1. Les deux nations d’Israël
La haftarah est issue du livre d’Ezéchiel, elle parle de la rédemption messianique. Dans ce texte, le prophète explique que le peuple d’Israël, n’est pas un peuple unique, c’est une entité binationale. Le peuple d’Israël ne sera unifié que lors de l’avènement messianique. Historiquement, le peuple d’Israël a été divisé en deux nations après le règne du roi Salomon. Les dix tributs n’ont pas accepté la royauté du fils de Salomon, Rehavam. Salomon avait déjà imposé de lourdes taxes au peuple, pour financer ses somptueux palais, et Rehavam avait promis d’augmenter les taxes déjà existantes. En réaction, les dix tributs ont fait sécession et se sont placées sous la direction d’un ancien général de l’armée de Salomon, jéroboam.
Jéroboam, va être le premier roi du nouveau royaume d’Israël, et peu après son avènement, il va conduire le peuple à pratiquer l’idolâtrie, il va construire deux veaux d’or et il va en organiser le culte. Jéroboam a organisé ce culte pour démarquer son pays du royaume de Judah, en effet le temple était à Jérusalem, Jérusalem faisant partie du royaume de Judah, or si tout le peuple devait péleriner trois fois par ans au temple, ce pèlerinage aurait entériné un rapport de dépendance et d’infériorité des dix tributs envers le royaume de Judah
Puis D envoie un prophète de la tribu de Judah, pour réprimander jéroboam.
Le texte dit en effet (rois 1 13)
« Mais voici qu'un homme de Dieu vint de Juda à Béthel par ordre du Seigneur, tandis que Jéroboam, debout près de l'autel, faisait fumer l’encens ; 2 et il cria à l'autel, selon l'ordre de Dieu, cette parole : "Autel ! Autel ! Ainsi parle le Seigneur : Un fils va naître à la famille de David Josias sera son nom qui égorgera sur toi les prêtres des hauts-lieux, lesquels font fumer sur toi l'encens, et ce sont des ossements humains qu'on brûlera sur toi." 3 Et le jour même, il donna une preuve de sa mission en disant : "Voici la preuve que c'est l'Eternel qui a parlé : l'autel va se fendre, et la cendre qui est dessus se répandra à terre." 4 En entendant l'apostrophe que l’homme de Dieu avait adressée à l'autel de Béthel, le roi Jéroboam étendit la main de dessus l'autel et dit : "Arrêtez-le !" Mais sa main tendue se paralysa et il ne put la ramener à lui. 5 L'autel se fendit et la cendre s'en répandit à terre, selon la preuve annoncée par l'homme de Dieu sur l'ordre du Seigneur. 6 Sur quoi, s'adressant à l'homme de Dieu, le roi dit : "De grâce, veuille implorer l'Eternel, ton Dieu, et le prier pour moi, que je puisse ramener ma main." L'homme de Dieu implora l'Eternel, le roi put ramener sa main et en recouvra l'usage. 7 Le roi dit à l'homme de Dieu : "Viens avec moi dans ma demeure et restaure-toi ; je voudrais ensuite te faire un présent." 8 L'homme de Dieu répondit au roi : "Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'irais point avec toi ; je ne mangerai ni ne boirai ici. 9 Car ainsi me l'a ordonné la parole du Seigneur, disant : Tu ne mangeras pas de pain, tu ne boiras pas d'eau, et tu ne reviendras pas par le même chemin que tu auras pris pour aller." 10 Il s'en retourna donc par un autre chemin, et ne reprit pas celui qui l'avait conduit à Béthel. 11 Or, un autre prophète, âgé, demeurait à Béthel. Un de ses fils vint lui raconter tout ce que l'homme de Dieu avait fait ce jour-là à Béthel et les paroles qu'il avait dites au roi, et ils les redirent à leur père. 12 Celui-ci leur demanda par quel chemin il était parti (ses fils avaient vu par quel chemin était parti l'homme de Dieu venu de Juda). 13 Et il dit à ses fils : "Sanglez-moi l'âne." Ils lui sanglèrent l'âne et il le monta. 14 Il alla dans la direction de l'homme de Dieu, le trouva assis au pied d'un térébinthe et lui dit : "Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de Juda ? C'est moi," répondit-il. 15 Il reprit : "Viens avec moi dans ma maison et prends de la nourriture." 16 Il répondit : "Je ne puis revenir sur mes pas et aller avec toi, je ne mangerai ni ne boirai rien chez toi en ce lieu ; 17 car cet ordre m'est venu de la part de l’Eternel : Tu ne dois rien manger ni boire là, ni reprendre le chemin par où tu es venu. 18 Moi aussi, répliqua l'autre, je suis prophète comme toi ; or, un ange m'a dit par ordre de l’Eternel : Ramène-le dans ta maison, qu'il y mange et y boive." (Il lui mentait.) 19 L'homme retourna avec lui, mangea et but dans sa maison. 20 Tandis qu'ils étaient attablés, une voix divine s'adressa au prophète qui l'avait fait revenir, 21 et interpellant l'homme de Dieu venant de Juda, elle lui dit : "Ainsi a parlé le Seigneur : Parce que tu as désobéi au Seigneur, que tu n'as pas respecté l'ordre que t'avait donné l'Eternel, ton Dieu ; 22 parce que tu as rebroussé chemin, que tu as mangé et bu dans le lieu où il t'avait défendu de manger et de boire, ta dépouille n'entrera point au sépulcre de tes pères." 23 Après qu'il eut mangé et bu, on sangla pour lui l'âne appartenant au prophète qui l'avait ramené. 24 Il partit et rencontra sur son chemin un lion qui le fit périr. Son corps était étendu sur la route, l'âne restant à ses côtés et le lion aussi près du cadavre. »
D envoie donc un prophète du royaume de Judah pour admonester le roi d’Israël, mais lorsque jéroboam l’invite à manger, le prophète a pour ordre de refuser l’invitation. La suite du texte montre l’importance de cet interdit puisque, lorsque le prophète et trompé et écoute un faux prophète du royaume d’Israël, celui-là, est dévoré par un lion pour avoir enfreint l’ordre divin.
Ce texte est difficile, on ne comprend pas pourquoi D interdit au prophète de Judah, de manger avec un des membres du royaume d’Israël. Si le prophète est envoyé pour que jéroboam revienne au culte du D d’Israël, ce repentir implique un rapprochement entre les deux nations, alors pourquoi D commande-t-il expressément au prophète de ne pas manger avec les membres du royaume d’Israël ? dans le texte, il apparait clairement que jéroboam est prêt à faire techouvah, il a simplement besoin de manger avec le prophète, pour être encouragé dans son retours, normalement D aurait dû demander au prophète de sauter sur l’occasion pour ramener jéroboam vers la pratique du judaïsme.
Cette question devient encore plus forte lorsque on lit le commentaire du talmud, en effet le talmud dans sanhédrin 103 dit au nom de rabi yohanan que si le prophète avait mangé avec jéroboam, il est clair qu’il aurait fait techouvah, la seule raison pour laquelle jéroboam n’a pas fait techouvah, c’est par ce que le prophète a refusé de manger avec lui.
Alors, quel est le sens de l’ordre divin, pourquoi D’envoi-il un prophète du royaume de Judah pour parler à jéroboam et aux habitants d’Israël, alors que d’un autre côté, D semble saboter lui-même la mission de son prophete en lui interdisant de créer un lien avec les gens de ce royaume.
Il y a un deuxième problème dans ce passage de la bible, puisqu’à la fin le prophète de la tribu de Judah est dévoré par un lion, il est puni par ce qu’il a accepté l’invitation d’un faux prophète. Or, il aurait été plus juste que ce soit le faux prophète qui se fasse dévorer par le lion.
A priori, le prophète de Judah n’a rien fait de mal, il a fait confiance à la prophétie de son confrère, même si D lui avait ordonné de ne pas manger avec les gens d’Israël, parfois D. change d’avis (lorsqu’il ordonne un commandement a un individu particulier). L’exemple le plus connu a ce sujet est celui du ligotage d’Isaac, ou à la dernière seconde D, intervient et change l’ordre qu’il avait donné à Abraham de sacrifier son fils. Pourquoi donc ici, c’est le prophète de Judah qui est puni.
Cette question est encore renforcée par le talmud, (suite du passage cité) puisque le talmud explique, que non seulement le faux prophète d’Israël n’a pas été puni pour avoir menti, mais en plus il a été récompensé, puisque grâce à son mensonge il a été capable de prophétiser et de recevoir, un message véridique prédisant le futur, en effet c’est ce faux prophète qui reçoit le message divin annonçant la mort du prophète de Judah. Comment comprendre ce paradoxe ?
Pour répondre à ces questions, il faut comprendre le sens des veaux d’or construit par jéroboam. Lorsque les juifs ont construit le veau d’or après avoir reçu la torah, ils ne voulaient pas s’écarter du culte divin. En faisant la fête autour du veau, ils disent « voici le D qui nous a fait sortir d’Egypte », le veau ne devait pas remplacer D, il devait remplacer moshe. Le veau d’or était une tentative de se rapprocher de D en sortant de l’institution formelle de la religion.
Dans la torah, le rapport à D est codifié par des lois formelles très précises, D ne peut pas être représenté, les sacrifices sont offerts suivant un rituel très précis et très compliques, seul les kohanim peuvent servir au temple. Mais en quelle mesure, ce rapport ritualisé à D peut-il vraiment exprimer un désir propre et profond de se lier avec le divin ? plus une action est formelle, moins elle est authentique.
La tribu de Judah est la tribu de la royauté, la royauté est elle-même une institution, l’essence de la royauté est de créer des institutions, mais à quel point ces institutions peuvent elle exprimer authentiquement la volonté du peuple ?
Le règne de David avait un sens, parce qu’il fallait à ce moment défendre le peuple d’Israël contre ses ennemis, il fallait créer les institutions qui pouvaient organiser la nation.
Mais lorsque les ennemis sont défaits, lorsque les institutions sont créées, le rôle du roi ne devrait être que de maintenir les institutions créées sans les agrandir.
Or, aucun roi à travers l’histoire n’a été capable de se tenir à ce rôle, la royauté est une institution qui cherche toujours à créer plus d’institution, et elle détruit de cette manière l’âme du peuple. C’est ce qui s’est passé avec le règne de Salomon, et celui de Rehavam.
Jéroboam n’avait donc pas tout à fait tort de se démarquer du royaume de Judah, lorsque D envoie le prophète de Judah, en interdisant au prophète de manger avec jéroboam, il veut spécifier à jéroboam que même s’il doit abandonner le culte des veaux, il n’est pas tenu de se lier pour cela avec le royaume de Judah. Il n’a pas à servir D dans le temple de Jérusalem, il peut construire des autels dans le territoire des dix tributs. Plus tard l’un des plus grands prophètes du royaume d’Israël, le prophète Elie, va construire des autels dans le territoire d’Israël, sans jamais prêcher un pèlerinage vers le temple de Jérusalem.
Au fond, il est évident qu’il a été très difficile à jéroboam et au dix tributs, d’abandonner en quelques mois l’héritage déjà millénaire de la loi mosaïque, et qu’il aurait suffi au prophète de Judah de manger avec jéroboam, pour que celui-ci revienne au culte du temple, mais D ne voulait pas cela, il voulait que le royaume d’Israël, retourne au judaïsme tout en restant démarqué de la tribu de Judah. Ce n’était qu’à travers cette séparation temporaire que les deux royaumes auraient pu retrouver l’équilibre présent durant le règne du roi David.
Le prophète de Judah est donc coupable d’avoir accepté l’invitation du faux prophète, cédant ainsi a la tentation de réannexer et contrôler spirituellement le royaume d’Israël. Le faux prophète a fait au contraire preuve de bonne volonté en voulant inviter a tout prix le prophète de Judah, il voulait revenir aux sources du judaïsme.
D voulait que jéroboam réinvente un judaïsme de l’exil. Les enfants de josef sont les enfants de l’exil, puisque leur mère rachel est morte en exil sur le chemin sans jamais arriver en Israël.
Jéroboam a failli car il n’était pas capable de s’assumer en tant que leader de ce nouveau judaïsme, il aurait pu revenir au judaïsme classique, si le prophète de Judah avait mangé avec lui, mais il était incapable de créer un judaïsme de l’exil, qui ne soit pas axé sur le pèlerinage au temple. C’est pour cette raison qu’il a opte pour le culte du veau d’or.
Lorsque le talmud commente le passage de la bible que nous étudions il dit (sanhédrin 104) « D s’est adressé à jéroboam et il lui a dit « change de direction, et moi et toi et le fils de Ishai, (David est le fils de Ishai) nous nous promènerons ensemble dans le jardin d’Eden », jéroboam a répondu à D « qui sera en tête ? » D lui a répondu « le fils de Ishai sera en tête », alors il jéroboam a répondu « je ne veux pas ».
Ce passage du talmud pose problème, par ce qu’au début du texte, lorsque D parle à jéroboam, il lui dit explicitement que cela sera lui qui passera avant le fils de Ishai, puisque le texte dit « moi et toi et le fils de Ishai » et pourtant jéroboam demande « qui sera en tête ?», comment comprendre cette question de jéroboam ? de plus, par la suite, D semble changer d’avis, puisqu’il dit à jéroboam, « c’est le fils de Ishai qui sera devant ». Pourquoi D change-t-il d’avis ?
En réalité, le talmud veut nous expliquer qu’en envoyant le prophète de Judah, D voulait demander à jéroboam de recréer un nouveau judaïsme indépendant de celui soumis à la lignée davidique et donc du service du temple. Mais jéroboam a peur de cette responsabilité, alors il demande « mais qui sera en tête ? » c’est-à-dire, « n’est-il pas suffisant pour moi si je fais techouvah de me vassaliser au royaume de Judah ? pourquoi devrais je être à la tête ? je n’en suis pas capable ! », alors D lui dit, « bon dans ce cas, c’est Judah qui a aura la proéminence », c’est-à-dire, que c’est l’institution qui prendra le dessus sur l’authenticité de la relation au divin. Ce a quoi jéroboam répond, « alors le culte idolâtre du baal est préférable », puisqu’à travers lui, au moins, jéroboam retrouve un rapport authentique au divin.
Jusqu’à l’avènement messianique, Les deux royaumes devaient coexister de manière parallèle, sans réellement se rencontrer, puisque l’acte religieux est toujours une tension entre un désir personnel et subjectif de rencontrer le divin et une expression formelle institutionnalisée de ce désir.
Le sens de la religion, une tension entre un rituel et une possession
Ce qui constitue un particularisme absolu du judaïsme c’est la pérennité de ses préceptes. Toutes les religions ont évoluées ou disparues, alors que les juifs orthodoxes continuent à observer, tous les détails de la loi tels qu’ils ont été donné depuis des millénaires. Cette immuabilité est surprenante, elle parait incompréhensible. Comment comprendre que ces nombreux préceptes anciens et partiellement irrationnels gardent encore un sens aujourd’hui.
L’histoire de josef peut nous donner un élément de réponse.
Dans les parashiot que nous avons lu, josef apparait clairement comme l’homme du renouveau, il est celui qui réinvente un judaïsme en exil. Lorsqu’il est nommé vice-roi d’Egypte, il ne cherche pas à contacter son père ou sa famille, au contraire, il a cherché à les oublier. Il appelle son premier fils « menasseh », ce qui veut dire en hébreux « celui qui m’a fait oublier », (oublier ma famille et la maison de mon père). Contrairement à Isaak et Jacob, pour qui l’héritage familiale constitue le sens de la vie, josef est prêt à créer quelque chose de neuf.
Plus tard, lorsque l’on dénombre les juifs dans le livre des nombres, il apparait clairement une spécificité au sujet des tribus de menasseh et d’Ephraïm, c’est que chaque nouvelle génération fonde une nouvelle famille sans se rattacher à la génération précédente (ce qui n’est pas le cas des autres tribus).
De même, josef est appelé par son père « la pierre d’Israël », le mot pierre est en hébreux une contraction entre le mot père et fils. Contrairement à Judah, il n’est pas uniquement un fils, il est aussi un père, il crée sa propre famille.
Première vue, cette recherche d’indépendance et de renouveau parait être le paroxysme de l’expression de soi, mais l’est-elle vraiment ?
L’histoire de josef semble indiquer le contraire, en réalité lorsque l’homme desire fortement exprimer une vérité intérieure, il n’exprime pas sa propre voix, c’est quelqu’un d’autre qui parle à travers lui.
Josef veut devenir roi, il veut que ses frères se prosternent à lui, par ce qu’il sait qu’il est haï par ses frères. Ce que josef exprime durant sa vie ce n’est pas lui, c’est la sublimation du traumatisme de la haine de ses frères.
Lorsqu’un homme cherche à s’exprimer un message subjectif, lorsqu’il éprouve le besoin de créer, ou qu’il est habité par une ambition, qu’elle soit matérielle ou spirituelle, ce n’est jamais lui qui parle ou qui agit, c’est une voix ou une volonté qui l’habite et qui s’exprime à travers lui. C’est pour cette raison que les hommes ambitieux et les artistes souffre toujours énormément, ils sont en fait possédés par une sorte de « dibouk ».
L’ecclésiaste dit « comme un homme qui voit son reflet a la surface de l’eau, ainsi, les hommes réagissent les uns aux autres. ». On ressent de la sympathie pour ceux qui en ressentent pour nous, et de l’antipathie pour ceux qui ne nous aiment pas. Si on s’aime soi-même, on aime les autres et si on se déteste on déteste les autres. Selon cette mathématique, si les frères n’arrivent pas à reconnaître josef, c’est par ce que josef lui-même n’arrive pas à se reconnaître.
Si l’histoire du roi Salomon montre les limites des institutions et de la royauté, l’histoire de josef montre les limites de la recherche subjective de l’expression de soi.
Il semble que ces deux éléments, la force de Judah et celle de josef, soient nécessaires et qu’ils se donnent un sens l’un a l’autre.
Si l’observance des commandements de la torah a encore un sens aujourd’hui, c’est par ce que les juifs se sentent habités par une voix qui n’est pas la leur.
Le juif se sent le détenteur d’un héritage ancestral qui le dépasse, il se sent investi d’une mission historique qu’il ne comprend pas, il est dans la position de josef ou de l’artiste qui est possédé par une force étrangère qui s’exprime à travers lui.
S’il veut vraiment se reconnaître et se retrouver, le juif doit moduler son désir à travers une observance institutionnalisée. Ce n’est qu’à travers cette fidélité qu’il devient capable de gérer, cette identité double qui l’anime.
Les documents
"Or toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois et écris dessus: "Pour Juda et pour les enfants d'Israël, ses associés. Puis, prends une autre pièce de bois et écris dessus: Pour Joseph, souche d'Ephraïm, et toute la maison d'Israël, ses associés. 17 Rapproche ces pièces l'une de l'autre, pour n'avoir qu'une pièce unique; et elles seront réunies dans ta main. 18 Et lorsque les enfants de ton peuple te parleront ainsi: "Ne nous révéleras-tu pas ce que tu entends par là? " 19 Réponds-leur Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici, je vais prendre l'arbre de Joseph qui est dans la main d'Ephraïm, et les tiges d'Israël, ses associées; je les lui adjoindrai avec l'arbre de Juda, et j'en ferai un arbre unique, et ils ne feront qu'un dans ma main. 20 Or, les pièces de bois sur lesquelles tu auras écrit seront dans ta main, [visibles] à leurs yeux, 21 puis dis-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici, je vais prendre les enfants d'Israël d'entre les nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts et je les conduirai sur leur territoire. 22 Je les constituerai en nation unie dans le pays, sur les montagnes d'Israël; un seul roi sera le roi d'eux tous: ils ne formeront plus une nation double et ils ne seront plus, plus jamais, fractionnés en deux royaumes. 23 Ils ne se souilleront plus par leurs idoles abjectes, par leurs turpitudes, par tous leurs forfaits; je les tirerai de toutes les demeures où ils ont péché, et je les purifierai: alors ils seront pour moi un peuple et moi, je serai pour eux un Dieu. 24 Mon serviteur David régnera sur eux, il n'y aura qu'un pasteur pour eux tous; ils suivront mes lois, ils garderont mes statuts et s'y conformeront
Rois 1, 13 (Français)
1 Mais voici qu'un homme de Dieu vint de Juda à Béthel par ordre du Seigneur, tandis que Jéroboam, debout près de l'autel, faisait fumer l'encens; 2 et il cria à l'autel, selon l'ordre de Dieu, cette parole: "Autel! Autel! Ainsi parle le Seigneur: Un fils va naître à la famille de David Josias sera son nom qui égorgera sur toi les prêtres des hauts-lieux, lesquels font fumer sur toi l'encens, et ce sont des ossements humains qu'on brûlera sur toi." 3 Et le jour même, il donna une preuve de sa mission en disant: "Voici la preuve que c'est l'Eternel qui a parlé: l'autel va se fendre, et la cendre qui est dessus se répandra à terre." 4 En entendant l'apostrophe que l'homme de Dieu avait adressée à l'autel de Béthel, le roi Jéroboam étendit la main de dessus l'autel et dit: "Arrêtez-le!" Mais sa main tendue se paralysa et il ne put la ramener à lui. 5 L'autel se fendit et la cendre s'en répandit à terre, selon la preuve annoncée par l'homme de Dieu sur l'ordre du Seigneur. 6 Sur quoi, s'adressant à l'homme de Dieu, le roi dit: "De grâce, veuille implorer l'Eternel, ton Dieu, et le prier pour moi, que je puisse ramener ma main." L'homme de Dieu implora l'Eternel, le roi put ramener sa main et en recouvra l'usage. 7 Le roi dit à l'homme de Dieu: "Viens avec moi dans ma demeure et restaure-toi; je voudrais ensuite te faire un présent." 8 L'homme de Dieu répondit au roi: "Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'irais point avec toi; je ne mangerai ni ne boirai ici. 9 Car ainsi me l'a ordonné la parole du Seigneur, disant: Tu ne mangeras pas de pain, tu ne boiras pas d'eau, et tu ne reviendras pas par le même chemin que tu auras pris pour aller." 10 Il s'en retourna donc par un autre chemin, et ne reprit pas celui qui l'avait conduit à Béthel. 11 Or, un autre prophète, âgé, demeurait à Béthel. Un de ses fils vint lui raconter tout ce que l'homme de Dieu avait fait ce jour-là à Béthel et les paroles qu'il avait dites au roi, et ils les redirent à leur père. 12 Celui-ci leur demanda par quel chemin il était parti (ses fils avaient vu par quel chemin était parti l'homme de Dieu venu de Juda). 13 Et il dit à ses fils: "Sanglez-moi l'âne." Ils lui sanglèrent l'âne et il le monta. 14 Il alla dans la direction de l'homme de Dieu, le trouva assis au pied d'un térébinthe et lui dit: "Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de Juda? C'est moi," répondit-il. 15 Il reprit: "Viens avec moi dans ma maison et prends de la nourriture." 16 Il répondit: "Je ne puis revenir sur mes pas et aller avec toi, je ne mangerai ni ne boirai rien chez toi en ce lieu; 17 car cet ordre m'est venu de la part de l'Eternel: Tu ne dois rien manger ni boire là, ni reprendre le chemin par où tu es venu. 18 Moi aussi, répliqua l'autre, je suis prophète comme toi; or, un ange m'a dit par ordre
de l'Eternel: Ramène-le dans ta maison, qu'il y mange et y boive." (Il lui mentait.) 19 L'homme retourna avec lui, mangea et but dans sa maison. 20 Tandis qu'ils étaient attablés, une voix divine s'adressa au prophète qui l'avait fait revenir, 21 et interpellant l'homme de Dieu venant de Juda, elle lui dit: "Ainsi a parlé le Seigneur: Parce que tu as désobéi au Seigneur, que tu n'as pas respecté l'ordre que t'avait donné l'Eternel, ton Dieu; 22 parce que tu as rebroussé chemin, que tu as mangé et bu dans le lieu où il t'avait défendu de manger et de boire, ta dépouille n'entrera point au sépulcre de tes pères." 23 Après qu'il eut mangé et bu, on sangla pour lui l'âne appartenant au prophète qui l'avait ramené. 24 Il partit et rencontra sur son chemin un lion qui le fit périr. Son corps était étendu sur la route, l'âne restant à ses côtés et le lion aussi près du cadavre. 25 Des passants aperçurent ce cadavre abandonné sur la route et le lion qui se tenait auprès; ils allèrent le raconter dans la ville où demeurait le vieux prophète. 26 Le prophète qui l'avait fait revenir dit en les entendant: "C'est le corps de l'homme de Dieu, qui a désobéi à l'ordre du Seigneur; le Seigneur l'a livré au lion, qui l'a mis en pièces et l'a fait périr ainsi que le Seigneur le lui avait prédit." 27 Et il dit à ses fils: "Sanglez-moi l'âne"; ce qu'ils firent. 28 Il partit et trouva le corps étendu sur la route, le lion et l'âne à ses côtés; le lion n'avait point dévoré le cadavre ni mis l'âne en pièces. 29 Le prophète enleva le corps de l'homme de Dieu, le posa sur l'âne et le ramena. Le vieux prophète entra ainsi dans la ville pour procéder à la cérémonie de deuil et à l'inhumation. 30 Il déposa le corps dans son propre sépulcre, et on récita sur lui la complainte Hoï ahi. 31 Après qu'on l'eut enterré, il dit à ses fils: "Quand je serai mort, ensevelissez-moi dans la tombe où repose l'homme de Dieu, et placez mes ossements auprès des siens; 32 car, certes, elle se réalisera la parole qu'il a prononcée, par l'ordre du Seigneur, sur l'autel qui est à Béthel et sur tous les temples des hauts-lieux qui sont dans les villes de Samarie..." 33 En dépit de ces faits, Jéroboam ne renonça pas à sa mauvaise conduite: il prit de nouveau, dans les rangs du peuple, des prêtres pour les hauts-lieux; qui le voulait se faisait consacrer, et l'on devenait ainsi prêtre des hauts-lieux. 34 Cette manière d'agir entraîna la condamnation de la maison de Jéroboam, la fit proscrire et anéantir de dessus la face de la terre.
Sanhedrin 103
R. Johanan said on the authority of R. Jose b. Kisma: Of great [importance] is the mouthful [of food given to wayfarers], since it alienated two families from Israel, as it is written, [An Ammonite or Moabite shall not enter into the congregation of the Lord] … Because they met you not with bread and water in the way, when ye come forth out of Egypt.39 R. Johanan, stating his own views, said: It alienates those who are near, and draws near those who are distant; it causes [God's] eyes to be averted from the wicked, and made the Shechinah to rest even on the prophets of Baal; and an unwitting offence in connection therewith is accounted as deliberate. 'It alienates those who are near — [this is deduced] from Ammon and Moab. 'And brings near those who are distant,' from Jethro. For R. Johanan said: As a reward for [Jethro's saying] Call him, that he may eat bread,1 his descendants were privileged to sit in the Hall of Hewn Stones2 [as scribes], as it is written, And the family of the scribes which dwell at Jabez; the Tirahites, the Shimeathites, and Suchathites. These are the Kenites that came of Hemath, the father of the house of Rechab;3 whilst elsewhere it is written, And the children of the Kenite, Moses' father-in-law, went up out of the city of palm trees with the children of Judah into the wilderness of Judah, which lieth in the south of Arad; and they went and dwelt among the people.4 'It causes [God's] eyes to be averted from the wicked' — [this is learnt] from Micah.5 'And made the Shechinah to rest upon the prophets of Baal', — from the companion of Iddo the prophet. For it is written, And it came to pass, as they sat at the table, that the word of the Lord came unto the prophet that brought him back.6 'And an unwitting offence in connection therewith is accounted as deliberate' — for Rab Judah said in Rab's name: Had but Jonathan given David two loaves of bread for his travels, Nob, the city of priests would not have been massacred, Doeg the Edomite would not have been destroyed,7 and Saul and his three sons would not have been slain.8
Sanhedrin 104
After this thing Jeroboam turned not from his evil way.40 What is meant by, after this thing? — R. Abba said: After the Holy One, blessed be He, had seized Jeroboam by his garment and urged him, 'Repent, then I, thou, and the son of Jesse [i.e.. David] will walk in the Garden of Eden.' 'And who shall be at the head?' inquired he. 'The son of Jesse shall be at the head.' 'If so,' [he replied] 'I do not desire [it].'
Geneses 4 v3
Au bout d'un certain temps, Caïn présenta, du produit de la terre, une offrande au Seigneur; 4 et Abel offrit, de son côté, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. Le Seigneur se montra favorable à Abel et à son offrande, 5 mais à Caïn et à son offrande il ne fut pas favorable; Caïn en conçut un grand chagrin, et son visage fut abattu. 6 Le Seigneur dit à Caïn; "Pourquoi es-tu chagrin, et pourquoi ton visage est-il abattu? 7 Si tu t'améliores, tu pourras te relever, sinon le Péché est tapi à ta porte: il aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!" 8 Caïn parla à son frère Abel; mais il advint, comme ils étaient aux champs, que Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua
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