recommandé de prendre D en témoin lorsque l’on fait une alliance ou un pacte. Ceci contredit donc le passage précédent de Baba Kama qui dit que Sarah a été punie pour avoir pris D à témoin contre Avraham.
3- Si on a fait confiance dans le passé à quelqu'un on ne peut plus demander justice à D même si il nous trahi.
Pour répondre à cette contradiction, il faut dire qu’il y a une différence entre le cas ou quelqu’un ne fait pas confiance depuis le début à quelqu’un d’autre, et le cas ou il lui a fait confiance au début mais que dans un deuxième temps il appelle D à être témoin entre eux.
Ainsi, dans le cas du talmud dans Taanith, au début d’une relation, le talmud conseil à un homme de prendre D à témoin lorsqu’il fait une alliance, alors que le talmud condamne une telle pratique dans le cas de Sarah et Avraham, où les deux partenaires se sont fait mutuellement confiance au départ, et qu’ensuite l’un des partenaire se sentant trahi demande une réparation à D. Il semble que si un des partenaires a fait confiance et qu’il s’est mis en situation de dépendance, c’est qu’il avait un intérêt à le faire, c’est donc à lui d’assumer son choix, il ne peut plus demander le jugement de D. Pourtant cette idée peut paraitre étrange car celui qui trompe une confiance établie devrait être considérée plus coupable que celui qui trompe celui qui ne lui a jamais fait confiance.
4-P Sarah ne fait plus confiance à Avraham, pourquoi Avraham est dangereux ? Il reste aussi à comprendre pourquoi Sarah ne faisait plus confiance à Avraham, à un point tel qu’elle a interpelle D pour le juger! Une autre question pourrait être demandée sur le passage de Baba Kama. Le talmud semble dire ici que Sarah est morte prématurément par ce qu’elle a demandé à D de juger Avraham, or, un autre midrash (Pessiktah Derav Kahana 170) dit que Sarah est morte en voyant Avraham lever son couteau sur Isaac, et qu’elle a eu tellement peur qu’elle est morte d’une crise cardiaque.
Mais si on regarde de plus prêt le midrash qui parle de la mort de Sarah, on comprend qu’il n’y a pas de contradiction, en effet la Pessiktah Derav Kahana 170 dit ceci “ Sarah a dit: “malheur au fils de cette femme à laquelle on fait honte, si ce n’était pas le fait qu’Hashem lui même ait dit “n’envoie pas ta main sur l’enfant! etc., tu aurais été égorgé!”, elle n’a pas pus finir cette phrase, jusqu’à ce que son âme s’envole, c’est pour cela que le verset dit et Avraham est venu etc..”.
On se rend compte en lisant ce midrash que Sarah savait qu’Isaac n’avait pas été égorgé, elle a vu qu’il était sain et sauf, et pourtant elle est morte d’une crise cardiaque, pourquoi? Par ce qu’on lui fait honte, pourquoi lui fait-on honte?, par ce que si ce n’était pas la parole de D; Avraham aurait pu tuer son fils!
En fait, Isaac est autant le fils d’Avraham que celui de Sarah, Avraham aurait pu consulter Sarah avant de prendre la décision de l’égorger comme sacrifice, Avraham ne l’a pas fait, Sarah savait que D n’allait pas faire mourir Isaac, Sarah à confiance en D, elle voit qu’Isaac est sain et sauf, mais c’est en Avraham qu’elle voit qu’elle ne peut pas avoir confiance. Et c’est pour cela qu’elle meurt, par ce qu’elle n’accepte pas le fait que la prophétie d’Avraham puisse rendre Avraham dangereux, et insouciant de Sarah.
Abraham parait tellement pragmatique et axée sur l’action et la réalisation de son plan, et l’ordre d’Ashem, que l’on a du mal à croire qu’il y ait de la place pour le sentiment humain chez Avraham.
5- Le rapport a la religion comme source de discorde entre l’homme et la femme C’est ce que le talmud dans Sotah 17 dit: “si le mari et la femme suivent la volonté de D, alors la chehinah est entre eux”, c’est à dire qu’il y a quelque chose qui les séparent et cette séparation c’est la religion. (Alors que si ils ne suivent pas le chemin de D c’est le feu qui les consume, ce qui est pire évidement) Il faut cependant comprendre pourquoi le rapport à Hashem devrait être une cause de discorde entre Avraham et Sarah, entre l’homme et la femme?
6- Pourquoi D n’a-t-il pas éprouvé Sarah, pourquoi D ne commande-t-il pas le ligotage d’Isaac à Sarah, et pourquoi Avraham ne prie pas pour Sarah ? Avant de répondre à cette question il est temps de revenir au midrash du début (paragraphe 1), Sarah reproche à Avraham de n’avoir pas prié pour elle, et elle le fait à juste titre, en effet, lorsque l’on regarde les versets on se rend compte qu’Avraham ne prie jamais pour Sarah, c’est même plus grave que ça, car lorsque D dit à Avraham tu vas avoir un enfant avec Sarah et il s’appellera Isaac, Avraham répond à D, “mais pourquoi veux tu me donner un autre enfant, j’ai déjà Ishmaël!” Chap. 17 verset 18 19. Avraham fait des prières pour sauver les gens de Sodome, mais il est incapable de prier pour sa femme!
La réponse à cette question tiens dans le dvar torah de la semaine dernière, en fait Avraham ne voulait pas profiter de l’argent de Sodome par ce que c’était grâce à un miracle de D, qu’il avait gagné cette guerre, en jetant de la terre sur ses ennemis, or Avraham ne voulait pas profiter d’un miracle, toutes les épreuves d’Avraham avait pour but et vocation de rendre Avraham le plus indépendant possible face à D, Avraham voulait travailler pour son argent, il ne voulait pas avoir un fils qui vienne par un miracle, c’est pour cela que lorsque Sarah et lui même ont passé l’âge d’avoir des enfants, il arrête de prier, car il ne veut pas profiter d’un miracle, il peut se contenter de Ishmaël qui est né naturellement sans miracle.
Cette constatation nous apporte à une autre question, dans la parasha de la semaine D dit à Avraham “tout ce que dit Sarah écoute sa voix”, Rashi dit “on apprend d’ici que Sarah avait un niveau prophétique plus haut que celui d’Avraham”, alors pourquoi toutes les épreuves sont elle adressées uniquement à Avraham, comment se fait-il que c’est uniquement à Avraham que D a demandé d’aller sacrifier son fils et non pas à Sarah, après tout c’était aussi son fils ?!
7- L’opposition entre l’intériorité et la confiance en l’autre d’une part, avec l’action présente d’autre part. La réponse à cette question tient au fait que les épreuves avaient été données à Avraham pour qu’il devienne riche et célèbre, pour que tout le monde reconnaisse la grandeur de la emounah, le midrash compare Avraham à une assiette de parfum que D doit remuer pour propager son parfum à travers le monde, par contre Sarah doit rester tsnuah c’est a dire cachée, mais pourquoi? La tsniout c’est ce qui permet de garder l’intériorité de la personne, pourtant l’intériorité dans la torah ce n’est pas uniquement quelque chose qui se trouve à l’intérieur par opposition à l’extérieur. En fait la tsniout, c’est la foi dans un idéal.
En effet le mot panim signifie la face, ou les faces, mais il signifie aussi l’intérieur. La face c’est ce que l’on dirige vers l’autre, vers l’extérieur, le mot lefanot veut dire se tourner vers, il semble que le manière que l’on a de s’ouvrir à l’extérieur soit le véritable reflet de l'intériorité de la personne, c’est pour cela que le midrash dit que le niveau de la personne dans le monde futur est inscrit sur son visage, car la véritable intériorité c’est la manière que l’on a de s’ouvrir sur l’autre et sur le futur. Le Midrash Rabah 41 6 dit qu’Avraham et Loth avaient exactement le même visage, le Maharal explique que cela veut dire qu’à l’intérieur de lui même Loth avait une partie pure en lui qui correspondait à la pureté d’Avraham, mais cette partie intérieure était enfoncée dans un extérieur pourri, c’est pour cela qu’il a fallu attendre de nombreuses générations avant que le Mashiah descende de Loth. Seules les descendantes femelles de Loth peuvent faire venir le messie car les femmes représentent l’intériorité, qui était la partie saine de Loth. Le midrash dit que Loth a été sauve de Sodome par ce qu’il n’avait pas dévoilé aux égyptiens qu’Avraham était le mari de Sarah et non pas son frère, alors que c’était Loth le véritable frère de Sarah, l’idée de garder les secrets montre la vertu de tsniout de Loth qui sait rester dans l’ombre.
L’intériorité est liée à la face et au visage, si le midrash dit que le niveau qu’un homme va avoir dans le monde futur est inscrit sur son visage, c’est par ce que le visage représente l’intériorité profonde de l’homme. En fait le visage c’est l’ouverture que l’homme a sur le futur et sur l’autre, le verbe lefanot, qui veut dire “se tourner vers” est la racine étymologique du mot visage et du mot intériorité en hébreu, cette racine commune montre que le visage est l’ouverture de l’homme sur le futur et sur l’autre, mais cette ouverture sur le futur et sur l’autre, la manière dont il l’envisage, est le reflet de sa véritable intériorité. L’intériorité c’est la manière dont je regarde l’autre, et je l’appréhende, qui s’oppose à l’extériorité qui est la manière par laquelle je veux me montrer à l’autre. Loth est bon dans sa vision du futur, dans son intériorité, donc dans son visage, mais pas dans ses actions présentes. Sarah a un niveau supérieur à Avraham dans sa manière de regarder le monde et de se tourner vers l’autre, c’est à dire dans son intériorité.
8- L’opposition entre la foi et l’action Il y a une opposition mécanique entre le fait de vivre l’action présente et les projections dans le futur ou la vision d’un idéal à venir. Lorsque D demande à Avraham d’aller sacrifier son fils, Avraham est dans le présent, il est prêt à le faire, il a peut être confiance en D qu’un miracle va arriver, mais il n’y pense pas, il est dans son action présente, c’est le sens de toutes les mitswoth positives de la torah qui dépendent du temps, on se lève le matin pour mettre les tefillines, voila tout, il faut faire l’action dans le présent, l’action est une finalité en soi.
C’est ce qui terrifie Sarah, car pour elle, même si il y a une action à accomplir il ne faut pas se perde dedans, il faut continuer à croire à un idéal, qui se réalisera dans le futur que l’on porte en soi.
C’est pour cela que les épreuves ne concernent pas Sarah, de la même manière que les mitswoth positives qui dépendent du temps ne concernent pas les femmes. Le père de Sarah et de Loth est mort par ce qu’il s’est jeté dans une fournaise en étant persuader d’être sauvé, alors qu’Avraham est sauvé par ce qu’il veut mourir, Avraham ne regarde pas le futur, il se suffit à l’action présente, il ne veut pas croire, il veut faire. Alors que Sarah comme son père Haran veut croire, pour le véritable croyant l’action présente reste secondaire, presque irréelle.
9- L’opposition homme-femme est le reflet de l’opposition entre la confiance en l’autre et le pragmatisme du présent.
Dans la faute du premier homme ce que l’on reproche à la femme c’est d’avoir cru le serpent, elle est puni par le fait qu’elle va nécessairement vouloir croire et faire confiance à son mari, cela devient une question de vie ou de mort pour la femme, elle doit pouvoir croire et faire confiance pour pouvoir vivre. Lorsque Sarah voit au moment de la akeidah qu’elle ne peut plus faire confiance à son mari elle meurt. C’est ainsi que l’on peut rétablir les différents midrashim sur la mort de Sarah, ne plus faire confiance à quelqu’un lorsque l’on avait décidé de lui faire confiance au début, c’est déjà se punir et se mettre à mort, par ce que lorsque l’on a cru en quelqu’un c’est par ce que cette foi avait été nécessaire pour nous, puisque cette foi était l’expression de l’intériorité la plus profonde, qui nous permettait de voir le futur.
C’est ce qui explique le romantisme féminin, et la nécessité de croire en l’âme sœur chez les femmes, il faut croire et faire confiance pour exister, même si cette croyance ne se traduit pas toujours dans l’action.
La torah est pour une différenciation forte entre les sexes, on le voit dans la mitswah qui interdit un homme de porter des habits de femmes, et vice versa, au niveau de la halacha la torah définit de manière différente le rôle de la femme et de l’homme, cette différenciation est la pour permettre à l’homme de mieux comprendre sa femme et vice versa.
Si l’homme sait que la femme ne se réalise pas dans l’action présente à 100%, et qu’elle plane toujours un peu au dessus de ce qu’elle est en train de faire, il comprend que le rapport à l’action chez la femme, peut être tendancieux, et que ce rapport biaisé à la réalité ne montre pas une intériorité fondamentalement pourrie, (comme elle le ferait chez un autre homme, si un homme se comportait comme une femme et qu’on le taxait d’hypocrite et de menteur on aurait raison). La femme par contre peut comprendre que le pragmatisme de l’homme n’est pas un égoïsme qui exclue toute importance à l’être, comme Sarah l’a pensé d’Avraham au moment de la akeidah. C’est le sens de la gemarah qui dit que si le couple a le mérite alors la chehinah est entre eux, c’est à dire que la religion crée un fossé entre l’homme et la femme qui permet le recule nécessaire pour se comprendre réciproquement.
Annexe : Question d’un lecteur et réponse du Rav Aviges : Voici un extrait de votre chiour de la semaine dernière Avraham ne veut pas recevoir l’argent du roi de Sodome car il pense qu’il n’y aura pas de beraha dans cet argent, car le roi de Sodome est intéressé à payer uniquement par ce qu’il a vu un résultat, par ce qu’il a été libéré, par contre Avraham reçoit l’argent de pharaon, par ce que pharaon donne l’argent gratuitement à Avraham par ce qu’il est le frère d’une belle femme, et que dans son système de valeur, ce statut vaut des honneurs à Avraham, il ne reprend pas les cadeau lorsqu’il libère Sarah, il a donné les cadeaux à Avraham, pour l’honorer il lui donne de l’argent, pas pour recevoir une contre partie, ou pour voir des résultat, c’est ces cadeaux qu’Avraham peut recevoir, car c’est dans ce rapport à l’argent qu’il peut y avoir une beraha.
Or je suis étonné de l exhibitionnisme du couple et de la contradiction avec les valeurs de pudeur du couple juif. Je me réfère en cela au début de vayéra. : Lorsque les anges demandent où es Sarah Abraham répond : elle est dans la tente et tous rachi le midrash etc.…. de rebondir sur la tsniout de Sarah. Comment a-t-elle pu se poser en objet sexuel devant pharaon Comment Abraham a-t-il pu avoir cette complaisance pour de l argent Recevoir du roi de Sodome était a priori plus satisfaisant car le paiement d un service rendu. Mon esprit imprégné de morale kantienne a du mal à comprendre.
Réponse : Ces questions sont les questions que j'ai essayées de répondre dans le cours, je pensais que la réponse était apparente, mais apparemment ce n'est pas clair alors je récapitule en allongeant un peu.
Il y a beaucoup de fausses réponses possible Avraham n'avait pas le choix, etc., mais si on regarde dans les midrashim et les mefarshim on voit qu'Avraham a choisi délibérément d'aller en Egypte, bien qu'il savait que c'est là bas que sa femme serait convoitée, bien qu'il aurait pu aller dans d'autres pays ou il n'y avait pas la famine. Il semblerait que le fait de recevoir de l'argent par ce que l'on a une belle femme, n'est pas vu comme quelque chose d'immoral pour Avraham. Être une belle femme ne veut peut être pas dire être un objet sexuel, on dit que Sarah était belle à 20 ans comme une fille de 7 ans, est ce que Pharaon était pédophile? Si en plus on met ce midrash en relation avec la gemarah qui dit dans Yebamot que Sara était ailonit, c'est à dire qu'elle n'avait pas de seins, ni de matrice, on comprend que la beauté de Sarah n'avait rien à voir avec le sexe appeal. Avraham reçoit cette argent par ce qu'il est donné de bon cœur par Pharaon pour honorer le frère ou le mari de Sarah. Par contre l'argent du roi de Sodome est donné uniquement par ce qu'il a eu un résultat en échange. La torah veut nous montrer que de l'argent qui est donné de bon cœur sans contrepartie, même si c'est pour des motifs douteux, est plus "cacher" que de l'argent qui est donné en l'échange d'un résultat. Par ce que dans le cas de Sodome l'homme devient un outil pour l'autre, c'est de la prostitution, on utilise la personne. Alors que dans le cas de Pharaon même si c'est uniquement pour la beauté d'une femme que Pharaon donne l'argent, il le donne même si il n'a rien en retour contre son argent, donc il n'utilise pas la personne pour en faire un objet.
Il ne peut pas y avoir d'amour gratuit entre les gens, on aime quelque chose en quelqu’un, mais la différence entre le rapport sain et le rapport malsain, peut se voir lorsque l'on ne peut pas tirer parti de la chose que l'on aime chez l'autre, si on continue à aimer malgré tout, comme Pharaon, alors cela s'appelle "un amour qui ne dépend pas d'une chose", par contre si on fait dépendre l'amour de l'intérêt, c'est le rapport de Sodome où l'homme devient un objet, par ce lorsque l'intérêt disparait on ne peut plus aimer. Cette société de Sodome c'est la société libérale actuelle, qu'on a du mal à condamner par ce qu'elle amène le confort matériel, mais ce confort se paie au prix de devenir soi même une marchandise.
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